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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur Conclusions concernant l'accueil de l'élève agresseur sexuel à l'école


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 5 février 2014 13:21

Merci de mettre sur cette piste que j’aurais dû évoquer dans ma conclusion tant il est vrai que l’alternative ne se réduit pas à « l’asile » (au sens de Foucault) d’un côté et le circuit scolaire ordinaire de l’autre.
Disons pour faire simple que je suis, bien sûr, d’accord avec vous, les établissements spécialisés, c’est plus rassurant pour tout le monde.
Mais cette option, lorsqu’elle est disponible, règle-t-elle la question pour tous les Tony du paysage scolaire français ?
J’en doute.
Le problème est, je vais oser un gros mot, toujours, celui des limites.
Quelle ligne devons-nous tracer entre les élèves problématiques qui seront orientés vers ces établissements et ceux qui resteront en circuit ordinaire ?
Plus nous voudrons une société sécurisée, plus nous serons portés à « exclure » en quelque sorte des élèves de la société des gens « normaux » et, outre que c’est stigmatisant et donc douloureux, cela est aussi souvent la première étape de construction d’une inadaptation sociale dans la mesure où l’enfant qui grandit en établissement devient dépendant de ce cadre et manque cruellement d’expertise vis-à-vis du cadre social standard dont la complexité et les subtilités peuvent vite lui échapper.

Il me semble donc qu’il y a un équilibre délicat à trouver entre le trop et le pas assez.
Il est clair qu’un risque sérieux de passage à l’acte existait pour Tony.
Toutefois, il semble bien que l’école ait su répondre de manière adéquate au défi que constituait sa scolarisation en milieu ordinaire.
Dès lors, après coup, on peut dire, que le concernant, c’est le bon choix qui a été fait.

Mais on ne peut exclure que cela ait seulement été le produit d’une logique administrative irréfléchie au sein de laquelle les agents se sont contentés de faire ce qu’ils ont l’habitude de faire sans calculer les conséquences de leurs actes.

Il conviendrait de s’assurer que cela ne peut arriver et que le choix de remettre en société un sujet plus ou moins dangereux pour ses semblables soit informé, réfléchi et complètement assumé par l’autorité décisionnaire.

J’ai peur que nous n’en soyons pas là, mais c’est une autre histoire...


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