@La Bête
du Gévaudan
Ajoutons qu’au plan philosophique,
la tentative de Marx et des socialistes s’inscrit dans une philosophie
matérialiste et déterministe contre la délibération et le libre-arbitre. Or, la
physique moderne tend à remettre en cause le strict déterminisme matérialiste.
La pensée de Marx est en grande partie inspirée
par la dialectique de Hegel, et c’est pourquoi elle est qualifiée de
« matérialisme dialectique » par Engels. Pour ma part, sans être du
tout un inconditionnel de quoi que ce soit ni de qui que ce soit, cette
formulation de « matérialisme dialectique » me convient tout à fait,
précisément en ce qu’elle implique une compréhension de la notion d’évolution
de l’univers, quelle que soit cette évolution, au demeurant, encore en réalité « indéterminée »,
du point de vue de la connaissance scientifique, que ce soit le fait de notre
ignorance ou non. La deuxième loi de thermodynamique semble tout de même
indiquer une « tendance », même si certaines spéculations lui opposent
des « contre-tendances »…
Mon approche de l’évolution est donc une sorte
de synthèse épistémologique des différents courants de la recherche, dont
principalement Werner Heisenberg, tel qu’il a synthétisé sa pensée dans « Le Manuscrit
de 1942 », et différents courants de recherches basés sur la
thermodynamique à partir des travaux d’Ilya Prigogine (Nobel de Chimie 1977),
et quelques autres…
En son temps une tentative de rapprochement
entre Marx, Darwin et Clausius, tentée par un mathématicien polonais a
malheureusement échoué. En termes de « libre-arbitre », et selon le
concept d’Ilya Prigogine, on peut dire que c’est donc le cas d’une « bifurcation »
éventuellement possible, mais qui n’a donc pas eu lieu !
Dans les
processus dialectiques concernant les être « conscients », même sous
les formes les plus rudimentaires de l’évolution, il y a donc une interaction
constante entre la conscience et le milieu dans lequel elle existe en tant que
conscience. Elle est donc en grande partie déterminée par les conditions de la
survie matérielle du « support » biologique qui lui a donné naissance,
mais elle agit en retour sur son milieu « naturel », lui-même déjà le
résultat d’évolutions antérieures.
Les degrés de liberté sont donc aussi fonction
du niveau d’évolution de la conscience, en lien avec l’évolution biologique.
L’instinct de survie, qu’il soit purement animal ou déjà « social »
conditionne une grande partie du comportement et il est donc particulièrement absurde
de parler de « libre-arbitre » de manière entièrement abstraite.
On en revient donc au fait qu’au gré de l’évolution
des situations de « bifurcations » possibles se présentent et qui
font donc appel à la notion de « libre-arbitre », même si les
possibilités de « bifurcations » sont généralement limitées à
quelques options, plutôt que réellement infinies, sauf au sens de l’absurde,
voire de la folie, qui peut toujours mener à faire littéralement « n’importe
quoi » !
Luniterre