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Commentaire de Mor Aucon

sur La loi de 1973 accusée à tort d'être à l'origine de la fin des emprunts gratuits accordés à l'Etat par la Banque de France


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Mor Aucon Mor Aucon 14 mars 2012 13:10

Maurice, vous réagissez au quart de tour sans réfléchir, barricadé que vous êtes derrière la certitude que la solution ne peut que passer par une explosion de la zone euro, alors, vous simplifiez et réduisez le problème à l’affirmation selon laquelle l’État devrait pouvoir financer le déficit gratuitement. Dans ce cas, effectivement, l’indépendance de la Banque Centrale gêne plutôt beaucoup.

Ce qui est en jeu, au-delà de la chamaillerie démagogique sénosou à nous, est la définition du rôle d’une banque centrale dans la zone monétaire qu’elle contrôle et cela mène beaucoup plus loin que le bout du nez des souverainistes car il faut répondre à des questions qui ont trait à des mécanismes emboutis dans une structure qui forme un système complexe ( ce n’est pas une simple figure de style c’est un concept mathématique, voir aussi système dynamique et système chaotique ). Alors, voici quelques exemples des questions soigneusement évitées par les théoriciens de l’économie nationale souverainiste :

  • Est-ce le rôle d’une banque centrale, de fabriquer de la monnaie à la demande du gouvernement ?
  • Est-ce le rôle d’une banque centrale, d’acheter ou racheter les obligations émises par l’État ?
  • Quels contre-feux peuvent être mis en place afin de limiter la voracité budgétaire de l’État tout en lui laissant la possibilité d’agir sur des fondamentaux macroéconomiques en dépression ou récession par le biais d’un déficit temporaire à la Keynes ?

On peut observer, à la lumière des vingt dernières années que, de la même manière que la spéculation contre les dettes nationales européennes a succédé à la spéculation contre les taux de change entre les diverses monnaies pré-euro, le roulement infini de la dette provoqué par l’accumulation des déficits a succédé aux tensions inflationnistes provoquées par des gouvernements aux deux mains plongées dans les caisses. Dans les deux cas, l’opposition radicale entre un laissez-faire extrême et un tout-dans-les-mains-de-l’État ne contribue pas à faire avancer la construction de structures institutionnelles qui soient capables de naviguer au cours du temps, dans un système comme ceux dont je vous parlais au début de ce message.

En fait, tout ce tintamarre autour du financement des déficits des États légitime le mode de fonctionnement actuel des marchés financiers puisque la cause des tensions est manifestement dans le comportement des acteurs du marché et les produits qu’ils manipulent et dans la faiblesse congénitale du gouvernement envers les déficits, alors que ce tintamarre attribue tous les maux, d’abord à la loi 1973 et maintenant que ça ne marche plus très fort, à l’indépendance de la Banque Centrale. 


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