• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de TDK1

sur La privatisation des autoroutes est-elle un exemple ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

TDK1 TDK1 7 mai 2018 11:52

@Et hop !
Oh la la, que d’inexactitudes dans ce commentaire !


Ariane Espace n’est pas, justement, une « grande entreprise créée par l’Etat ». L’Etat s’est lancé dans les fusées avec la fameuse « Diamant » qui a coûté une blinde aux contribuables et qui n’a jamais rien rapporté car jamais commercialisée. Puis l’Etat français a lancé le programme « Europa », un bide, un four ! Le projet Ariane, issu de la coopération européenne est parti à l’origine sur les même bases et manque de couler lamentablement avant que la décision ne soit prise de le structurer en société privée et de commercialiser (fin des années 70 avec création d’Arianespace en 80 si j’me souviens bien). Un parfait exemple de société publique qui n’existe que parce qu’elle a été privatisée.

Institut pasteur : TOUT FAUX, mais alors, tout faux. L’Institut Pasteur, pour lequel j’ai eu l’occasion d’intervenir, n’est pas mais alors pas public, ne l’a jamais été depuis sa création à la fin du XIXe siècle !!!

Total n’a jamais été public ! Cela s’appelait avant « Compagnie Française des Pétroles » et a toujours et toujours été privé ! La seule grosse compagnie pétrolière « d’Etat » (bien qu’elle ait été privatisée au milieu des années 90) était Elf dont les plus anciens comme moi se souviennent du lancement en 1967 (premier « teasing » publicitaire de France avec le point rouge). Elf a été absorbée par Total, justement, en 2000.

Airbus maintenant. En fait, Airbus, c’est un petit peu comme Arianespace. Il y avait une société d’Etat, Sudaviation (Sudav’) qui perdait tant et tant d’argent, en particulier avec le Concorde. Un personnel qui se croyait au dessus des contingences des lois économiques qui « pète » une grève de tous les diables et un plantage qui prend la forme de fusions à répétitions jusqu’à la création d’Airbus. Donc Airbus est bien issue d’investissements publics conséquents dans l’aviation, mais n’a jamais été publique et, comme Arianespace, n’a connue la prospérité que parce que non publique. 

Framatone, alors là je préfère ne pas m’étendre sur un sujet que je connais un petit peu. Parce que le gâchis, le viandage de la technologie et du savoir faire français par les fonctionnaires idéologisés de l’État trouve dans l’atome toute sa sublimation ! Jusqu’à dernièrement, puisqu’en juillet dernier, ce ne sont pas moins de 5Mds€ (oui, 5Mds !!) d’argent public qu’il a fallu injecter en catastrophe dans AREVA pour éviter la faillite. Et connaissant un petit peu le problème, je peux vous dire que cela ne suffira pas et qu’il aurait fallu en réalité en injecter le double. Si demain AREVA est privatisée et que les acheteurs sont obligés de vendre des activités pour en sauver d’autres, qu’on ne vienne pas me péter un article sur Agora sur les « méchants-capitalistes-qui-vendent-les-bijoux-de-familles », parce que les fautifs ce sont les fonctionnaires incapables et idéologisés (genre la Anne Lauvergeon, socialiste, qui annonce fièrement qu’elle n’embauchera pas de « mâles blancs » et qui plante LE fleuron de l’industrie française en détournant indirectement des sommes faramineuses au profit de son conjoint) qui ont fait plonger la société. Encore un bel exemple de ce que donne une activité économique gérée par l’Etat...

Et bien sûr, vous ne parlez pas de toutes les « grandes entreprises » d’Etat qui ont coûté une blinde aux contribuables. Bull, Thomson, France telecom, GAN, le Crédit Lyonnais, Dexia et j’en passe...


Quant à EDF, vous commettez plusieurs erreurs. La première est de croire que EDF en 2000 était dans la situation que vous décrivez. Faire du bénéfice quand on achète l’électricité au prix d’exploitation et non au coût de revient imputé de sa part d’amortissement, c’est facile ! Surtout quand on a en plus le droit de la vendre à l’étranger au prix du marché... Lorsque vous dites que le prix de vente de l’électricité était un des moins élevé d’Europe, vous avez raison..... facialement ! Car vos impôts payaient en partie le réseau. Car vos impôts payaient intégralement les centrales nucléaires ! Car l’électricité était vendue aux entreprises plus cher qu’à leurs concurrentes étrangères (les tarifs domestiques et pro étaient différents). 
Enfin dernière erreur que vous commettez concernant les raisons de la privatisation. Je n’étais là encore pas d’accord avec Jospin sur les modalités de la privatisation. Mais il a été contraint de la faire parce que EDF était en train de prendre des parts de marché en Allemagne, en Italie et dans d’autres pays. Or, une société d’Etat jouissant d’un monopole sur son marché intérieur et d’une économie qui fait la part belle aux financements publics est en situation privilégiée pour négociées des marchés dans des pays où les acteurs locaux doivent payer l’électricité à son vrai prix et ne bénéficient pas d’aides publiques pour installer leurs réseaux... Vous voyez, cela n’avait rien à voir avec une quelconque cotation en bourse....

Cordialement,

Thibault Doidy de Kerguelen

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès