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Commentaire de HugoBremont

sur Le choix du Roi dans une République irréprochable


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HugoBremont HugoBremont 28 septembre 2011 17:57

Oui, tout ceci montre que la République est corrompue jusqu’à l’os. Mais s’il faut effectivement dénoncer les excès de cette pseudo-élite qui a fait main basse sur les richesses de notre pays et partant, celle des Français, on aurait tort d’établir un lien entre l’attitude de celui qui tient lieu de chef d’Etat à la France et le monarque de l’Ancien Régime. Ainsi, quand un intervenant reprend la formule « Car tel est notre bon plaisir », en faisant le parallèle avec cet Ancien Régime, c’est une erreur historique colportée par l’Education nationale : car les anciens monarques ne se comportaient pas tel que ce pitre républicain faisant office de président, et il faut garder présent à l’esprit le sens politique s’attachant autrefois à la formule en question. Alexandre Remy l’explique en 1854 :

 

« Il importe d’en établir avant tout l’origine. Or, c’est dans le berceau même des libertés nationales qu’il faut la chercher. Chez les Francs, la souveraineté publique résidait dans la nation présidée et gouvernée par son Roi : la loi, délibérée et votée dans des assemblées générales, était sanctionnée et promulguée par le monarque ; et comme la souveraineté publique se résumait finalement dans son représentant héréditaire, chargé du pouvoir exécutif, la sanction royale se formulait naturellement ainsi : « Tale est placitum nostrum » ; ce que les historiens traduisent indifféremment par ces mots : « Tel est le résultat de l’assemblée », « telle est notre volonté » ou «  tel est notre bon plaisir ».

 

« Quoiqu’il en soit, cette formule, telle que nous la prenons à son origine et dans son sens primordial, désignait donc, non la volonté exclusivement personnelle et par conséquent absolue ou arbitraire du monarque isolé de son peuple, mais la volonté collective et universelle de la nation, délibérée dans une assemblée publique présidée par le Roi, et ayant son expression régulière dans un vote libre, librement sanctionné par le chef de l’État.

 

Que, dans la suite, la royauté, jetée hors de ses conditions véritablement constitutives par la féodalité, en soit venue quelquefois à faire abus de cette formule à son profit propre, nous ne le nions pas ; mais l’abus ne détruit pas le principe, et il n’en reste pas moins vrai que la formule : « Tel est notre bon plaisir », prise dans son sens originel, ne signifie rien autre chose que la souveraineté publique, formée de l’accord du roi et de la nation, et se résumant dans le pouvoir royal par la sanction et l’exécution. »


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