@ddacoudre
Le vote des femmes ne suffit pas
à faire une « démocratie pleine et entière ». C’est la souveraineté
de la population, c’est-à-dire que la population décide de la politique, qui
fait la démocratie. Nous sommes dans une aristocratie élective où les élus ont
la souveraineté.
Le vote des femmes est aussi apparu
dans des pays qui n’ont pas eu la guerre ; je ne connais pas de pays où
seuls les hommes votent.
J’ai été adhérent une année à un
parti, autour des élections législatives de 1997, dans le même parti où
Luc-Laurent qui est intervenu plus haut était alors candidat.
Sur l’aristocratie (comme sur la
démocratie), tu te soumets à la novlangue. Les partis sont aristocratiques car
ce sont des écuries de leurs champions ; ce ne sont pas les adhérents qui font
les programmes, ni qui choisissent tous les candidats, ni n’imposent que leurs
élus doivent exécuter les votes des adhérents (lire Simone Weil dans sa Note sur la suppression générale des partis
politiques).
Le peuple ne dispose pas de la
souveraineté.
Oui, la démocratie est confrontée
au nombre : c’est pourquoi d’Aristote à Montesquieu en passant par Spinoza, la
démocratie était définie par des assemblées tirées au sort (et non élues :
là ce sont des aristocraties).
Nous ne nous sommes pas répartis
les tâches : les politiciens se sont accaparées les tâches, et les
référendums (plutôt des plébiscites d’ailleurs) sont extrêmement rares, jamais
d’initiative populaire, et trahis si le résultat déplait à l’oligarchie.
Le président et son gouvernement
sont censés appartenir au pouvoir exécutif. Qu’est-ce qui justifie qu’ils fassent
des projets de loi, sinon un aspect monarchique qui ôte aux quelques centaines
de parlementaires laquais de parlementer, de légiférer ?
Tu écris que les députés sont
élus pour faire des propositions de lois, puis que tout citoyen peut faire des
propositions de loi. J’ai l’impression que tu adhères à la boutade de Woody
Allen : « La dictature, c’est ferme ta gueule. La démocratie, c’est
cause toujours. ». Quelles lois connais-tu venant de citoyens allant à la
permanence de leurs députés ? Par contre, beaucoup de lois sont rédigées
par de riches lobbies, qui financent ces politiciens laquais.
Tenir ses engagements
programmatiques te parait naturel, mais les politiciens ont mis dans la Constitution qu’ils
peuvent faire le contraire de leur programme (article 27 : « Tout
mandat impératif est nul », et donc les promesses n’engagent que ceux qui
les écoutent...).
Il est normal de révoquer les
traîtres qui ne tiennent pas leurs engagements. En démocratie, c’est aux
citoyens informés de décider s’ils veulent maintenir ou renoncer à leurs
précédentes décisions selon la conjecture.
Certes le vote blanc et l’abstention
ne précisent pas l’opinion du citoyen, c’est pourquoi je milite pour un
rassemblement démocratique positif, plutôt que toute attitude négative stérile
(abstention ou vote blanc). Par contre, chaque citoyen en valant un autre, je
voudrais que les résultats des votes incluent tous les citoyens, et donc les
pourcentages de votes blancs et d’abstentions.
Tu parles de quorum qui ferait
recommencer l’élection mais cela n’existe pas actuellement : les
politiciens ont fait la constitution pour eux et ne sont pas masochistes. De
fait, les candidats gagnent très souvent les élections avec une minorité de
voix parmi les inscrits.
En démocratie, tout citoyen tiré
au sort pourrait faire partie d’une assemblée, et ce n’est pas le fait qu’il y
ait un mongolien parmi un millier de députés qui va perturber les choses. Au
contraire, il est intéressant qu’il y a dans les assemblées des handicapés et
autres désavantagés (plutôt que des majorités écrasantes de nantis), afin que
soient prises en compte les difficultés de ceux qui souffrent le plus.
Ensuite, il est cohérent de
devenir citoyen si on est apte à faire des choix. Je suis contre la citoyenneté
automatique à 18 ans, alors qu’on peut être apte avant, et je suis pour un
petit examen de connaissances citoyennes (comme le code de la route) et un
engagement à certains devoirs (comme celui de devoir accepté d’être tiré au
sort pour une assemblée ou pour un jury de tribunal), qui constitue l’accès à
la citoyenneté.
Sans doute tous les politiciens
ne sont pas carriéristes, mais il faut généraliser, car ce sont généralement les
plus carriéristes qui accèdent aux plus hauts mandats (pense aux derniers
présidents de la France).
Sur quels lieux se rendent les
citoyens pour se faire entendre et décider de leur avenir ? La rue ?
L’isoloir ? En quoi notre société scierait ces branches ? En quoi ce
serait une démocratie ?
Avec quelle autre appellation je
recréerais les partis comme tu le prétends ? Je suis pour leur suppression
avec l’instauration de la démocratie.