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Commentaire de Cateaufoncel

sur La pensée libertarienne (1) : définitions et périmètre d'influence


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Cateaufoncel 20 mars 2018 15:54

@Nick Corey

« Les anarcap’, pour leurs parts, considèrent qu’il est possible de transférer la maintien de l’ordre à des sociétés privées, système judiciaire compris, comme cela s’est fait aux US dans le courant du dix-neuvième siècle (à l’époque du Far West...) »

C’était le Far West…

« D’une façon générale, la plupart des libertariens revendiquent le droit de se faire justice soi-même. »

Et ce sera le Far West. Celui qui obtiendra justice, sera celui qui dégainera le plus vite..

« Je ne suis pas sûr de bien saisir si vous faîtes une objection au texte. »

Le fond de ma réponse, c’est que je ne crois tout simplement pas au libertarianisme et pas davantage à l’anarchisme. L’homme doit être encadré, et qu’il ne le soit plus par la religion, a débouché sur l’individualisme et le consumérisme compulsif. Cet homme est, aujourd’hui, nu et seul.

Quand Tariq Ramadan – peu importe ses déboires actuels -, écrit : « La résistance à cet Occident sécularisé, marchand, inculte, la seule résistance organisée provient de l’Islam, qui est d’une certaine façon inassimilable. Cette résistance constitue peut-être une chance pour l’humanité face au polythéisme d’aujourd’hui qui est l’argent, le pouvoir, la technique, le sexe, la violence, le bruit, la négation astucieuse ou brutale de toute spiritualité." », cet homme nu et seul ne peut qu’opposer des valeurs mantriques que le musulman retourne contre lui, réclamant sa part de droits de l’homme, que les sociétés islamiques ne respectent pas

« Aux US, une large partie de la population (…). L’électricité, le gaz, la poste est en partie privatisée en France, et aux US, ça a toujours plus ou moins été le cas. »

Outre que la mentalité américaine est bien différente de la mentalité française et européenne - en cela que la notion de services publics a été remplacée par la recherche du bénéfice -, les privatisations ont été faites, en France, sur la base de cahiers des charges imposés par l’Etat, qui en contrôle le respect.

L’Etat, s’il n’est pas corrompu ou aux services de lobbies, et la seule « puissance » qui puisse édicter des règles contre les abus. Imaginez la privatisation de l’assurance-maladie : qui d’autre que l’Etat peut, par exemple, interdire de refuser les nouveaux assurés de plus de 50 ans ?

« Sur la question de la liberté des moeurs favorisant la créativité, il faut le voir au sens large. »

Pour ma part, je pense que les individus aptes à la créativité, créant de la richesse et faisant progresser l’humanité ne sont qu’une petite minorité de qui arrive déjà à s’extraire du tout-venant. Et, je vous rassure, je n’appartiens pas à cette minorité, et ce n’est pas une souffrance.

« Pour ce qui est de la drogue (…) Tant qu’ils ne font de mal à personne, on n’a pas de raison de les emmerder. » »

J’ai seulement dit que sa consommation libre était envisageable à la condition que le toxicomane ne coûte rien à la collectivité, en quelque circonstance que ce soit. Crûment dit « Laisser crever les overdoses, s’ils n’ont pas les moyens de payer les soins que leur état exige. »

« Enfin, les pédophiles... Aaaah les pédophiles. En général ils sont agressifs, donc. Il y a des débats chez les libertariens sur la question du consentement, m’enfin, en général, les libertariens sont les premiers à demander le droit de se venger eux-mêmes des pédophiles. »

Il s’agit moins de se venger que de les mettre hors d’état de nuire. Mais peut-on être libertarien et favorable à la prescription, à un délinquant sexuel, d’un inhibiteur de la libido ?

« Les libertariens sont accusés souvent de croire l’homme raisonnable. »

Par la force des choses. Là où l’on se propose de réduire les interdits et les obligations à un strict minimum, il revient à l’homme de respecter les limites qu’il s’est fixée. Et là, Ca craint un max’, si j’ose dire.

Vous parlez beaucoup de concurrence, c’est-à-dire de compétition. Je n’ai rien contre, à la différence des bisounours, mais enfin qui dit « compétition » dit « vainqueurs » et vaincus ». Et là je me souviens de l’axiome de Douglas McArthur : « Il n’y a pas de substitut à la victoire », en d’autres termes, tous les coups sont permis et je ne vois, encore une fois, que la puissance publique pour éviter les excès du déraisonnable. Et cela peut concerner d’autres domaines que la guerre commerciale.

« Sinon, les communistes ne pensaient pas non plus l’homme raisonnable. »

On ne peut pas concevoir le communisme, c’est-à-dire la société sans classes et sans Etat, sans miser à fond sur la raison des individus. La dictature du prolétariat est vue comme une phase transitoire, celle du passage du capitalisme au communisme, qui ne pouvait évidemment pas se faire du jour au lendemain, et c’est parce que la raison n’était pas de la partie qu’aucun régime communiste n’a pas s’extraire de la « phase transitoire ».


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