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Commentaire de Ar zen

sur Une vraie campagne électorale présidentielle française, ça se mérite ! (Partie 3)


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Legestr glaz Ar zen 20 janvier 2016 23:50

@Thierry SALADIN

Je vais tenté d’argumenter après avoir lu vos explications.

1°) Sur le point de savoir qui a raison de JN ou de FA pour l’invitation à l’université d’été du PEP, je crains fort que nous n’ayons jamais aucune réponse ? Nous ne connaissons ni les circonstances de l’invitation, ni les raisons du refus. L’absence de FA reste certaine puisqu’il n’y était pas.

2°) Sur les tendances de FA au présidentialisme et autres jugements. Je ne m’attarde jamais sur les attaques ad hominem. Ce qui m’intéresse se sont les analyses et les mises en perspectives.

3°) Sur les différences d’appréciation pour l’article 50. Je ne peux pas être d’accord avec JN. C’est à ce moment de la vidéo qu’il profère les pires contrevérités et mensonges. Pourquoi ? JN dit que l’article 50 n’est que « de l’encre sur du papier »« . Il affirme que l’article 50 permet de »négocier« la sortie du pays avec l’UE ». Il poursuit en appuyant qu’il n’est pas possible de « négocier » la souverainté de la France« . Il indique qu’il faut un rupture »claire et nette" avec l’U.E, que la sortie procède d’un état de fait et non d’un acte juridique.

JN se trompe, ou ment, et trompe ses auditeurs lorsque parle de « négocier la souveraineté de la France ». L’article 50 permet de règler des tas de sujets inhérents à la participation de la France à l’UE. Par exemple, à quelle date la France cesse t-elle de verser son « aubole » à l’UE ? A quelle date la France cesse t-elle de percevoir les compensations pour la politique agricole ? Dans sa conférence « le jour d’après », FA détaille avec une extrême précision tous les points à aborder avec l’UE au moment de la négociation de la sortie. Cela n’a strictement rien à voir avec la souveraineté de la France. Il s’agit, principalement, de questions techniques. Il me parait évident que JN n’a pas creusé le sujet. C’est dommage et attristant. Quant à imaginer que la sortie doit procéder « d’un état de fait » c’est tout simplement renoncer à la crédibilité de la France et remettre en question tous les accords internationaux qu’elle a passés. En effet, si la France sort, de part sa simple volonté, en ne respectant pas les accords internationaux qui l’engagent auprès de l’UE (que, paranthèse ouverte, le président de la République est supposé faire respecter puisqu’objet d’un article de notre constitution), que restera t-il de la crédibilité de la France concernant les autres traités ? Quels sont ceux qu’elle respectera et quels sont ceux qu’elle ne respectera pas ? JN explique la stratégie de De Gaulle lors de la politique dite de la « chaise vide ». Il faut savoir que le général n’avait pas les moyens politiques de dénoncer le traité de Rome puisqu’il ne possédait pas la majorité à l’assemblée nationale. Le général de Gaulle, contrairement à ce que dit JN, n’a pas dénoncé le traité de Rome. Usant d’un pis aller, il ne venait pas aux réunions de la communauté européenne. Mais il était coincé. L’histoire donne tort à JN. Si les choses étaient aussi simples qu’il les annonce, le général de Gaulle serait sorti du traité de Rome d’une manière « claire et nette ». Cela n’a pas été le cas ! CQFD. Par ailleurs, JN parle de l’expérience de la Grèce. Cette expérience n’a strictement aucun rapport, mais strictement aucun rapport, avec l’article 50. Le référendum en Grèce avait pour objet de savoir si la Grèce devait accepter les mesures d’austérité envisagées par l’U.E. Nous sommes à mille lieues de l’article 50. Voyez vous, disant cela, JN me fait très peur. Soit il ne maitrise pas du tout le sujet, et c’est grave, soit il ment, et c’est aussi grave.

JN indique que FA a une vision du pouvoir personnel, qu’il se présente comme « le sauveur », qu’il veut ressuciter la 5ème République autour de sa personne. Si les deux premières propositions peuvent être vraies, la troisième est totalement fausse. Il suffit, pour s’en rendre compte, de lire le programme de gouvernement de l’UPR. D’ailleurs ce mouvement n’est qu’un mouvemenent provisoire. Il y a des tas de propositions allant dans le sens du peuple et de l’intérêt général dans le programme. JN ne connait pas le programme de l’UPR ou fait semblant de ne pas le connaître. Son argument tombe à l’eau.

4°) Si l’UPR prend une veste aux élections présidentielles, je serai déçu, évidemment, mais pas bouleversé. Je sais que ses analyses sont les bonnes parce que jamais je n’ai rencontré quelqu’un qui puisse argumenter en faveur du maintien de la France dans l’UE. Même celles et ceux qui ne souhaitent pas que la France sorte de l’U.E reconnaissent que l’Union se porte mal et qu’il faut « renégocier » les traités (ce qui est infaisable et du domaine de la dystopie).

Il est donc très facile de contrer les arguments de JN. Aucun ne soutient l’analyse. Pourquoi une personne de sa compétence en arrive t-elle à des extrémités pareilles, je l’ignore. Ce qui est certain, c’est qu’en se positionnant de cette façon, il se déjuge. N’importe quel juriste amateur, comme je peux l’être, est en mesure de voir que son analyse est mauvaise. Lorsqu’il parle d’une « rupture claire et nette » avec l’UE, procédant « d’un état de fait », il a des accents de Jean Luc Mélenchon lorsqu’il parle de« retourner la table ». De qui se moquent ces gens qui ne respectent pas l’intelligence de leurs interlocuteurs ?


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