Pour qui
doute que l’avenir est du côté de l’intelligence collective qui se conjugue
avec les outils d’une authentique démocratie, voilà un texte qui donne à
réfléchir et qui montre ce que peut donner la réflexion partagée entre citoyens
éclairés. Tout cela est à portée de mains si nous le voulons. Merci à l’auteur.
Il y a dans
l’espèce humaine une dimension autodestructrice qui s’ignore (plus ou moins) et
fait penser à certains d’entre nous, nourris de la peur de soi non sans raison
il me semble, que notre sécurité et survie dépendent nécessairement de la
domination, la destruction ou l’asservissement d’autrui et de bien d’autres
formes de vie jusqu’à l’extinction si nécessaire. Sans comprendre que nous
sommes vivants et encore vivants parce que nous sommes reliés à la vie sous
toutes ses formes ce qui nous permet d’exister en évoluant et nous adaptant.
Cette dimension est visible entre autres dans leurs productions imaginaires,
leurs mythes, leurs religions et leurs conceptions et pratiques du droit. Ces
gens jusqu’à présent ont toujours su enrôler et dominer suffisamment d’entre
nous pour parvenir à leurs fins. Hannah Arendt nous a rappelé que « les
gens normaux ne savent pas ce qui est possible ».Pas plus qu’ils ne savent
ce dont ils peuvent être capables en se soumettant sans conscience propre et
autonomie personnelle nourrie de notre intelligence collective aux autorités.
Certains artistes l’ont compris depuis longtemps comme, pour n’en citer qu’un,
un contemporain, le cinéaste Stanley
Kubrick (s’inspirant la plupart du temps de la littérature), qui nous montre
cette dimension omniprésente, à la présence obsédante jusqu’à la fascination,
dans chacun de ses films. Les sentiers de la gloire (1957,la guerre et ceux qui
l’entretiennent), Spartacus (1960,l’esclavage), Docteur Folamour (1964,
l’hubris destructice), 2001, Odyssée de l’espace avec Carl l’ordinateur/robot
si humain dans sa rationalité délirante (1968), Orange Mécanique ou comment
devenir fasciste par peur, obéissance, et pour avoir subi un manque de
considération sans échapattoire (1971) etc...
Seule une
discipline authentiquement démocratique, nourrie de savoirs partagés et de
respect et coopération par notre intelligence collective peut nous sauver de
nous-mêmes et d’autrui. Il faut s’y mettre parce qu’il est déjà bien tard et
que nous disposons de moyens de plus en plus puissants pour nourrir cette
mauvaise part de nous-mêmes et son illusion animale d’en réchapper pour soi.
Rappelons que le droit dans sa dimension nécessairement collective et réflexive
est un rempart pour nous garder de nous-mêmes si besoin. Par ailleurs, personne
ne possède de vérité définitive. Nous la construisons et la déconstruisons ensemble quand
nous le voulons bien.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stanley_Kubrick