Que retenez-vous de votre visite dans les Bouches-du-Rhône ?
D’abord j’ai pu expérimenter l’impasse du tout-bagnole dans laquelle
est ce territoire. La gratuité des transports est une mesure d’urgence.
J’ai beaucoup apprécié d’échanger avec les ex-Fralib. C’est très
différent de voir l’usine en activité. J’ai trouvé très intéressant
d’entendre toutes les questions qu’ils se sont posés sur les revenus,
leur changement de rapport au travail et aussi les difficultés
rencontrées face aux contraintes du système capitaliste. Les salariés
peuvent se passer de patron. Ce genre d’expérience appelle à un
changement de modèle social global. C’est ce qu’on appelle le socialisme
ou le communisme.
Quant aux Kurdes, nous avons eu un très bon accueil. On partage
l’anticapitalisme, le féminisme et la solidarité avec les peuples du
Moyen-Orient qui subissent les attitudes impérialistes et néocoloniales
des pays de l’Union européenne. Les Kurdes sont en étau entre la
dictature d’Erdogan et Daech. Je crois que le soutien même d’un petit
parti leur a fait du bien.
Qu’est-ce qui vous sépare de Jean-Luc Mélenchon ?
Plein de choses, même si c’est pas contre lui qu’on veut se battre.
Il veut bouffer tout l’espace à gauche et se présente quelque part en
sauveur. Le « moi-je réglerai tout si je suis élu », on a donné. On ne
veut pas de la délégation de pouvoir à un politicien aussi de gauche
soit-il dans son discours. On veut que la population prenne ses affaires
en main comme dans le mouvement anti-loi Travail. On porte un programme
de rupture avec le capitalisme, pas une VIe République aux contours un
peu troubles. On vise le contrôle de l’économie par les travailleurs
avec des expropriations, des socialisations.
Pourquoi ne pas vous allier à LO, aurez-vous les signatures requises pour deux candidatures ?
On le déplore mais LO n’a pas voulu discuter. Ça devient une
tradition d’avoir deux candidatures à la présidentielle. Au NPA on
voudrait un outil politique unitaire, large, on ne se satisfait pas du
paysage politique. Pour l’heure on en est à 160 signatures,
malheureusement on galère mais on a jusqu’au 17 mars.
Propos recueillis par L.P.