Je crois important d’apporter les précisions suivantes au sujet de la théorie des pulsions :
« [l]a théorie des pulsions (sexualité infantile, complexe d’Œdipe) formulée par Sigmund Freud en 1897 [ait] contribué à retarder de quatre-vingt-dix ans sa découverte antérieure, et tout à fait inattendue, de l’abus perpétré sur l’enfant (ainsi que son refoulement dans l’inconscient et des conséquences de ce refoulement).
»En soi, cela n’aurait guère d’importance, car dans cette somnolence millénaire où stagne la société, quelques décennies de plus ou de moins ne jouent guère de rôle. Malheureusement, la popularité de cette théorie, qui est hostile à l’enfant et qui le méconnaît totalement, a fait que plusieurs générations d’analystes et de thérapeutes ont dû apprendre au cours de leur formation à se rendre aveugles, sourds et muets devant les réalités de l’enfance et à attribuer à leurs patients la responsabilité des tourments que ces patients avaient subis jadis.«
Pour approfondir :A. Miller, L’enfant sous terreur –
L’ignorance de l’adulte et son prix, Paris, Aubier, 1986, traduction Jeanne
Étoré, p. 132
Ibid., p. 7-8. Voir
aussi les p. 9 et 10, où Alice Miller explique ce qu’elle entend par
théorie des pulsions.