Honnêtement je me
demande à quoi sert cet article sinon justement à donner corps à
une déclaration d’amour, ma foi ! bien troussée à un
personnage dont l’iconoclastie peut avoir des côtés séduisants
pour ceux qui se persuadent qu’ils sont dans la transgression en
disant des choses devenues tellement banales qu’elles sont le
politiquement correct de l’époque.
Ainsi tous ces
penseurs qui ne manquent pas de qualités mais n’assument pas leur
plus grand défaut qui est de se répandre régulièrement dans les
médias pour se désoler de l’ostracisme dont ils seraient les
victimes.
Alors qu’ils sont
surtout les victimes de leurs écarts de langage qu’ils parviennent
même comme Zemmour à ne pas assumer quand l’énormité de la
chose leur saute aux yeux.
Quand la volonté de choquer tient lieu de boussole politique on est en droit de s’inquiéter mais pas nécessairement dans le sens de l’article.
Ainsi, l’interview de Zemmour à un journal italien où il réglait le problème des réfugiés en
Méditerranée par une volonté délibérée de contrevenir aux lois
maritimes qui imposent le sauvetage des naufragés et qu’il a
démentie par la suite devant le tollé suscité par ses propos.
Le
problème, c’est que le journaliste – devenu entre temps
journaleux - a confirmé qu’il avait bien entendu de tels propos et reconnaissons qu’ils vont suffisamment bien dans le paysage assez particulier que
s’est forgé Eric Zemmour pour qu’on lui accorde du crédit.
Il me fait un peu et toutes proportions gardées penser à
Céline qui a écrit avec talent des choses innommables que l’on
s’est longtemps passées sous le manteau.
Avec cette différence
notable que Zemmour occupe lui une tribune dont je n’ai pas entendu
dire qu’elle lui serait retirée.
Il est vrai que tant
qu’il se contente de fantasmer sur les tweets de Trump et qu’il ne tire des réflexions vraies ou fausses, utiles ou vaines, personne n’en a rien a cirer en France, je suis d’accord avec l’auteur.
On a le droit de
trouver du talent à Zemmour, du style, de
partager ses analyses mais en faire le marqueur de libertés
soi-disant bafouées, c’est tout de même un peu fort de café si
j’ose l’expression.