@ Victor
Cabanel fait un tri dans le livre, et dans la réalité, comme cela l’arrange. En l’espèce, il ne cherche pas la vérité mais son propre confort.
Concernant la violence préalable qui est un pur scandale* si l’on s’affiche comme humaniste peace & love, le pragmatique et lucide Nietzsche a encore raison : ’Pour qu’un sanctuaire soit bâti, il faut qu’un sanctuaire soit détruit. Telle est la Loi."
*Les accouchements sont des moments violents pleins de sang. On ne peut vouloir Utopia sans son préalable ; comme tout système de valeurs, c’est par la coercition et le dressage qu’est imposé Utopia. Et partant de là, Utopia contient le germe de sa propre chute car ce que l’Homme hait, ce n’est pas Utopia ou quoi que ce soit d’autre, c’est la coercition et le dressage pour quelque but que ce soit. Nietzsche encore une fois voit juste : ’Ce n’est pas parce que le peuple a faim qu’il fait les révolutions ; c’est parce que l’appétit vient en mangeant’. Il n’y a qu’à voir le moment actuel, cette civilisation du loisir et du repos, où on peut même passer la journée à se branler l’intellect sur Agoravox sans risquer de crever de faim... ben non, les gens ne sont pas contents, un prurit révolutionnaire qui traverse l’Histoire de part en part les démange. Le jour où on aura vu l’existence de ce prurit, où l’on comprendra l’incapacité foncière d’y remédier, nous serons mûrs pour changer de dimension.