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Commentaire de Luniterre

sur De l'objectivité, ou non, de la valeur de toutes choses


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Luniterre Luniterre 26 mai 21:51

 

@La Bête du Gévaudan

Ajoutons qu’au plan philosophique, la tentative de Marx et des socialistes s’inscrit dans une philosophie matérialiste et déterministe contre la délibération et le libre-arbitre. Or, la physique moderne tend à remettre en cause le strict déterminisme matérialiste.

 

La pensée de Marx est en grande partie inspirée par la dialectique de Hegel, et c’est pourquoi elle est qualifiée de « matérialisme dialectique » par Engels. Pour ma part, sans être du tout un inconditionnel de quoi que ce soit ni de qui que ce soit, cette formulation de « matérialisme dialectique » me convient tout à fait, précisément en ce qu’elle implique une compréhension de la notion d’évolution de l’univers, quelle que soit cette évolution, au demeurant, encore en réalité « indéterminée », du point de vue de la connaissance scientifique, que ce soit le fait de notre ignorance ou non. La deuxième loi de thermodynamique semble tout de même indiquer une « tendance », même si certaines spéculations lui opposent des « contre-tendances »…

 

Mon approche de l’évolution est donc une sorte de synthèse épistémologique des différents courants de la recherche, dont principalement Werner Heisenberg, tel qu’il a synthétisé sa pensée dans « Le Manuscrit de 1942 », et différents courants de recherches basés sur la thermodynamique à partir des travaux d’Ilya Prigogine (Nobel de Chimie 1977), et quelques autres…

 

En son temps une tentative de rapprochement entre Marx, Darwin et Clausius, tentée par un mathématicien polonais a malheureusement échoué. En termes de « libre-arbitre », et selon le concept d’Ilya Prigogine, on peut dire que c’est donc le cas d’une « bifurcation » éventuellement possible, mais qui n’a donc pas eu lieu !

 

Dans les processus dialectiques concernant les être « conscients », même sous les formes les plus rudimentaires de l’évolution, il y a donc une interaction constante entre la conscience et le milieu dans lequel elle existe en tant que conscience. Elle est donc en grande partie déterminée par les conditions de la survie matérielle du « support » biologique qui lui a donné naissance, mais elle agit en retour sur son milieu « naturel », lui-même déjà le résultat d’évolutions antérieures.

 

Les degrés de liberté sont donc aussi fonction du niveau d’évolution de la conscience, en lien avec l’évolution biologique. L’instinct de survie, qu’il soit purement animal ou déjà « social » conditionne une grande partie du comportement et il est donc particulièrement absurde de parler de « libre-arbitre » de manière entièrement abstraite.

 

On en revient donc au fait qu’au gré de l’évolution des situations de « bifurcations » possibles se présentent et qui font donc appel à la notion de « libre-arbitre », même si les possibilités de « bifurcations » sont généralement limitées à quelques options, plutôt que réellement infinies, sauf au sens de l’absurde, voire de la folie, qui peut toujours mener à faire littéralement « n’importe quoi » !

Luniterre


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