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Commentaire de velosolex

sur Relire Phillip Kerr


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velosolex velosolex 17 novembre 2023 18:53

@Jean de la Beauce
Un bon auteur. J’ai tout lu en commençant par la trilogie Berlinoise. Il reste un trouble, tout de même à la lecture de cette somme de romans, qui nous fait replonger dans le vert de gris et les uniformes impeccables des officiers.. La question est : Mais comment peut être herr Günther, et le rester, sans avoir une attraction pour un régime que l’on dénonce ?
Il arrive un moment où la forfaiture à la participation au régime, même si elle se veut détachée, et matinée de « bienveillance », veillant à ne pas se compromettre, n’est plus crédible, à moins d’admettre qu’il y trouve un bénéfice.
Car ce type, indépendant, et pourvu d’un sacré carnet d’adresses, a toute attitude pour se barrer, ou du moins se faire engager comme espion chez les alliés. Un scénario qui aurait été intéressant à traiter. , et aurait varié la palette.
Peut être que c’est une façon pour Kerr de parler de la banalité du mal à sa manière. J’ai été surpris de sa Francophobie aussi.
Pas un livre sans qu’il ne décroche un petit gout de patte un brin xenophobe à notre pays. On a droit à tous les clichés : Lâches, peu courageux, soifards...Et j’en passe. Ca mériterait un best of. 
Dans ce sens on reconnait le plus mauvais coté Britannique de l’auteur, que n’avait pas des auteurs comme John le Carré, et Graham Greene, pourvus tous deux aussi d’un sens de l’humour qui manque à Kerr. Lire par exemple « notre agent à la Havane » de Greene, un auteur un brin démodé, injustement, mais qui m’avait ravi avec « le ministère de la peur ».
Dans la même veine que Kerr, le roman « Germania » de Harald Gielberts. Vraiment très bon sur l’athmosphère à Berlin alors. Et évidemment « Seul dans Berlin » de Hans Fellada, ce chef d’oeuvre sorti après guerre et qui restera interdit quelques années en Allemagne même, et qui s’attache à présenter a travers cette histoire vraie, la vie d’un immeuble à Berlin, les personnalités des habitants d’un immeuble. C’est « la vie mode d’emploi » de George Perec, à l’heure nazie. Un des romans les plus forts pour dénoncer la guerre, mais à l’arrière du front. Ce qui n’exclut pas la terreur. . 


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