Sur la récupération « opportuniste » de la dite « gauche »
de la dite « question musulmane » : vous présentez des arguments
pertinents : par contre, je ne suis pas certain de la définition que vous donnez
à cette dite « gauche ».
En intro, vous écrivez : " C’est
assez simple, quand on a pas de principes, on dit un peu n’importe quoi et à la
fin cela vous explose à la figure.« De là, en découle que la dite
»gauche« (ainsi que la dite »droite" : dans les deux cas, je
parle des deux partis de dite gauche/droite à prétention gouvernemental) si effectivement,
génétiquement elle est issue de traditions historicopolitiques de gauche et
qu’elle en a le « phénotype » : elle ne me semble pas pour autant
aujourd’hui se fondait essentiellement sur ce substrat(s) idéologique(s) – de même
que la droite gouvernementale : attention au délit de faciès, présenter tel
phénotype ne permet pas de présupposer des « croyances » ou
intentions/actes.
Il me semble plutôt que le bipartisme frénétique, nous ait conduit à une
situation où si effectivement nous avons deux pôles gauche/droite, les grands
partis de gouvernement tendent à être de plus en plus anidéologique et ne plus être
qu’opportuniste : d’où la confusion des genres, l’incapacité à produire un
quelconque « projet de société » quand bien même nous faisons face à des
mutations d’une ampleur colossale au regard de notre Histoire globale, et pas
seulement française.
Seuls les courants d’x-gauche, d’x-droite, libéraux et écolos me semblent
encore faire cas de l’idéologie : d’où sans doute, la récupération opportuniste
par les dits partis de gouvernement ici ou là de quelques « idées » ou
« slogans », et les alliances opportunes en fonction des circonstances.
Bref il me semble que la dite gauche ou droite à prétention gouvernementale est
avant tout opportuniste, anidéologique et donnent dans l’’instantanéisme"
pratique plutôt que dans l’idéologie : celle-ci n’étant utile que pour élargir
leurs marges en temps d’élections : le problème étant que l’absence de tout
« projet de société » ou de proposition sur la manière de gérer les
mutations actuelles en cours dans nos sociétés les conduira inéluctablement à être
débordé par leurs marges : ils peuvent certes tenter de les phagocyter mais face
à la « réaction » en cours au sein des populations : les positions non
pas spécifiquement extrêmes mais tout simplement idéologiques prendront le
dessus.
Ensuite, que ce soit la dite gauche ou la dite droite (cela s’appliquant
ailleurs en Europe) sur cette question du « multiculturalisme » (qui
dans les faits n’existe pas) ont été incapables de proposer un quelconque mode
de gestion de ce supposé « multiculturalisme » (dont aujourd’hui, il
n’existe toujours aucune définition, ou plutôt une multitude de définition
aussi variables que contradictoires qui à l’évidence rend impossible tout début
de réflexion sur les questions que cela soulève) : que ce soit en France, en UK,
aux Pays-Bas, en Allemagne, etc…on a au choix : a) improviser au jour le jour b)
repris dans la tradition locale ou coloniale (France : tradition d’assimilation,
schémas coloniaux, Pays-Bas et UK : soft segregation) ou c) ignorer (Allemagne où
pendant des décennies les migrants Turcs se sont vus condamnés légalement une
« extranéité » perpétuelle rendant impossible toute intégration).
Les partis de gouvernement se sont généralement abstenus de prendre en
compte cette nouvelle donne : à savoir l’installation de populations non
seulement issues de cultures non-européennes, mais aussi issues généralement de
leurs anciens domaines coloniaux (excepté l’Allemagne) et donc un sacré passif,
sans évoquer dans le cas des pops musulmanes : les conflits historiques entre
domaines chrétien et musulman, et se sont contentés de n’évoquer ces questions
que par opportunisme électoral.
Aujourd’hui, nous faisons face à une réaction de plus en plus exacerbée en
Europe : réaction formés de x réactions généralement liées aux changements que
nous avons connu ces dernières décennies (qu’elles soient d’x-gauche,
d’x-droite : à noter que je considère aussi la réaction
« euro-islamiste » comme étant synchrone non pas avec la situation dans
le domaine musulman mais avec celle des sociétés européennes) et à nouveau
AUCUN parti à prétention gouvernementale ne propose de projet concret, fondé
sur une idéologie précise : se contentant toujours et encore de propositions
opportunistes ancrées dans le court-terme et de nature clientéliste. Pourtant,
il n’est pas difficile de voir dans le seul exemple de la dite
« islamophobie » que là n’est qu’une manifestation particulière –certes
de plus en plus exacerbée voir violente ainsi que dangereuse- d’une Réaction multiforme
à l’absence de toute réponse par les
partis gouvernementaux à l’incertitude croissante au sein des populations
qu’ils prétendent gouverner : si rien n’est fait : cette réaction sera de plus en
plus violente, et il est fort probable que les partis gouvernementaux cette
fois-ci réagiront lorsqu’ils se sentiront menacés : soit donc retour à l’autoritarisme
et une réduction drastique des libertés individuelles, soit l’arrivée au
pouvoir des partis extrémistes.