Lors de la « guerre d’avril 2016 »
(2-6 avril). Trois soldats arméniens ont été décapités et des photos de
soldats azerbaïdjanais posant avec le chef de l’un d’entre eux ont été
partagées sur les réseaux sociaux. Les corps de dix-huit autres
militaires, portés disparus, restitués sous les auspices du CICR
présentaient des signes de torture et de mutilation. Une plainte pour
crimes de guerre a été déposée à Strasbourg. La pratique de la torture à
mort sur les captifs arméniens est systématique et a déjà été
sanctionnée par la Cour européenne des droits de l’homme (jugement du
30 janvier 2020 dans l’affaire Saribekyan et Balyan c. Azerbaïdjan).
Il y a une incitation de fait à assassiner des Arméniens. Gurgen
Margaryan, un lieutenant des forces armées arméniennes, a été décapité à
la hache dans son sommeil par le lieutenant azerbaïdjanais Ramil
Safarov à Budapest en février 2004. Les deux hommes participaient à un
cours de formation en anglais parrainé par l’OTAN dans le cadre du programme « Partenariat pour la paix ».
Condamné à la réclusion à perpétuité par les tribunaux hongrois, il a
été extradé vers l’Azerbaïdjan en 2012. Au lieu de purger sa peine, il a
été accueilli en héros. Il fut libéré, gracié, et promu lors d’une
cérémonie publique, et se vit octroyer des arriérés de salaires pour la
période qu’il avait passée en prison ainsi que la jouissance d’un
appartement à Bakou. La Cour européenne des droits de l’homme a rendu un
jugement le 26 mai 2020 qui reconnait que les mesures prises par les
autorités azerbaïdjanaises vis-à-vis de Safarov, ont abouti à son
impunité, qui conjuguées à la glorification d’un crime de haine
extrêmement cruel, avaient un lien de cause à effet avec l’origine
ethnique arménienne des victimes et étaient donc motivées par des
considérations raciales. Le gouvernement azerbaïdjanais s’est défendu de
sa responsabilité directe, mais n’a pas réfuté l’allégation de
discrimination faite par les requérants.