@alinea
Extrait de la Voix du Nord du 19/02/17 :
" Plan de relance keynésien en lieu et place de l’austérité libérale
est la philosophie de ce programme économique qui passe par un plan
d’investissement de 100 milliards d’euros, financé par l’emprunt le plus
rapidement possible au début du quinquennat.
La répartition de
ces milliards sera ciblée sur « l’urgence sociale » (45 mds dont 18 pour
le logement), « l’urgence écologique » (50 mds dont 25 pour le
développement des énergies renouvelables, très pourvoyeuses d’emplois)
et 7 mds pour les services publics.
Il s’agit "d’injecter une
masse suffisante qui remette en route l’activité", a expliqué M.
Mélenchon, c’est-à-dire de choisir des projets pourvoyeurs d’activité
afin d’obtenir l’effet multiplicateur de l’investissement escompté,
qu’il estime à 2 à 3.
Le candidat a néanmoins reconnu que ce choc
d’investissement ne se ferait pas sans obstacle : "on ne dépense pas 100
milliards en un claquement de doigt", a-t-il expliqué, rappelant que
tout investissement devait nourrir un projet établi et solide. "Pour
nous le plus difficile sera de gérer le délai", a-t-il précisé.
Parallèlement,
le programme prévoit une augmentation de la dépense publique (+173 mds
sur le quinquennat) pour financer en particulier l’augmentation des
salaires et la réduction du chômage, par le biais par exemple de la
sécurité sociale intégrale en vertu de laquelle un chômeur en fin de
droits pourra se retourner vers l’Etat pour que ce dernier lui fournisse
un emploi."
http://www.lavoixdunord.fr/121108/article/2017-02-19/melenchon-chiffre-son-programme-et-detaille-son-plan-de-relance-economique
Autre résumé, c’est le Figaro, certes, mais les chiffres sont biens ceux de Mélenchon :
• Un taux de croissance supérieur à 2%
Le cadrage
macroéconomique du programme « L’Avenir en commun », qui se fonde sur un
taux de croissance annuel supérieur à 2% dès 2018, prévoit la création
de 3,5 millions d’emplois durant le prochain quinquennat, dont deux
millions dans le secteur marchand, et une augmentation des salaires de
six points en moyenne, avec une hausse du Smic net de 173 euros par
mois.
• 100 milliards d’euros financés par l’emprunt
Sur les 273 milliards d’euros de dépenses programmées sur cinq ans, Jean-Luc Mélenchon débloquerait dès son élection un plan de relance de 100 milliards d’euros financé par l’emprunt.
• 173 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires
Sur
les 173 milliards d’euros de dépenses nouvelles, 33 milliards seraient
consacrés à la lutte contre la pauvreté, 32 milliards à la réforme des
retraites (retraite à 60 ans à taux plein), 24 milliards à l’éducation,
la culture et la jeunesse, 22 milliards à la revalorisation des
salaires, ou encore 17 milliards à la jeunesse.
Un plan de 18
milliards d’euros est également prévu en vue de la construction d’un
million de logements publics en cinq ans, à raison de 200.000 par an.
http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/02/19/35003-20170219ARTFIG00166-melenchon-chiffre-son-programme-a-273-milliards-d-euros.php
Sur les 100 + 173 mds envisagés, on a bien un « mix » public/privé où le social tient une place considérable, ce qui n’est pas une tare en soi, mais peu compatible avec l’environnement de crise globale.
C’est une politique qui peut effectivement être adoubée par les économistes keynésiens, et ils ne s’en privent pas (100, également...), mais l’appui de cette « école » ne change rien au problème de fond...
L’économiste keynésien se tient le plus souvent au milieu du gué, mais se replie prudemment sur la rive droite dès que le courant est un peu fort...
Luniterre