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Commentaire de daryn

sur Les absolues contradictions de François Hollande


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daryn daryn 30 janvier 2012 15:58

@arobase et sisyphe

vous demandez : si bayrou est élu, il s’alliera à qui pour gouverner ?

C’est indiscutablement une bonne question mais je crois que la réponse est assez simple. Si Bayrou est élu, il est peu probable que ni l’UMP ni le PS n’y survivent sous leur forme actuelle. Convenons qu’à l’intérieur de chacun de ces deux partis on trouve un large éventail de sensibilités. A l’heure actuelle le PS est sensiblement plus verrouillé que l’UMP et les dissidences y sont — en ce moment — peu audibles. Elles existent cependant, il suffit pour s’en convaincre de se remémorer le congrès de Reims.

Un scénario possible serait que des candidats, dont des sortants UMP et PS, fassent campagne sous l’étiquette ’majorité présidentielle’, étiquette qui pourrait leur être accordée à des conditions nettement moins infamantes que celles signées par le Nouveau Centre à sa création. A cet égard, Bayrou est très clair et n’aime pas le mot ralliement, lui préférant celui de soutien. De même qu’une bonne partie de la droite sociale serait bien moins malheureuse sous une présidence Bayrou que sous celle de Sarkozy, il y a évidemment des gens au PS qui sont tout aussi persuadés que FB de la nécessité impérieuse de réduire le déficit public, et franchement les priorités produire et instruire ne sont pas clivantes.

Bayrou a l’avantage de ne pas être le candidat d’un parti (même si le Mouvement Démocrate est bien évidemment derrière lui). Il n’est pas plombé par un bilan négatif, et n’est pas captif d’intérêts d’appareil. De fait, bien que la droite claironne depuis longtemps que Bayrou c’est la gauche, et que la gauche claironne à l’inverse que Bayrou c’est la droite (au mépris de toute analyse de son programme et de ses propositions), son programme réalise une synthèse de l’exigence budgétaire de moins d’état d’une part, et de plus de justice sociale d’autre part, le tout sans démagogie et avec un calendrier clair de réduction des déficits. Je suis surpris que personne à gauche ne réagisse à la création d’une tranche d’imposition à 50% (en sus du relèvement de celle de 41% à 45%).

La bipolarisation a réduit le jeu politique à l’affrontement nécrosant de deux blocs godillots : toujours pour, ou toujours contre, à l’exception de quelques problèmes de société comme le mariage homosexuel. On peut avoir la nostalgie d’une époque où il existait une constellation de partis politiques indépendants, et où les majorités se construisaient projet par projet. Cela n’avait rien d’infamant, ni en fin de compte d’inefficace.


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