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Commentaire de sasapame

sur Sénéchal, nous voilà !


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sasapame sasapame 11 décembre 2018 01:30

De la castration de l’Église à la castration des humains,
en passant par la cougarisation de l’État et la prostitution de la science

5 Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, 6 s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles. 7 Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme économe de Dieu ; qu’il ne soit ni arrogant, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté à un gain déshonnête ; 8 mais qu’il soit hospitalier, ami des gens de bien, modéré, juste, saint, tempérant, 9 attaché à la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs. Tite 5:9

A) sauf si j’ai de la merde dans les yeux au point de ne plus rien percevoir de l’esprit de la loi, je pense : 1) que ce message ne souffre pas la moindre ambiguïté ; 2) qu’il interdit expressément qu’un fonctionnaire quelconque de l’Église, et assurément pas le prêtre, puisse exercer s’il n’a pas femme et enfants, car ce qui était le plus à craindre de cette Église restant à bâtir et à maintenir ensuite, était bien évidemment qu’elle en vienne à ne plus avoir les pieds sur Terre ; 3) que cette prescription, je le souligne trois fois en rouge, est, « curieusement » l’une des très rares (sinon la seule), parmi toutes celles que l’on puisse trouver dans la Bible, qui définissent la constitution de l’Église ; 4) qu’à cet égard, la chasteté du prêtre, non seulement n’était pas demandée mais surtout, constitue à lui seul un renversement terriblement grave, un « coup d’État » dans l’Église, dont l’humanité aura vraisemblablement eu à subir, et aura à subir encore très longtemps les terribles conséquences, et que 5) l’Église devra s’employer ASAP à corriger cette offense insupportable — et qu’elle devra même être amenée à le faire, au besoin, sous la contrainte des "athées de bonne foi et de bonne volonté. Ou bien c’est comme les partis selon le père Sénéchal : on va voir ce qu’on peut faire... Nan mais ça va durer longtemps, ces conneries ?

B) Ce terrible maléfice, ayant frappé l’Église, ne pouvait évidemment manquer d’être répercuté sur la société : 1) d’une manière générale, ayant ainsi cessé de garder les pieds sur Terre, d’être un exemple, elle ne pouvait évidemment plus être un guide pour les Hommes ; 2) comment donc ses œuvres, ses rites, ses sacrements, pouvaient alors ne pas devenir pur cinoche ? 3) Et ses sermons un délire hors sol — on sait quel degré d’offense atteint cet espèce de machin qu’est Vatican 2.0 (et suiv.) en général ; mais combien d’entre nous mesurent, en particulier, la gravité de sa capitulation récente à l’écologisme  ? 4) Par ailleurs, comment une Église atteinte en son cœur même aurait-elle pu continuer de jouer son rôle ô combien décisif en tant que contre-pouvoir à l’État ; 5) enfin, et je le souligne d’autant plus car c’est un problème que peu de gens saisissent avant qu’on ne les en ait alerté, c’est en retour les sciences qui ont été touchées à cœur : ayant inévitablement été sommées de remplacer l’Église déchue, la Science est devenue, aux yeux des gens, un machin supposé détenir la vérité révélée, alors qu’en science, comme dans toute bonne œuvre, c’est très précisément l’inverse ! 6) Après quoi le peuple, de plus en plus livré à lui-même, s’est plaint de se trouver gouverné par les experts... en perdant de plus en plus de vue que c’est justement parce qu’il offrait sans confession sa caisse de résonance impatiente à quiconque lui était présenté sous le label d’expert, de scientifique, de chercheur, qu’il entrainait la corruption dans leurs professions, bref, qu’il leur accordait lui-même la prime aux charlatans, faussaires et autres habiles... tout en se privant de plus en plus (voyez l’évolution elle-même spectaculaire du niveau d’éducation en sciences, lettres, etc.) des moyens de comprendre que ces experts le devenaient de plus en plus.


C) Bien plus obscur encore pour « les hermétiques », sans doute, mais cela ne change rien à l’affaire : 1) comment ce crime ne serait-il pas d’une gravité confinant à celle du pêché originel si, comme je le sais désormais : l’amour filial — et l’amour entre époux, bien sur, mais cela va naturellement de pair —, en un mot l’amour inconditionnel, constitue le plus puissant « sortilège de protection » qui se puisse concevoir (puisqu’il renvoie, en somme, directement à la « source de la vie », appelez cela principe de vie, qu’importe) ; 2) « comme par hasard », "comme en miroir", et comme une confirmation de l’ensemble du tableau, notre société est (de nouveau) livrée à la terreur, dont le propre est de vous laisser encore et toujours croire que vous n’y arriverez jamais, vous faisant ainsi oublier qu’il faut toujours soi-même commencer par franchir le pas, donner de soi, car c’est justement en faisant des erreurs qu’il nous est donné ensuite de pouvoir les corriger.

Bien entendu, je me fais une interprétation tout à fait différente du message de Jésus Christ — et des idées de saint esprit, de foi, passons (un ensemble d’enseignements qui a la fâcheuse tendance à se révéler finalement universel...) — que celle, parfaitement idolâtre (et, de ce fait, des plus sérieusement interdites par la Bible elle-même), dont on est supposé croire qu’elle est « la vraie » — en vertu de quelle magique opération, au fait (sans doute pas celle qu’est capable de produire une institution dégénérée) ? Quant on a compris « le truc », c’est simplissime : moi je réduit même ça au seul mot « d’ordre » (je plaisante) : courage ! Même la compassion, et même l’humilité (c’est dire), me semblent déjà presque en découler directement.

Est-il besoin de dire, par exemple, que, dans un passage assez crucial et fameux (on retrouvera vite la référence) où le pauvre bougre de Nazareth était prié de « payer son prodige » sur commande — et, si possible, en vertu des lois du marché (parce qu’on a pas que ça à foutre, et bien sûr un label, par sa nature même, a pour mission de remplir des bacs...), les experts de la com préconisant des formats de 7 secondes ne dépassant pas les bords des trous laissés par les pubs. La boucle est bouclée, bien sur, car dans le même geste, alors qu’il était un homme dont la réputation vite déformée était qu’il accomplissait des miracles (tout bonnement parce que c’était un homme bon, mais là l’hermétique ne comprend plus rien, naturellement, puisqu’il est par construction une indécrottable feignasse qui s’imagine en plus que ça ne se voit pas, et ne comprend au final rien de rien à rien, inévitablement, quand bien même et surtout s’il a des titres après avoir bien potassé ses cours bien rangés...). Après quoi une longue liste de bricoleurs, sans vergogne, avant, pendant comme après « les talmudistes », se sont vus — faut-il s’en étonner — contraints de dénoncer cette putain d’idolâtrie qui s’était abattu sur le monde (Maïmmonide n’a pas été le plus rosse, alors vous pensez !...). Etc. Un beau jour, que sais-je encore, un Luther dénonça un niveau de corruption de l’institution dont je doute qu’il l’ait franchement imaginée. Puis, fallait-il s’en étonner là non plus, ont vit dégénérer peu à peu l’organisation résultante elle-même, sur un mode toujours plus sectaire. Etc. Et c’est reparti pour un tour...

Or dans ce même passage, où l’on voit presque comme en plein jour les traces des coupures au montage..., monsieur Jésus me paraissait très clairement dire que non, désolé les gars, y a pas de « magie », et d’ailleurs finalement pas de secret... et non seulement les hommes ont le droit de pardonner les hommes... mais il n’y a même qu’eux qui puissent le faire ! Bah ouais, qu’est-ce que tu crois...


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