Les mini-réacteurs nucléaires changent la vision énergétique
mondiale
Le très bon article de Stratediplo publié dans Agoravox et Le Saker
francophone sur ce sujet révèle un changement profond dans la politique
énergétique mondiale. La réalité énergétique va prendre le pas sur l’idéologie
énergétique des énergies renouvelables subventionnées. Pour l’essentiel c’est
du vent au plein sens du terme. Depuis que le pétrole a remplacé les moulins à
vent cette résurgence d’une technique utile en son temps n’a plus d’avenir
devant les possibilités d’une utilisation d’une puissance énergétique
infiniment supérieure obtenue en brisant les atomes d’uranium avant d’être en mesure
d’utiliser industriellement la fusion des isotopes de l’hydrogène
énergétiquement encore 100 fois supérieure à la fusion. En attendant à part
l’utilisation dans la quille des bateaux et dans des projectiles perforants
pour les armes, l’uranium n’a pas d’utilisation importante autre que la
production de chaleur et d’électricité. De plus il est abondant sur terre et
beaucoup mieux réparti sur le globe que le pétrole. On a même arrêté sa
prospection et les réserves ultimes ne sont pas connues. De plus la France sait
réutiliser une partie du combustible « brûlé » dans les réacteurs
actuels sous la forme du plutonium. La France avait même 20 ans d’avance avec
le réacteur au plutonium Superphénix arrêté pour des raisons politiques vu la
pression écologique. Enfin le thorium lui-même fissile est le métal le plus
répandu sur terre et est très peu utilisé dans l’industrie.
Mais revenons aux mini-réacteurs dont la politique
énergétique mondiale s’empare et pour lesquels Macron semble vouloir faire un
argument politique. S’il s’agit de placer la France dans la course économique,
c’est une orientation louable. Comme le montre l’article publié dans Le Saker
francophone le volume réduit et le conditionnement extérieur pour les plus
petits à de nombreuses utilisations possibles. Le marché mondial va être important
dans beaucoup de pays. La France qui est toujours le pays le plus nucléarisé du
monde par habitant pour la production électrique a perdu par sa faute la place commerciale
de seconde puissance nucléaire derrière les Etats-Unis. Nos déboires sur la
construction de l’EPR à Flamanville, alors que la Chine vient de mettre en
production ses deux EPR de technique française, sont l’illustration de la perte
de savoir-faire de notre ingénierie dans ce domaine faute de commandes pendant
un temps trop long. Avec les mini-réacteurs nous avons une bonne occasion de
refaire surface. Mais si la politique nucléaire est basée désormais sur la
construction et la mise en œuvre de mini-réacteurs pour faire face à un
déséquilibre énergétique entre la production et la consommation électrique française,
c’est une autre affaire. L’avantage des réacteurs nucléaires sur le prix de
l’électricité produite augmente avec la taille de ceux-ci d’où l’augmentation
de la puissance installée entre les 2 réacteurs de 900 MW chacun à Fessenheim
et l’EPR de 1600MW à Flamanville.
Il y aurait dans ce choix alors une attitude essentiellement
politique destinée à moins effrayer le mouvement écologique anti-nucléaire en
lui faisant miroiter une régulation nucléaire de la production d’électricité
intermittente et aléatoire des fermes d’éoliennes au plus près des sites de
production. Plus la ficelle est grosse plus cela marche dans l’opinion. Mais
cette politique du en même temps fait fi du coût plus élevé de l’électricité
produite par ces mini réacteurs et par une énergie éolienne subventionnée et
néanmoins plus coûteuse. Macron prépare l’opinion à l’acceptation de la
poursuite de l’augmentation du parc éolien en lui cachant que le coût de
l’électricité va continuer inexorablement à monter par ce choix politique du « en
même temps ». Seule la construction de nouveaux réacteurs de plus en plus puissants
à la place de l’accroissement continue de l’énergie éolienne peut contenir
l’augmentation du prix au consommateur de l’électricité ou (et) celle des
subventions à l’éolien dans des marchés avec l’industrie privée voire
étrangère. Les Chinois l’ont bien compris. Ils vendent des éoliennes, en
implantent chez eux pour faire vitrine, construisent en hâte des centrales à
charbon, et prévoient la construction d’une vingtaine de réacteurs nucléaires
dans les 10 prochaines années. Par-dessus le marché ils ridiculisent nos
efforts pour diminuer nos émissions carbonées alors qu’ils émettent plus de 30
fois plus que nous, et qu’ils ne sont en réalité pas enclins à les diminuer
mais plutôt à leur faire suivre leur croissance économique en plein essor. Arrêtons
la politique de gribouille en fermant Fessenheim pour des raisons politiques et
en pratiquant une politique énergétique incohérente. L’indépendance énergétique
a un prix mais pas n’importe lequel. L’écologie a de beaux jours devant elle
mais pas celle de perte de bon sens. Les meilleures idées peuvent être dévoyées
si elles se nourrissent d’objectifs politiques de captation de voix ou d’idéologismes.