À Fergus
Lorsque l’on est accusé et/ou condamné à tort, il faut avoir
une sacrée dose d’objectivité pour ne pas mettre ensuite tout ce beau monde
dans le même sac.
L’affaire d’Outreau est une parmi
de nombreuses autres, qui n’ont pas eu la chance d’être médiatisées.
Vous affirmez que la justice
fonctionne bien, tout est relatif, mon capitaine, 8 % d’erreurs de jugement en cour d’assises démontre que le
système judiciaire ne fonctionne pas bien.
Extrais d’Infostat Justice n°
100
« Une enquête réalisée sur les arrêts rendus en appel entre 2003
et 2005 montre que les cours d’assises d’appel ont rejugé 1 338 personnes
réparties en 1 262 condamnés et 76 acquittés. Elles ont modifié la décision sur la culpabilité pour 8 % d’entre
elles. Ainsi, 43 acquittés en premier ressort ont été condamnés en appel et
à l’inverse 64 condamnés ont été finalement acquittés en appel. »
« Parmi les 43 acquittés puis condamnés, les trois quarts auront à
exécuter une peine de prison ferme soit 32 personnes dont 9 ont finalement été
condamnées à une peine de réclusion criminelle (au moins dix ans). »
« Les 64 personnes
condamnées puis acquittées étaient poursuivies pour plus de la moitié
d’entre elles pour atteinte non sexuelle à la personne et pour un tiers pour
viol. Par comparaison avec les personnes condamnées en première instance et
dont la culpabilité a été confirmée en appel, ces personnes, acquittées en
appel, avaient été condamnées à des peines moins lourdes (47 % de
réclusion criminelle au lieu de 77 %). »
La justice si elle avait bien fonctionné
n’aurait pas permis cette 8 % d’erreur, 1 sur 12.
C’est dommage, mais il n’y a
pas d’étude similaire pour la Cour
correctionnelle, ou si elle existe, je ne l’ai pas encore trouvée.
Je pense personnellement que des
affaires comme celle d’Outreau auront tendance à se multiplier, et pas
forcément d’ordre sexuel.
Mais
vous avez parfaitement raison d’écrire que le juge Burgau n’est pas le seul responsable,
car tous les autres magistrats ont validé son travail.
Tout
dépend de l’orientation que l’on veut donner au dossier, acquittement ou
culpabilité.
Moi
j’ai été condamné sur un décret-loi abrogé, et la présomption d’innocence est toute
subjective, car dans un pays comme la
France, elle n’est rien face à l’intime conviction du juge.
Il
est des sujets tabous dans ce pays de bien « pensance ».
Pour
avoir une autre idée des pratiques qui existent et dont il est impossible de
faire parler, suivez ce lien :
http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=86980