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Commentaire de ELAA

sur Dans le slip de Sarkozy on trouve les crétins du Web


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ELAA 7 octobre 2016 14:50

Bonjour,


pardonnez-moi, mais il me semble qu’il y a peut-être un élément qui vous échappe.

Vous parlez de sciences dures, donc de sujets par définition difficilement intelligibles, par le biais du texte qui plus est (qui n’est pas forcément le media le plus accessible de nos jours).
Face à l’incompréhension, l’humain a tendance à ressentir une angoisse qu’il exorcise par le dénigrement, la blague voire la moquerie violente. Il me paraît évident que l’anonymat d’internet permet d’exacerber encore cette réactivité qui n’est probablement que de l’auto-défense (enfin, je le pense, je n’ai aucune preuve).

Oui mais voilà : en tant que vulgarisateur (dans le sens le plus noble du terme, celui qui transmet au public non expert), la connaissance est une chose, la pédagogie en est une autre. Et c’est exactement le problème avec l’Education Nationale : la transmission « en dure » de connaissances, de façon magistrale, le prof face aux élèves passifs est contreproductive. Et cela a été prouvé expérimentalement : c’est la façon d’enseigner qui est mauvaise. 

D’autres vulgarisateurs parviennent justement à rendre accessibles des sujets qui peuvent faire peur ou paraître ennuyeux, c’est le cas de l’excellent MicMath  : il explique de façon ludique les mathématiques. Il a en moyenne 150 000 vues, les commentaires qu’il reçoit viennent pour la majorité de jeunes et sont plus que chaleureux et reconnaissants. Evidemment, l’audio-visuel est bien plus pédagogique qu’un texte, même illustré (une image vaut mille mots...) : il fait surtout moins « sérieux ».

En fait, si l’on se reporte aux dernières découvertes en sciences cognitives, on comprend bien que la nature a mis au point un processus hyper efficace pour apprendre : le jeu. C’est par le jeu que l’on apprend le mieux, que l’on comprend le mieux. Il y a quelques règles de base à respecter pour que n’importe quel enfant se sente investi dans son éducation (de façon active, contrairement à ce qui se fait encore de nos jours, des élèves passifs, cloués à des chaises toute la journée). Plus il sera investi tôt, moins la connaissance lui fera peur et moins il se sentira exclu du savoir.

Avoir la connaissance et avoir la pédagogie, ce sont deux choses différentes. Vous aimez parler de vos connaissances, et il est probable qu’un public restreint est à même de comprendre vos textes. Les autres se sentent exclus, comme ils peuvent se sentir exclus à l’école ou ailleurs. Sont-ils plus « bêtes » ? Ou bien ont-ils un mode de fonctionnement intellectuel différent ? Ont-ils été, dès l’école, méprisés et habitués à « être exclus »... Certaines séries tv font-elles l’éloge de l’imbécilité ? (Ça oui). Ce qui est sûr, c’est que le rôle (si noble) du vulgarisateur est de toucher le public le plus large. 

Donc, peut-être que la méthode n’est pas la bonne pour aller à la rencontre de l’autre.

Ou peut-être que le fait de toucher « the happy few » vous suffira ? Pourquoi pas, après tout. 

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