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Commentaire de Parlez moi d’amour

sur Une enseignante en conseil de discipline...


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Parlez moi d'amour Parlez moi d’amour 17 décembre 2012 14:01

Pour intervenir ponctuellement (et bénévolement) dans une classe d’élèves « difficiles » d’un collège par ailleurs sans trop d’histoires, je pense que le problème qui vient de l’appartenance ethnique et de la religion vient surtout du comportement lié à une façon de voir l’avenir tout à fait différente de celle des professeurs.

 Plus le professeur est qualifié plus il est exigeant quant au résultat à obtenir. Par contre l’élève soutenu par une communauté qui n’envisage l’avenir que collectif n’a pas (à de très rares exceptions près) d’intérêt pour le schéma qu’on lui impose et ne cherche pas à fournir d’effort de participation et d’attention à une proposition d’enrichissement individuel.

C’est donc dans un climat d’incompréhension réciproque que se déroulent des cours sans aucun intérêt pour l’un comme pour les autres. Bien entendu provocations permanentes pour occuper le terrain : écouteurs aux oreilles, va et vient permanents, grossièretés, bousculades ... et aucun intérêt pour le cours quel qu’en soit le thème. Avec la meilleure bonne volonté du monde même le professeur le plus motivé se décourage bien avant la fin du trimestre.

Le problème est aussi que dans une classe où seuls quelques élèves perturbateurs font du tort à l’ensemble des élèves, il n’y a pas beaucoup de sanctions possibles. Le professeur peut s’égosiller ou menacer (de quoi ?), ces élèves ricanent, menacent avec des mots très crus et malheureusement le professeur a plus à craindre que l’élève.

On ne peut pas en vouloir à ce professeur, c’est sa seule défense que d’exprimer ce qu’elle constate alors que le sujet est tabou au niveau national. Le problème ne vient pas d’elle et il n’a guère de solution. Mes rues sont pleines de jeunes déscolarisés, fringués et pommadés en groupes compacts, symboliques de notre échec et les associations locales veillent à ce qu’ils ne soient pas stigmatisés faisant plus de mal que de bien à ceux qui (il y en a, des individualistes) veulent profiter du meilleur du système. Aux autres il restera les dérives et un coup de kalach sur un trottoir de Marseille.


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