Vous écrivez « Franchement, ce problème est connu et archi connu ».
Eh bien, pas tant que cela. De manière générale, les Français ont
d’ailleurs une étonnante méconnaissance du fonctionnement de la justice.
Il suffit d’avoir été juré pour en découvrir l’ampleur en début de
session d’assises. Personnellement, j’en avais été très étonné.
Vous affirmez d’autre part que la justice « n’est jamais qu’un heureux hasard, une exception dans un système fait par et pour ceux qui disposent des moyen d’en abuser. »
Cela me semble très largement caricatural, la grande majorité des
affaires, tant aux assises qu’en correctionnelle, ne donnant pas lieu à
contestation.
Mais surtout vous amalgamez le traitement des crimes, où les
puissants ont nettement moins de possibilités d’esquive, et celui des
délits dont la complexité des dossiers permet en effet de nombreuses
échappatoires aux avocats retors, sans compter l’inertie de procureurs
amis. Une inertie beaucoup plus difficile à justifier dans des dossiers
criminels.
Bonjour Fergus,
les magistrats sont en principe chargés de conseiller les jurés, mais où est la ligne entre le conseil censé aider à la décision et celui qui oriente la décision, autrement appelé « influence » ?
Pour le reste, je maintiens, la justice dans le système actuel n’est pas le but mais un heureux hasard. Que l’on retrouve en effet surtout dans les affaires criminelles.
Quoiqu’il en soit, dès l’instant où la qualité de défense ou d’attaque dépend de vos moyens financiers, vous êtes face à un système corrupteur et injuste. Ce qui me permet d’affirmer que le système judiciaire (et non dire « la justice ») est fait par et pour ceux qui ont les moyens d’en abuser. Si la justice était effectivement le but du système, il commencerait par imposer l’équité et l’équilibre du rapport de force entre les différentes parties opposés. Mais plus que tout, il n’opposerait plus défense et attaque car la justice ne peut être un rapport de force, une bataille comme peut l’être un match sportif avec un arbitre. La justice, c’est d’abord la recherche de la vérité pour ensuite pouvoir donner un jugement juste. D’ailleurs, si la justice régnait, à quoi servirait donc l’argent ? Pour que l’argent règne, il faut donc lui sacrifier la justice.