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Commentaire de easy

sur Voyage au bout de la nuit : un roman à lire ou à relire...


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easy easy 8 février 2012 13:45

Il est certain qu’il entamerait bien des idéaux. Peut-être même aurait-il miné ceux de John Kipling avant qu’il perde la vie dans cette même guerre.



Concernant son style, qui m’est transparent.
Alors que tant d’autres écrivains soignent et lustrent leur style pour qu’ils fassent genre...Céline avait décidé de laisser tomber les mots comme ils tombaient.
Il aura pratiqué un style très dépouillé pour montrer au plus court son regard critique sur chaque chose en sachant très bien qu’il ne caressait pas dans le sens du poil.
Il est de ces artistes qui n’ont aucune intention de remercier publiquement leur public. Il a la politesse en horreur. Et comme il est poli de ne pas se plaindre, il se plaint. Tout en n’ayant rien à foutre puisqu’il reste définitivement cramé d’illusions après avoir dû subir le hasard des balles.

Alors que d’autres écrivains ont sué pour chromer leur style, celui de Céline sera apparu aux autres avant de lui apparaître.


Subir le hasard des balles et des bombes nous fout la tête à l’envers.

Pour Dostoïevski ça avait été pire qu’un hasard de balles. Il avait, dans un premier temps, été condamné à mort avec des compagnons d’infortune qui ont été exécutés. Mais quand arriva son tour, le tsar avait dû voir passer une mouche ou lâché un pet et a changé d’avis pour commuer sa condamnation en peine de goulag (qu’il a alors beaucoup appréciée). L’écrivain philosophe ne s’est jamais remis du fait que sa vie n’aura dépendu que du prout d’un chef. Comment prendre encore les choix et les discours des gens au sérieux après ça. Comment se prendre au sérieux après une telle humiliation en termes de dépendance, de mise à la merci totale d’autrui ?


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