Un président averti en vaut deux
Monsieur le Président, les actuels sondages me donnent envie de vous
dire courage, mais rien n’y fait, je ne puis vous pardonner cette gifle
gratuite, que vous avez affligée abusément aux travailleurs, aux
journalistes, aux sans papiers, aux retraités, aux étudiants, bref aux
français, des sarkozystes aux immigrés, un tas de monde devenu
majoritaire et ô combien hostile à votre présence.
Il y a cinq ans, on vous voyait rarement en difficulté, au bord du
gouffre, et fâché de ne pas compter les sondages remontés. Aujourd’hui
le subterfuge ne prend plus. Pourtant l’humilité, le sérieux et le
respect dans vos paroles et votre attitude, vous n’en manquiez pas à
cette période. Seulement voilà, depuis pas de suivi ni de SAV mais bien
trop d’actes méprisants et irraisonnés dans votre politique. Les
suppressions de postes dans l’éducation, l’enseignement de la Shoah,
puis non, de l’esclavage, tout un programme de chances de réussir pour
nos enfants, de liberté et de choix pour notre avenir, et tant
d’intelligence en un seul homme, ça force le respect. Vos idées sont
aussi burlesques qu’elles sont dangereuses, et ne cessent depuis votre
arrivée au pouvoir.
Voici venu le moment, d’un bel anniversaire, très alléchant, celui de
votre sacre, et celui de la débâcle, car jamais je n’ai vu, ni connu ce
pays, mon pays, si brisé, divisé, endeuillé, par tant de tempêtes,
temps de scandales, tant d’évidence, tant de sang, de honte et de
regrets, vous concernant, alors, depuis le haut de votre présidence,
entendez ce message, et cessez de mépriser ceux qui vous ont fait élire,
comme ceux qui doutent ou qui ignorent encore la démence qui vous fait
exception, quant à la force, la volonté et l’amour portés à votre image
de portefeuille. Car permettez moi Monsieur, mais de trahir aussi
effrontément qu’honteusement toutes les valeurs républicaines,
religieuses et morales auxquelles vous adhériez, au nom d’un pays et
d’un peuple pourtant symboles et exemples à travers leur histoire,
trahir c’est une chose, mais il en est une autre de snober si
ouvertement le monde.
Votre ignorance est-elle à ce point si vaste ? Aveuglément, mais
l’arrogance de vos manières est bien visible et tout aussi répandue dans
les foyers. Le regret même de votre présidence fait écho dans la bouche
de ceux à qui vous avez autrefois donné espoir, promis croissance,
éducation, soins, emploi, retraite, justice et j’en passe.
La couronne vous a délicatement brûlé la parole. Quand le taux de
français favorables à votre politique sera de nouveau au dessus de 50 %,
vous pourrez ressortir les lunettes, mais tant que celui des
régularisations sera de 15 %, soyons honnêtes, on ne cherchera plus ce
qu’est devenu l’héritage du combat des grands hommes. Ah l’abbé, si tu
savais, ils nous jettent toujours la pierre. Cet affront national
aujourd’hui, vous l’avez provoqué, vous l’avez eu, mais sans le
remarquer, j’en suis sur, bien trop occupé à porter le costume, “Miroir,
mon beau miroir…”. Le costume, comme bon point, bientôt vous n’aurez
plus que lui, et le pire, c’est qu’il vous va bien, il s’adapte à vous,
mais pas nous.
Du “karcher” au “pauvre con”, v’là ti pas Kadhafi à Paris, puis l’Elysée en chansons, et Goethe à Matignon.
Que dire du reste, du monde, des pyramides en éruption au génocide
syrien, puisque rien ne vous dérange, un an après le printemps arabe,
vous inventez les vendanges arabes, ça n’a plus de sens. En effet,
l’insouciance, le désastre, la vulgarité et la bêtise que traverse notre
pitoyable époque, se passerait bien du ridicule de notre image que vous
répandez sans cesse dans vos “styles”, dans vos choix et périodiquement
dans les médias. Enfin, et c’est le plus dérisoire, dans votre océan de
dollars, vos collègues requins qui votent vos lois, ont eux aussi comme
un goût amer, même pour les plus affamés.
Il y a un long moment que vous êtes là, autant que nous sommes las de
votre personne. C’est ainsi que je puis certifier, il y a cinq ans, si
les français avaient su…
Maintenant ils savent votre vrai visage, vos mensonges et votre
indifférence à leur égard. Je leur promets que seule leur union dans
leurs multiples revendications fera la différence.
Ils savent aussi l’énorme, l’infâme discorde démocratique de ces
élections, le brouillon du premier flou, pour mieux rendre leur copie au
second tour, je n’en doute pas une seconde passée à vous l’écrire, deux
fois d’ailleurs, une pour la France, et une pour moi, pour un vieux
rêve, un vieux pote, et surtout, pour doubler mes chances, de voir
grandir l’ampleur de votre échec.
Monsieur, la fonction qui vous habite, ne mérite pas la présidence
dont on hérite. La profonde mission présidentielle, vous l’aimez ou vous
la quittez ?
Non, je blague, j’abuse, mais vous l’avez tant bafouée. Voyons,
raisonnez-vous, car les urnes, on ne va pas les rater, et c’est
largement mérité, provoqué, sous un vent de révolte.
Citoyennement parlant, à bon électeur, salut.
Site de l’auteur et deuxième version du texte sur : http://philantropoetique.wordpress.com/2012/04/26/un-president-averti-en-vaut-deux/