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Commentaire de Morpheus

sur ZERO % MONNAIE


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Morpheus Morpheus 15 avril 2013 15:45

Tout d’abord, point essentiel, le projet d’organisation sociale dont je parle ne repose pas sur le principe de l’ÉCHANGE, mais sur le principe du PARTAGE. Cette approche est radicalement différente. Ce que l’on vise est de partager, de façon équitable, l’ensemble des ressources, en partant du constat que ce ne sont pas les ressources qui manquent, c’est le système et la culture dans laquelle nous sommes qui est obsolète et inefficace (sans parler de son injustice).

Il ne s’agit plus de gérer des échanges, mais d’organiser une forme d’économie qui repose sur le partage et la valorisation des ressources, dans un respect nécessaire des cycles de reproduction de ces ressources naturelles (dans le but, bien sûr, de préserver celles-ci pour les générations à venir).

Mais voici pour la démonstration concernant le vice contenu dans le principe de la monnaie, et le fait qu’il ne s’agit PAS d’un instrument « neutre » :

1. La monnaie est un instrument inventé par les humains pour échanger des marchandises et des services. Au moment où la monnaie a été inventée, elle a sans doute répondu à un besoin dans la façon dont les hommes voulaient s’organiser, et a donc sans doute rendu service pendant un temps déterminé. Le monde actuel, globalisé, avec la quantité de connaissances et de découvertes acquises depuis des générations, a changé, et ce système ne remplit plus la fonction pour laquelle il a été inventé : il est donc obsolète.

2. La monnaie, qu’elle soit matérielle (billets, pièces, or, etc.) ou virtuelle (données informatiques) n’a en elle-même aucune valeur réelle : on ne peut pas se nourrir avec des billets, ni produire de l’énergie, ni fabriquer une maison ou quoi que ce soit ; ce n’est pas la monnaie qui produit des richesses, ce sont les ressources qui constituent la véritable richesse.

3. La valeur que l’on attribue à la monnaie est subjective et dépend de la confiance qu’on accorde à ces signes (nb. voir aussi le point 7 à ce sujet), mais également de la quantité de signes en circulation (inflation / déflation). Il y a une étrange contradiction de fonder un système qui repose, d’une part sur la confiance, et de l’autre, sur l’évidente défiance, puisque l’objectif du principe marchand est le profit, et si possible, le profit maximum...

4. Par contre, la valeur des biens et des services va dépendre essentiellement de leur rareté : un produit, un bien ou un service abondant aura un faible prix ; un produit, un service ou une ressource quelconque se trouvant en faible quantité ou en pénurie aura un prix élevé (principe de la « loi de l’offre et de la demande »).

5. Par conséquent, l’ensemble du système économique basé sur la monnaie est fondé sur la (gestion de la) pénurie : pour qu’un produit, une ressource ou un service ait une valeur, il doit être plus ou moins rare. Le suprême paradoxe étant que, pour maintenir sa valeur, la monnaie elle-même doit être rare !

6. Comme la quantité de signes (de monnaie) en circulation doit elle-même être en situation de pénurie, il en résulte que de manière générale, il doit ne jamais y en avoir assez pour tout le monde ... !

7. Ce système d’économie basée sur la monnaie doit reposer sur un ensemble de lois contraignantes, sans lesquelles l’ensemble des populations ne joueraient pas le jeu. Ces lois sont le ciment du système et ne peuvent être discutées, à la façon d’un credo religieux au sein d’une église.

8. Comme l’argent devient nécessaire pour se procurer les produits et les services nécessaires à vivre et prospérer, et comme il n’y en a pas assez pour tout le monde, il s’ensuit logiquement qu’il va y avoir concurrence et compétition. On notera que la concurrence et la compétition ne sont donc pas des facteurs innés (comme l’idéologie libérale tente depuis 200 ans à nous le faire croire), mais conditionnés par le système même de l’économie fondée sur la monnaie.

9. De façon générale, l’ensemble des ressources (donc des richesses de la planète) vont aboutir entre les mains d’un très, très petit nombre de personnes (en proportion au 7 milliards d’individus), et ces personnes, contrôlant de (très) grandes portions des ressources, déterminent elles-mêmes la rareté et les prix, quitte à détruire (ou dissimuler) les ressources excédentaires (il faut maintenir - artificiellement ! - les prix, donc la rareté et la pénurie).

10. Donc, tout système économique basé sur la monnaie revient in fine à organiser et pérenniser la pénurie et la compétition, plutôt que gérer de façon commune les ressources dans le but de générer l’abondance pour tous.

C’est la raison pour laquelle j’affirme que tout système économique fondé sur la monnaie est intrinsèquement inefficace et obsolète si l’on cherche à permettre à tous de vivre, non seulement dignement, mais confortablement.

C’est à une nouvelle culture que ce projet appelle.

Cordialement,
Morpheus


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