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Commentaire de antoine (Montpellier)

sur Mélenchon prend de la distance pour en appeler directement au peuple, le Front de Gauche reste éclaté...


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antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 20 septembre 2014 11:42

Sur la sincérité il n’y a trop rien à dire. C’est sur l’attitude générale et l’orientation qu’il faut poser les questions selon moi. Et là il y a matière à discuter : je renvoie à d’autres articles que j’ai publiés ici ou là (taper Antoine (Montpellier) sur google) mais il ressort que le piège dans lequel Mélenchon est tombé était dès le début dans son incapacité à surmonter la quadrature du cercle de la radicalité et de l’institutionnalisme : cela a donné une campagne présidentielle toute en prise de la Bastille en compagnie de gens (du PC) qui géraient loyalement les collectivités locales avec le PS. Malgré « Hollandréou », lisez le refus qu’opposa Mélenchon dès après la présidentielle à tout travail de préparation d’une opposition à la nouvelle majorité. J’ai écrit là-dessus à partir du concept de « la gauche édredon » (http://npaherault.blogspot.fr/2012/06/point-de-vue-le-front-de-gauche-face-au.html) : JLM et le PG voulaient laisser respirer le nouveau gouvernement. Par la suite cela a été une série d’atermoiements entre les « gestionnaires » (PC) et les « radicaux » (mais qui ne l’étaient qu’en paroles : PG). Les autres (Ensemble, etc.) ont fait de la figuration. Ce n’est que pour les dernières municipales que « ça a bougé » et que ça a éclaté : trop tard le FdG faisait du surplace pour avoir essayé d’être une auberge espagnole de la politique, il a fini par éclater. La question est : pourquoi JLM s’est-il réveillé si tard ? Mon avis : parce qu’il reste marqué par son histoire d’homme d’appareil, d’opposition interne à l’appareil du PS, qui a pensé qu’on pouvait avancer, hors PS, en verrouillant le FdG par encore des appareils où les dirigeants pilotaient « les masses mobilisées ». Regardez quelle autonomie effective a été reconnue aux « assemblées citoyennes » pour « décider » au plus haut niveau : aucune. Tout a été « emballé » par une direction bicéphale qui ne pouvait accepter de se laisser déborder par sa base. L’autre problème lié à l’institutionnalisme : le rapport aux luttes, en dehors (en fait en rapport avec) des petits jeux parlementaires où le FdG a mis les mains et les pieds. Lisez bien les textes d’orientation et rapprochez aux pratiques : le mouvement social est second par rapport aux élus. L’hommage aux luttes n’est que cela, un hommage. Rien dans le FdG n’a été fait, n’est fait pour que les militants travaillent à les faire converger et à créer une dynamique où c’est lui, le mouvement social, qui organise l’affrontement avec le gouvernement qui l’attaque. Qu’a fait le Front des luttes, lié au FdG ? Rien sur les luttes. Il était chargé de rabattre des syndicalistes, des acteurs sociaux... vers le FdG pour les mobiliser comme … électeurs !

Du coup ce désastre stratégique empêche que l’énorme base du FdG s’investisse pour aider les luttes sociales à dépasser leur dispersion : tout est ramené aux échéances électorales. Rien dans le FdG n’envisage que ces luttes soient le moyen de percuter les politiques social-libérales. Pendant le grand mouvement des retraites de 2010, contre Sarkozy, on a vu à l’oeuvre les partis du FdG : ils ont laissé les bureaucraties syndicales oeuvrer à l’épuisement de la mobilisation. Le calcul : récupérer 2 ans plus tard la mise aux présidentielles. Erreur de calcul : on ne joue pas à laisser un mouvement social se casser la figure. JLM n’a pas réussi à être président de la République et le mouvement social peine à se remettre en selle. Tout bénéfice pour qui ? Pour Hollande qui, tout discrédité qu’il est, avance au service du capital en ayant en plus gagné d’avoir un FdG disloqué.

Voilà, selon moi, ce qu’il faut considérer chez JLM et ce n’est pas le dernier virage vers un positionnement « populiste » à la Chavez qui règlera les choses : l’appel au peuple à venir vers lui, c’est pour préparer … la prochaine présidentielle. La seule nouveauté (!) : c’est qu’on contourne les appareils éclatés du FdG pour se concentrer sur une personne ! Un guide, etc. JLM est un indécrottable « institutionnel » et en cela il peut toujours dire qu’il veut une Vie République, c’est la Ve qui aura le dernier mot puisque c’est par ses élections à elle qu’il veut en passer. Contradiction insoluble ! Tout le problème de JLM est là : il ne veut pas d’un véritable mouvement social, il veut le changement mais sans que celui-ci devienne l’acteur du changement, maître de lui-même.

Par là, même dans son nouveau positionnement, JLM nous mène dans une impasse. Du coup, sincérité ou pas, le problème c’est autre chose : plus du côté de la politique que de la psychologie !

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