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Commentaire de Piotrek

sur Donald Tusk, le nouveau Président de l'Europe


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Piotrek Piotrek 28 novembre 2014 14:09

Tusk c’est le candidat idéal.

C’est un opportuniste. A la fois tactique et conférencier subtil, il pourrait tenir un petit moment à Bruxelles car il en connait très bien les avantage, et il saura camoufler les inconvénients sous le tapis. Et si il ne fait pas le poids, pas grave, c’est le fusible idéal, ce n’est qu’un polonais, on le remplacera par un portugais ou un slovène.

Quelques questions-réponses importantes :
1) La Pologne est-elle un pays pro-européen ?
Oui et non. Pour comprendre pourquoi, il faut se replacer dans l’optique du pognon (comme toujours)

Non car, bien que la Pologne soit dans l’UE, elle n’a pas l’Euro comme monnaie et 68% de polonais sont contre l’Euro, c’est étrange mais cette position est facilement explicable par le...

Oui, car pour un pays mineur de l’UE, l’Europe est synonyme d’une avalanche monstrueuse de subventions.
- Les politiciens peuvent se faire mousser (voir mettre dans leurs poches) avec quelques projets grandioses avec l’argent tombé du ciel et sécuriser les prochaines élections.
- Les oligarques vont faire des investissement gratuitement sous le couvert de « modernisations nécessaires », les débouchés et leurs volumes de production vont se trouver démultipliés, et donc ils trouveront de l’investissement privé à l’étranger très facilement pour racheter des concurrents en difficulté ou s’étendre massivement pour atteindre la taille européenne requise (concentration de capital, montée du chômage, concentration des richesses)
N’oublions pas les autres pays qui profitent d’un nouveau pays : nouvelle immigration qualifiée à prix imbattable, multitude d’entreprises à racheter (dont celles à privatiser par la suite), multitude ce clients à conquérir... une mine de croissance.
- Pour l’homme de la rue, reste une promesse. Il est très facile pour l’oligarchie de convaincre la population à signer le deal, sous couvert d’occidentalisation et de modernité.

2) Que pensent les polonais de la nomination de Tusk ?
La satisfaction patriotique et l’impression d’être devenu un « grand pays européen » deviennent très vite parsemée de doutes : « pourtant on veut pas rentrer dans l’Euro » « Tusk n’a pas le profil, c’est un épicier politique comme les autres » Et l’on sent clairement monter des doutes.
Les polonais sont naturellement suspicieux de leur gouvernement et de jour en jour ils commencent à douter sérieusement de l’Europe (et des USA), pas un jour sans un reportage à la télé qui le démontre (l’arnaque de l’alternative au gaz russe par Merill Lynch, l’embargo russe qui a mis les producteurs polonais à genoux, la destruction de la production traditionnelle remplacée par les normes industrielles...)

3) La Pologne est-elle en bonne santé ?
Oui et non.
Oui car la Pologne est très peu endettée (en tant que pays, car l’endettement privé monte en flèche)
Non pour toutes les autres raisons. La Pologne est de le même état que les autres pays européens. En quelques années après la chute du mur, elle a suivi la même trajectoire (pseudo)capitaliste que les pays de l’Ouest : les années glorieuses, l’opportunisme politique et économique, la décrépitude des organes publics...
Si la Pologne devrait ne serait-ce que rapatrier ses ressortissants éparpillés à travers toute l’Europe, tous ses indicateurs passeraient à catastrophiques.

Donc Tusk c’est un choix doublement malin :
- En choisissant un polonais, on sait que sa rhétorique va réussir à cacher le fait que l’Europe est un montage bénéficiant à l’oligarchie uniquement (par le transfert des richesses publiques), Tusk maîtrise ce double language face à une population qui n’a plus l’impression d’avoir reçu que donné à l’Europe. Il va savoir très exactement comment nous faire croire à ce mensonge.
- Tusk a été choisi peu après l’explosion de la crise Ukrainienne. Il est la caution d’une sortie de ce problème par le haut :
Cas ou l’on persévère en Ukraine : Tusk connait sur les bout de ses doigts la situation à l’Est de son pays. Ce n’est pas un anti-russe, c’est un pro-business. Il devrait donc être capable de déminer le terrain sans se ridiculiser.
Cas ou l’on recule sur l’Ukraine : Economiquement, la Pologne perdrait son avantage compétitif à l’entrée d’un voisin plus pauvre qui serait traité comme elle. Un autre eldorado plus à l’Est la remplacerait. Tusk saura faire une reculade européenne sans que celle-ci perde la face.

A mon avis, il va y avoir une reculade sur l’Ukraine : sa situation actuelle n’est pas favorable à l’investissement étranger. Le business à l’européenne nécessite une bonne visibilité à moyen terme.
La motivation du citoyen lambda en Ukraine pour descendre dans la rue c’était mettre fin à la corruption généralisée de l’état sous Viktor Yanukovych. Le corrupteur Petro Poroshenko l’a remplacé en manipulant les franges en suggérant implicitement que les corrupteurs ne peuvent être corrompus ! Carrouf, la Banque Lézard, Le Crédit à Bricoles doivent le trouver encore trop cher je pense smiley


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