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Commentaire de Scual

sur Dissidence hongroise : Article 7 ou article 50, il faut choisir !


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Scual 13 janvier 2012 21:10

Vous pensez que je vais répondre à ces questions qui portent sur des détails ? Moi aussi je me demande : pouvez vous m’expliquer comment on a pu bombarder la Libye en violant les traités internationaux et la résolution de l’ONU concernant une simple zone d’exclusion aérienne ? Mieux, pouvez vous m’expliquer comment les USA ont passé une décennie à violer toutes les règles, les lois et les conventions internationales ? Comment sont-ils devenus indépendants de la Grande-Bretagne d’ailleurs ? Pouvez vous me rappeler ce qu’il est advenu de la SDN ? etc

Désolé de vous dire ça mais ce manque de recul me laisse pantois.

Il s’agit tout simplement de la manière dont fonctionne la politique depuis l’Egypte des pharaons jusqu’à maintenant : à savoir un rapport de force. Les traités et les lois ne fonctionnent que jusqu’au jour où ils sont changés ou piétinés. Je crois que 5000 ans d’histoire apportent plus d’eau à mon moulin que les quelques années d’intégration Européenne qui ne peuvent que finir très bientôt si l’UE continue sur la voie qui a précisément amené la Hongrie à désobéir.

Désobéir et tenter de passer en force, tel a été le choix de la Hongrie mais quand c’est la France qui a un problème, là pas d’histoire de désobéissance ! La France a la force, le pouvoir et l’influence de changer les traités. Une rencontre en tête à tête avec Mme Merkel et voila, c’est réglé, tout le monde s’exécute à une vitesse qui en dit long. Dites moi donc M.Asselineau, quel texte donne le droit au duo Franco-allemand de faire ça ? Quel texte donne le droit à ce duo d’empêcher un referendum en Grèce ? C’est dans les traités ça ?

Je le répète donc, nous verrons ce qu’il en est de la punition de la Hongrie quand elle se produira, si elle se produit. Alors seulement on aura une base pour tirer quelques enseignements de cette histoire. Et je vous prie de ne pas essayer de faire croire que je méprise la Hongrie. C’est l’inverse. De nous deux, c’est vous qui les voyez déjà matés avant même la bataille, comme s’il s’agissait d’un vulgaire protectorat, pas moi ! Qui de nous deux les méprise t-il donc ?

En ce qui concerne la France, voila la différence avec la Hongrie : la France est une puissance militaire et économique globale qui peut se passer de l’Europe, alors que l’Europe elle, à tout points de vue, ne peut se passer de la France. Que l’UE essaie de nous infliger un traitement digne d’un occupant militaire suite à une guerre, comme elle le fait à la Grèce, et c’est l’UE qui cessera d’exister, pas la France.

Alors bien sur, vous avez raison ! Si la France viole des lois sur les plantes transgéniques, se retrouve avec 0.01% de déficit en trop, vote une loi secondaire contraire à un traité ou subventionne trop un produit ou que sais-je, alors oui, les traités s’appliqueront... La France subira tout ce qui est prévu par la loi. Mais quand on parle de sujets aussi sérieux qu’un État membre qui voudrait sauver son peuple en colère de la misère en reprenant le contrôle de sa monnaie ou de son commerce extérieur, on change complètement de perspective, et encore plus quand il s’agit de la cinquième puissance mondiale, nucléaire qui plus est. L’UE, même unanimement ne peut en aucun cas obliger la France à quoi que ce soit contre sa volonté souveraine.

Maintenant pour répondre au premier point, celui comme quoi mon commentaire serait hautain et dédaigneux. Je m’excuse car c’est effectivement le cas... Je ne cache pas que j’ai été consterné et que mon commentaire reflétait trop cet état d’esprit sous le coup du moment. Je m’excuse donc sincèrement d’autant plus que je passe mon temps à lutter contre le dédain envers les « petits » candidats. Mais il faut comprendre que l’indépendance des banques centrales est le point crucial d’où découlent la plupart de nos problèmes et que voir la tentative courageuse d’un État de récupérer sa souveraineté balayée avant même d’avoir commencé a eu le don de m’agacer au plus haut point.

Cela dit même sans le ton et l’agacement, le fond de mes critiques reste et il n’est ni hautain ni dédaigneux mais simplement sans concession : Ce texte tire des conclusions d’évènements n’ayant pas encore eu lieu et les reporte à un autre État que celui concerné.


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