J’ai une petite hypothèse personnelle.
Il a été un moment l’assistant de Paul Ricoeur, spécialiste de Heidegger et Husserl.
Pour Husserl, la conscience est absolue et le monde est contingent. Il va jusqu’à écrire un opuscule La terre ne se meut pas. La traduction et l’interprétation de Paul Ricoeur est que la « réduction phénoménologique » consiste à se rendre compte que le monde est perçu par le sujet, mais que seule la conscience de cette perception est certaine. C’est la conscience des essences pures qui prime sur la contingence des objets réels. Du coup, le monde, comme objet de la perception n’existe pas en soi, mais quelque part, c’est le moi, par l’intention qu’il lui porte, qui le crée. En quelque sorte, le réel n’existe pas.
Quant à Heidegger, les êtres purs sont ceux qui éprouvent l’angoisse de la mort qui leur fait naître la conscience morale, ils portent le flambeau de leurs ancêtres et sont maître du temps, tandis que les êtres impurs dévalent le « nous-on » sans conscience de la mort et sont soumis au temps (c’est un peu rapide, je l’accorde).
Rappelons-nous qu’il se prenait pour Jupiter et affirmait être le maître des horloges.
Si les philosophes idéalistes sont capables de distinguer la théorie et la pratique (pour Husserl, la phénoménologie était une façon d’interroger la connaissance et le fossé existant entre le monde en soi et le monde pour nous), pris au pied de la lettre, ces théories appliquées sans distance peuvent conduire au pire.
Si Macron décide que le vrai monde est celui auquel il décide de porter attention et est conforme à sa communication, il restera dans une réalité parallèle qu’aucun démenti ne pourra jamais atteindre.