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Commentaire de Sérénité

sur Un Euro 2016 médiocre : Un message pour l'Europe ?


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Sérénité 13 juillet 2016 16:19

Dans notre environnement social, la compétition apparaît comme un stimulant de l’activité ; elle est décrite comme motivant les individus. Mais à y regarder de plus près, cette motivation s’appuie sur de la rivalité. Et, même si l’individu s’en défend, son but inconscient est l’élimination des autres compétiteurs. La compétition renforce les différences, amplifie l’exclusion, crée des classes ; elle est à l’opposée de l’action humanitaire. Lorsqu’elle envahie le psychisme, celui-ci en devient entièrement dépendant et l’individu vit constamment dans la lutte, l’affrontement. Cet état d’esprit est propice à des actes irrespectueux car l’unique but est le réussite au mépris des autres.

Les individus qui ne se sont pas cultivé et n’ont pas le jugement pertinent peuvent être tentés de pousser l’affrontement jusqu’à réaliser des actes délictueux.

L’encouragement à être « battant  » s’est fortement développé. Les rencontres sportives sont de plus en plus nombreuses et suivies, y compris par les femmes qui, jadis, ne s’y intéressaient pas. Ces dernières veulent, souvent par féminisme – même si elles prétendent le contraire – ne pas être en reste par rapport aux hommes. On pourra prétendre que la paix relative entre les nations ne laisse que ce moyen aux hommes pour exprimer leur agressivité et que celle-ci fait partie de sa nature. Certes, mais l’agressivité n’est pas nécessairement de nature guerrière. Bien vécue, elle est source de création et n’est pas nuisible aux autres.

A titre d’exemple, je vais tenter de mettre en évidence le contenu inconscient du spectateur d’un match. Une rencontre sportive entre deux équipes est l’occasion d’une prise de position où le choix est binaire : on prend partie pour l’une ou l’autre des équipes. Alors que dans la vie, les choix nécessitent généralement de tenir compte d’une multitude d’informations, ici, le choix est simple. Notons également le pouvoir social de ce genre d’activité : les individus se sentent en communion. Ils ont l’impression, même si c’est illusoire, de se sentir en accord avec les autres, y compris -inconsciemment- ceux de l’autre camps car ils assistent au même match.

Dans ces circonstances, ils croient faire le plein de lien social, et, les états l’ont bien compris, leur engagement dans des actions politiques réactives se font moins sentir.

Et, lorsque nous analysons ce sentiment de lien social, nous sommes atterrés par sa médiocrité. Nous n’y trouvons qu’abrutissement des foules car l’objet est puéril et les attentes sans intérêt.

Le match est un jeu et donc distrait des réalités de la vie. Aujourd’hui, avec la notion de fête qui s’y est adjointe, le mode d’expression du supporter et de l’amateur a évolué et, encouragé par les médias et les instances financières, il a acquis une valeur symbolique qui semble interdire toute critique. Car critiquer, c’est être opposé à ce qui fait le lien social. Mais cette perception est fausse car crée de toutes pièces pour des raisons politiques et financières. De plus, comme dans toute les manifestation publiques, la violence s’est invitée. La passion y est pour quelque chose. La surenchère s’installe comme elle a pris l’habitude de le faire dans notre société, et plus particulièrement chez les jeunes – alcool, prise de risque – parce que défi représente une manière de lutter, pour certains, contre le sentiment de médiocrité, plus ou moins conscient, qui s’est infiltré à cause de l’augmentation des sources de communication et d’information.


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