• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Corinne

sur Autisme : pour qui voter ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Corinne Colas Corinne 31 mars 2012 14:21

Ne me prêtez de la mauvaise foi, svp ! Vous avez le droit de penser que cet article est « très utile pour les parents d’autistes etc. », j’ai le droit de penser qu’il est malvenu, et de le dire sans que cela fasse monter la température. Cependant, merci de m’attribuer un esprit suspicieux… car les bêtes suspicieuses qui lèvent la tête pour surveiller les alentours tandis qu’elles broutent, sont une chance pour le troupeau puisqu’elles donnent l’alerte en cas de prédateur.

A part ça, comme vous le soulignez, il est bien écrit que le candidat de l’UMP n’a pas répondu aux interrogations d’Egalited. 

Je cite :

« L’UMP

Mr Nicolas Sarkozy, Président sortant et candidat UMP, n’a pas pris position publiquement au sujet de l’autisme et sa prise en charge malgré nos tentatives de prise de contact sur son site électoral. » 

Dans le même temps, est mise en lien la lettre de Mr Copé pour démontrer néanmoins la prise de position de l’UMP concernant la "grande cause  nationale » qu’est l’autisme grâce au « label décerné en décembre 2010 » selon ses propres termes. On connaissait le label rouge, on sait qu’il existe aussi le label : « grande cause nationale »… les autistes sont donc « labélisées » comme les poulets élevés en plein air. La formule est bonne puisqu’en effet, ils sont dans la nature, livrés à eux-mêmes. Pardonnez cette digression mais mon esprit suspicieux et surtout narquois, n’en rate pas une. Quant à sa lettre, Mr Copé pourrait l’avaler sous mes yeux afin de me prouver sa bonne foi, que je ne croirais pas pour autant à son intérêt pour les TED.

Bref, que l’article ait été écrit dans le but louable de nous éclairer, personne n’en doute mais le résultat paraît plutôt partial à mon sens, voire même assez candide.

Ce n’est pas une lecture en diagonale que de s’attarder sur ses conclusions. On peut mettre un joli emballage tout autour, c’est le cadeau à l’intérieur qui compte. En l’espèce, il y a un joli habillage pour arriver à, je cite encore :

"Que peut-on dire en conclusion, au sujet du programme des divers candidats dans le domaine de l’autisme ?

........Les deux principaux candidats en présence, MM. Sarkozy et Hollande, sont plus dans une posture de soutien à la HAS et à ses recommandations, avec à l’UMP une adhésion sensiblement plus marquée qu’au PS, probablement en raison des liens idéologiques anciens qui lient la gauche à la psychanalyse, mais côté PS une volonté de remettre plus de moyens pour la scolarisation. Pour caricaturer le débat, les familles devront-elles choisir entre avoir une bonne prise en charge pour leur enfant, ou avoir une AVS à l’école ?"

Tandis que le deuxième propose une AVS, le premier semble bien offrir « une bonne prise en charge ». C’est écrit noir sur blanc, pas besoin d’avoir un esprit suspicieux pour le lire.

Et comme deux conclusions valent mieux qu’une, on nous répète, je cite :

"Pour conclure, on constate que la question de la prise en charge éducative de l’autisme est pour le moment surtout prise en compte par l’UMP."

Le sujet étant défini par le titre : « Autisme : pour qui voter ? », la conclusion faite par EgaliTED étant que la « bonne prise en charge » est plutôt proposée par l’UMP, il n’y a rien d’infâmant à constater que la balance penche plutôt vers le parti de Mr Sarközy de Nagy- Bocsa.

Toutefois,  pas mal de gens sont malheureusement arrivés à d’autres conclusions.

En effet, année après année, l’ « autisme » reste toujours une « grande cause ». Pourtant, quand il a fallu acheter des millions de vaccins pour une fausse pandémie, Mme Bachelot a démontré son efficacité et les sous ont bien été trouvés.

Désolée de réécrire à peu près ce que j’ai dit dans mon premier commentaire  : si le gouvernement était réellement contre la psychanalyse et le packing dans la prise en charge de l’autisme, tout ce débat stérile sur "pour ou contre« , n’aurait pas eu lieu et le film : »Le Mur" n’aurait pas été interdit. Le problème aurait été réglé depuis longtemps. 

En cette période électorale, après le plan Alzheimer, les divers plans autisme etc., on veut nous faire croire encore que l’on va raser gratis. 

Comme d’habitude, la droite promet tout sans que cela l’engage après coup sauf auprès des puissants. 

Quant aux prises de position des partis censés incarner l’alternance et encore en lice, les liens proposés par EgaliTED, ne contredisent pas mon opinion au contraire. On remarque la méconnaissance des candidats sur le sujet. Pour entrer dans les détails, le candidat Cheminade dont il est fait état au début de l’article, est peut être le plus présent mais sa défense du nucléaire peut en rebuter plus d’un(e) dont moi-même. Néanmoins, voir ses réponses à l’UNAPEI :

 http://2012.unapei.org/les-candidats-s-engagent/article/jacques-cheminade

Mais de façon générale, le sujet des TED n’est effectivement pas porteur. On peut lire partout les mêmes propos convenus sur le handicap. L’exemple extrême, c’est sans doute sur le site du candidat Poutou : la page consacrée au « maintien de pratiques humanistes et diverses auprès des enfants » (c-à-d « les interventions fondées sur les approches psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle ») en opposition à " la volonté de standardiser les soins psychiques, en réduisant ceux-ci à une normalisation des comportements de la personne souffrante » (sic). C’est déjà une caricature en soi, digne de figurer dans « Idiocracy ». Le pire, c’est que ces gens là, sont pour la plupart sincères contrairement à d’autres qui nous jurent la main sur le cœur qu’ils vont enfin entreprendre le chantier  qu’ils n’ont pas eu le temps de faire pendant toutes les années où ils étaient au pouvoir.

Bref, non seulement, je n’ai pas lu l’article en diagonale mais en tant qu’électrice soucieuse de ne pas gaspiller ma maigre petite « voix », j’ai pris la peine de consulter tous les liens proposés par EgaliTED, mieux comme beaucoup, je prends soin de m’informer régulièrement depuis des années. C’est ce qui me conduit à penser qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre et que je ne suis pas la seule à conclure que ma carte d’électeur ne sert à rien. Mon vote sera finalement « utile », sans plus. Lucide concernant mon choix (mon défaut de choix) d’un candidat, je ne ferai pas intervenir la question du « pour ou contre la psychanalyse » car sinon, j’irai à la plage au lieu d’aller déposer mon bulletin. Bien que concernée au premier chef par la position des candidats sur le handicap, permettez-moi de ne pas adhérer à une analyse des partis faite sous ce seul angle.

Pour continuer sur l’article :

je passe le discours sur le grand méchant loup qu’est le Collectif 39 en train de prendre en otage la gauche, et surtout l’extrême-gauche (ouf, l’extrême-droite est moins contaminée selon EgaliTED) je persiste à penser que la psychanalyse a prospéré et sous la gauche et sous la droite, n’en déplaise à certains. Elle continuera demain si les parents croient qu’ils n’ont que le pouvoir de dénoncer son inefficacité à propos des TED. Ceux qui délèguent à d’autres le soin de s’occuper de leur enfant dès lors qu’il est handicapé, savent exactement ce qu’il en est aujourd’hui. Plus personne ne peut dire : "ah, on ne savait pas, on nous a envoyé ici, on nous a envoyé là et notre enfant a subi ceci ou cela » etc. Il n’y a pas les méchants d’un côté, les gentils de l’autre. La position de l’UNAPEI en témoigne, on trouve des crabes partout. Et si la situation semble compliquée... ce n’en qu’en apparence seulement car à moins d’être déchues de leurs droits parentaux (seul un tribunal est compétent), les familles ont en réalité un pouvoir immense : celui de faire le choix de refuser une prise en charge qu’elles jugent inadéquate. N’oublions pas que la France a été condamnée au niveau international sur le sujet. Que les parents  n’aillent plus consulter un psychiatre membre des sociétés psychanalytiques s’ils jugent que cela ne sert à rien, ils n’ont pas le couteau sous la gorge. Il suffit de se renseigner sur la liste des membres de telle ou telle association professionnelle pour savoir à l’avance quelle sera la teneur de la prise en charge proposée par Mr ou Mme Machin du cabinet privé x, du CAMPS y ou du CMP z, voire de l’hosto du coin. Faute de clients, ce petit commerce fructueux cessera de lui-même. 

Quant au packing, désolée encore de remuer le couteau dans la plaie mais les familles qui acceptent que leur enfant soit pris en charge dans le service du Prof Delion par exemple (pour nommer le plus célèbre protagoniste d’une longue polémique), elles savent parfaitement ce que cela signifie. Je le répète : il n’y a pas des méchants d’un côté, des gentils de l’autre. Les parents ont le devoir de se renseigner. Quels sont ceux qui ont soumis leur enfant à ce fameux soi-disant « protocole expérimental » et qui s’en plaignent ? Que les uns et les autres, prennent leurs responsabilités. Ceux qui ne souhaitent pas ce genre de prise en charge, peuvent passer leur chemin. Ceux qui pensent que certaines méthodes éducatives ne sont pas assez développées, peuvent se regrouper et fonder des écoles alternatives. Ceux qui pensent que l’UNAPEI est une traîtresse, n’ont qu’à déchirer leur carte d’adhésion etc. etc. « Yes, we can » comme dirait l’autre… 

« EgaliTED », « Léa pour Samy » et d’autres encore, prouvent que le vent à tourner. Bien des professionnels ont du mal à accepter ce nouveau type d’association en France. Ils veulent disqualifier leur expertise en les traitant d’extrémistes, car ils ne sont pas habitués à rendre des comptes sur leurs pratiques. Le handicap est un bon business. Nombre de tiques prolifèrent sur le dos des personnes atteintes de TED ou de troubles des apprentissages. Les parents ont la responsabilité de faire le tri entre les bons et les mauvais professionnels. Cela nécessite un travail supplémentaire, parfois la reprise d’études mais le sacrifice n’est rien comparé au bénéfice qu’en retirera l’enfant.

L’on voit donc que le thème "pour ou contre la psychanalyse, le packing" et tutti quanti, peut vite devenir un faux débat en France faute de clients potentiels si la majorité des parents va dans le sens de l’Histoire. Nul besoin d’attendre le sauveur potentiel issu de tel ou tel parti politique. Pour cette raison, je souscris totalement au commentaire de Melara.

Et merci Pluméo... 


Corinne

 

P.S

Grâce au projet d’une loi qui n’avait de toute façon, dès le départ, aucune chance d’être votée, Chantal Allier, représentante du Collectif 39, s’est fendue le mois dernier, d’une belle lettre ouverte auprès de la présidence du Sénat afin de faire le buzz comme on dit. L’occasion de brasser de l’air, était trop belle. A leurs yeux, ce sont « les principes mêmes de la démocratie » qui ont été mis en danger par le projet du député Fasquelle. La psychanalyse étant en  situation de monopole concernant la prise en charge de l’autisme, c’est un peu fort de café mais sur le fond, Mme Allier n’a pas tort. Et si les familles « anti » utilisaient enfin ces mêmes arguties pour défendre leur position. Dans une démocratie digne de ce nom,  les parents ont la possibilité de décider de ne pas conduire leur enfant chez un professionnel d’obédience psychanalytique. Il ne s’agit pas seulement des psychanalystes d’ailleurs, bien d’autres aiment jouer au petit Freud ou au petit Lacan. De l’infirmière au psychologue en passant par l’orthophoniste etc. tout le monde en France sait jouer de ce pipeau y compris des médecins, psychiatres ou pas, quand ils sont en échec… de là, vient peut être la mauvaise presse faite aux psychanalystes, les « vrais » étant  victimes des charlatans qui pullulent.  En tout cas, le  concept de la psychanalyse étant voué à l’échec dans le cas précis des TED (cela a été assez prouvé), les familles françaises n’ont donc plus à craindre des représailles quelconques si elles refusent le diktat des « experts ».

 


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès