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Commentaire de Ouvert

sur Les mini-réacteurs nucléaires


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Ouvert 17 octobre 2021 14:51

Les mini-réacteurs nucléaires changent la vision énergétique mondiale

Le très bon article de Stratediplo publié dans Agoravox et Le Saker francophone sur ce sujet révèle un changement profond dans la politique énergétique mondiale. La réalité énergétique va prendre le pas sur l’idéologie énergétique des énergies renouvelables subventionnées. Pour l’essentiel c’est du vent au plein sens du terme. Depuis que le pétrole a remplacé les moulins à vent cette résurgence d’une technique utile en son temps n’a plus d’avenir devant les possibilités d’une utilisation d’une puissance énergétique infiniment supérieure obtenue en brisant les atomes d’uranium avant d’être en mesure d’utiliser industriellement la fusion des isotopes de l’hydrogène énergétiquement encore 100 fois supérieure à la fusion. En attendant à part l’utilisation dans la quille des bateaux et dans des projectiles perforants pour les armes, l’uranium n’a pas d’utilisation importante autre que la production de chaleur et d’électricité. De plus il est abondant sur terre et beaucoup mieux réparti sur le globe que le pétrole. On a même arrêté sa prospection et les réserves ultimes ne sont pas connues. De plus la France sait réutiliser une partie du combustible « brûlé » dans les réacteurs actuels sous la forme du plutonium. La France avait même 20 ans d’avance avec le réacteur au plutonium Superphénix arrêté pour des raisons politiques vu la pression écologique. Enfin le thorium lui-même fissile est le métal le plus répandu sur terre et est très peu utilisé dans l’industrie.

Mais revenons aux mini-réacteurs dont la politique énergétique mondiale s’empare et pour lesquels Macron semble vouloir faire un argument politique. S’il s’agit de placer la France dans la course économique, c’est une orientation louable. Comme le montre l’article publié dans Le Saker francophone le volume réduit et le conditionnement extérieur pour les plus petits à de nombreuses utilisations possibles. Le marché mondial va être important dans beaucoup de pays. La France qui est toujours le pays le plus nucléarisé du monde par habitant pour la production électrique a perdu par sa faute la place commerciale de seconde puissance nucléaire derrière les Etats-Unis. Nos déboires sur la construction de l’EPR à Flamanville, alors que la Chine vient de mettre en production ses deux EPR de technique française, sont l’illustration de la perte de savoir-faire de notre ingénierie dans ce domaine faute de commandes pendant un temps trop long. Avec les mini-réacteurs nous avons une bonne occasion de refaire surface. Mais si la politique nucléaire est basée désormais sur la construction et la mise en œuvre de mini-réacteurs pour faire face à un déséquilibre énergétique entre la production et la consommation électrique française, c’est une autre affaire. L’avantage des réacteurs nucléaires sur le prix de l’électricité produite augmente avec la taille de ceux-ci d’où l’augmentation de la puissance installée entre les 2 réacteurs de 900 MW chacun à Fessenheim et l’EPR de 1600MW à Flamanville.

Il y aurait dans ce choix alors une attitude essentiellement politique destinée à moins effrayer le mouvement écologique anti-nucléaire en lui faisant miroiter une régulation nucléaire de la production d’électricité intermittente et aléatoire des fermes d’éoliennes au plus près des sites de production. Plus la ficelle est grosse plus cela marche dans l’opinion. Mais cette politique du en même temps fait fi du coût plus élevé de l’électricité produite par ces mini réacteurs et par une énergie éolienne subventionnée et néanmoins plus coûteuse. Macron prépare l’opinion à l’acceptation de la poursuite de l’augmentation du parc éolien en lui cachant que le coût de l’électricité va continuer inexorablement à monter par ce choix politique du « en même temps ». Seule la construction de nouveaux réacteurs de plus en plus puissants à la place de l’accroissement continue de l’énergie éolienne peut contenir l’augmentation du prix au consommateur de l’électricité ou (et) celle des subventions à l’éolien dans des marchés avec l’industrie privée voire étrangère. Les Chinois l’ont bien compris. Ils vendent des éoliennes, en implantent chez eux pour faire vitrine, construisent en hâte des centrales à charbon, et prévoient la construction d’une vingtaine de réacteurs nucléaires dans les 10 prochaines années. Par-dessus le marché ils ridiculisent nos efforts pour diminuer nos émissions carbonées alors qu’ils émettent plus de 30 fois plus que nous, et qu’ils ne sont en réalité pas enclins à les diminuer mais plutôt à leur faire suivre leur croissance économique en plein essor. Arrêtons la politique de gribouille en fermant Fessenheim pour des raisons politiques et en pratiquant une politique énergétique incohérente. L’indépendance énergétique a un prix mais pas n’importe lequel. L’écologie a de beaux jours devant elle mais pas celle de perte de bon sens. Les meilleures idées peuvent être dévoyées si elles se nourrissent d’objectifs politiques de captation de voix ou d’idéologismes.


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