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Commentaire de Giuseppe di Bella di Santa Sofia

sur De communiste à collabo : Jacques Doriot, l'énigmatique « petit Führer français »


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Bonjour @Jean Dugenêt,

Je vous remercie chaleureusement pour votre commentaire détaillé et nuancé, qui témoigne d’une lecture attentive et d’une réflexion approfondie sur cet article consacré à Jacques Doriot. Vos remarques enrichissent le débat et m’incitent à préciser certains aspects, tout en me confortant dans ma volonté de proposer des analyses qui suscitent la discussion et, parfois, dérangent.

Je partage entièrement votre point de vue sur le fait que, dans le contexte de l’époque, il fut malheureusement plus fréquent de voir des figures de droite ou d’extrême droite basculer dans la collaboration que l’inverse. Votre référence au « Chagrin et la pitié » est tout à fait pertinente. Elle rappelle combien les motivations des résistants pouvaient être diverses, parfois ancrées dans des valeurs qu’on associerait spontanément à d’autres camps.

Vous soulignez, avec justesse, la proximité des positions de Doriot avec celles des trotskystes jusqu’au milieu des années 1930, un point que j’ai peut-être trop légèrement effleuré dans l’article. En effet, son opposition à la division entre communistes et socialistes, qui a fragilisé la gauche face à l’ascension d’Hitler en Allemagne, était alors particulièrement lucide. J’apprécie que vous ayez relevé ce point, car il éclaire le parcours complexe de Doriot avant sa dérive ultérieure.

Un article sur Marcel Déat est prévu. Les socialistes ont été très nombreux à rejoindre le maréchal Pétain, bien plus que les communistes. C’est un fait indéniable.

Je suis également sensible à votre soutien face aux critiques des « poutinistes »  je préfère les appeler « poutinolâtres »  que vous mentionnez et qui pullulent sur ce site, au point qu’il jouit d’une très mauvaise réputation et qu’il sombre chaque jour davantage. Ses jours sont comptés, en effet. Je le regrette vivement. 

Concernant vos remarques sur le style de l’article, je prends bonne note de vos observations. Vous avez raison de pointer le risque de privilégier une certaine « belle littérature » au détriment de la précision factuelle. En décrivant Saint-Denis avec des images comme le « ciel gris », l’« odeur des forges » ou les « mains calleuses » de Doriot, j’ai voulu poser une ambiance qui ancre le lecteur dans le contexte ouvrier de l’époque. Cependant, je reconnais que ces évocations peuvent manquer de rigueur historique. Était-ce vraiment le cas à Saint-Denis ? Les sources sur la vie quotidienne de Doriot à cette période sont parcellaires, et je me suis peut-être laissé emporter par une volonté d’illustrer son parcours de manière vivante. J’essaie de vulgariser l’histoire et de la rendre moins rébarbative, comme le faisait Alain Decaux, un historien qui a souvent été décrié par ses pairs.

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