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Commentaire de bluebeer

sur Du cinéma, de la critique et de l'adrénaline...


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bluebeer bluebeer 3 avril 2013 20:17

Bonsoir.

Entièrement d’accord. J’avoue avoir bien aimé Reservoir Dogs à sa sortie parce que le traitement de la violence me paraissait original, décalé. Pulp Fiction, pareil, avec la violence plutôt en accessoire de théâtre qu’en met principal, pas vraiment sérieuse même si assez graphique. Et j’ai un faible éternel pour True Romance, son carrousel de numéros d’acteurs et sa virtuosité, malgré le pillage évident de Bad Lands, jamais cité (Tarentino était le scénariste, toujours bien inspiré par le travail d’autrui).

Et puis après, nada. Tarentino poursuit son serial goring. Ce que l’on pouvait prendre au départ pour du second degré déjanté à tourné à la monomanie glauque, à l’empilement de meurtres sadiques assortis de complaisantes mutilations esthétisantes. Cette débauche de violence somme toute premier degré, l’auteur ne l’assume pas pleinement puisqu’il se sent obligé de la justifier scénaristiquement par de grandes et justes causes : la vengeance de la femme spoliée dans Kill Bill, la rébellion contre la barbarie nazie dans Inglorious Basterds, l’esclavage infâme dans Django. L’argument est toujours : ils ont commencé so I’ll rip off their heads and shit down their throat. En fait, c’est la psychologie primaire qui fonde l’essentiel du cinéma d’action populaire américain, avec un peu plus de glamour et beaucoup plus de prétention. Ce qui est navrant, c’est que le troupeau bêlant de critiques de cinéma européens se sentent obligés de s’aligner sur l’axe culturel américain, de peur d’être largués. Ils en sont arrivés là, à chanter tous en chœur que le capitalisme c’est la liberté, Hollywood, c’est la Mecque de l’art cinématographique, et bientôt, que la junk food, c’est le remède qui préserve les artères.

Tarantino, je le vois comme un gosse boutonneux, prépubère, qui continue de lorgner en cachette les culottes des filles et se désennuie le soir en torturant des petits animaux au fond du jardin. A chaque époque ses génies.


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