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Accueil du site > Culture & Loisirs > Dans la Roulotte

Dans la Roulotte

À meung-sur-Loire dans le Loiret (45)

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À Gilles…

 

Nous étions orphelins d'un lieu qui avait ouvert ses portes à la musique et aux expressions artistiques pourvu qu'elles vinssent de tout près et se satisfassent d'une soirée entre amis qui se contente d'un joli coup de chapeau. Hétéroclite y était la règle avec ce doux parfum de tolérance parsemé de curiosité qui fait le sel d'une culture qui sort des productions assénées.

Puis nos trop courts petits instants avaient mis la clef sous la porte, découragés par une crise sanitaire et l'intolérable racket de la Sacem. Ceux que l'on qualifie avec mépris d'artistes locaux chez les programmateurs petits ou grands qui se prennent pour des tourneurs ne savaient plus où donner de la chansonnette, du bœuf ou de la racontée. La roue avait tourné du mauvais côté pour eux et pour tous ceux qui avaient le désir d'explorer d'autres possibles.

Pour les deux roues, la culture sortait du cadre. Qu'à cela ne tienne, il suffisait de monter dans une roulotte, jadis tiré par un cheval de trait pour que l'attrait de la diversité revienne au galop dans ce merveilleux village ligérien qui connut jadis tant de grands poètes. Sur le bord des Mauves, à l'ombre d'un château tutélaire, se divertir suppose encore d'avoir une exigence de qualité. Il n'est d'ailleurs qu'à constater la diversité de l'offre culturelle de l'endroit en matière théâtrale. Un exemple que ferait bien de suivre les cités qui se contentent de faire de l'esbroufe et de l'agitation.

C'est un baladin des grands chemins qui décida de se lancer dans l'aventure d'un espace confidentiel pour nous ouvrir de nouveaux horizons. Lui qui jadis parcourait la Sologne avec sa Roulotte et sa guitare, souhaita ouvrir un minuscule troquet cabaret dans lequel chacun pourrait exprimer un talent particulier : chanson, musique, poème, fable, conte, théâtre… Nulle exclusivité pourvu que la sincérité soit au rendez-vous.

Il n'est ici pas question d'engranger des bénéfices. Les consommations sont à prix modique tandis que le sourire est exonéré de charges. L'accueil y est la règle, la courtoisie un principe fondateur tandis que le bar cesse de servir quand les artistes ont pris le relais. Le serveur du reste n'hésite jamais à prendre la guitare ou à pousser la chansonnette pour se mettre au diapason.

Dans la salle, les habitués ont compris qu'il convenait de réserver pour être du nombre des trente élus qui auront le bonheur de participer à la soirée. C'est alors une affaire d'initiés et de promptitude puisqu'il n'est pas rare, hélas, que le chef de chœur soit contraint de refuser du monde. C'est dire que la formule est bonne et qu'il serait judicieux qu'ailleurs, elle soit copiée aussi.

La Roulotte est l’exact contre point d'une politique culturelle institutionnelle qui entend remplir d'immenses salles avec des vedettes qui n'ont pas besoin des pouvoirs publics pour vendre un produit standardisé, formaté et sans risque. Ici, les têtes d'affiche ne sont pas des têtes de gondole mais des gens ordinaires qui entendent partager une passion avec quelques amis ou curieux qui n'ont pas besoin d'aller vérifier sur YouTube avant de se lancer dans l'aventure.

C'est un espace, certes quelque peu confiné, qui sent l'amitié, la convivialité, le partage et l'ouverture d'esprit. L'espace étant réduit, il convient de prendre à sa table des inconnus avec lesquels le partage aura lieu par la magie de ce diable de Gilles qui sort de son chapeau un bien bel endroit comme on aimerait en trouver partout ailleurs.

La Roulotte n'a pas besoin de moi pour continuer sa route. Je peux cependant proposer mes services de temps à autres. Un bel âne bâté bien attelé peut toujours remplir son office. C'est ce à quoi je vais m'attacher de faire par ce texte et par de futures animations. Longue vie à la Roulotte, à Gilles, à Nathalie son épouse et à tous leurs amis.

Ce vendredi 25 avril au programme : Brigitte et ses musiciens vous entrainent dans une parenthèse hors du temps, de la Butte Montmartre à Saint-Germain-des-Prés.

• Un concert French Kiss, des lendemains de guerre aux années 60, où la variété se pare d’accents jazzy.

• Retrouvez l’émotion d'Édith Piaf, de Juliette Gréco, Cora Vaucaire, Patachou, Barbara, Pia Colombo, ... et les grands interprètes qui ont marqué les époques. vendredi 25 avril à 18h -

 


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12 réactions à cet article    


  • Seth 25 avril 14:52

    J’aime lire des écrits qui viennent du cœur.  smiley


    • C'est Nabum C’est Nabum 25 avril 16:56

      @Seth

      Je ne sais pas écrire d’ailleurs
      même si parfois il y a de la rancœur


    • juluch juluch 25 avril 15:35

      Il ya des petits endroits comme ça qui sont sympas.....

       smiley

      • C'est Nabum C’est Nabum 25 avril 16:57

        @juluch

        Ils suppléent l’absence de réelle politique culturelle pour les « petits » artistes


      • jacques 25 avril 18:13

        Donc vous êtes exclu de cet espace ? triste


        • C'est Nabum C’est Nabum 25 avril 18:14

          @jacques

          Nullement


        • jacques 25 avril 18:18

          @C’est Nabum
          je suis mal-comprenant excusez moi


        • C'est Nabum C’est Nabum 25 avril 18:33

          @jacques

          Je suis parfois abscons


        • toto toto 25 avril 20:23

          Merci jeune homme..


          • C'est Nabum C’est Nabum 25 avril 23:04

            @toto

            Jeune ? NON


          • babelouest babelouest 26 avril 06:11

            Cela me rappelle un lieu en plein Paris qu’une amie m’avait fait découvrir....

            https://www.poesie.net/

            Sa propriétaire décédée assez récemment n’était autre que la sœur de Georges Moustaki, dont j’ai appris à cette occasion-là que son nom de naissance était Giovanni Mustacchi.....

            N’importe qui peut intervenir avec qui son poème, qui sa chanson, seule règle : papier interdit, il faut connaître le texte par cœur.

            Ce soir-là, à la bonne franquette j’ai dîné d’une saucisse avec quelques haricots, mais peu importe : j’étais au cœur du spectacle. Qui, parmi les VRAIES célébrités, était venu ainsi ? Rien moins que des noms comme Georges Brassens, Pablo Neruda, Mahmoud Darwich.....


            • C'est Nabum C’est Nabum 26 avril 06:44

              @babelouest

              Il est primordial que de tels lieux résistent à la volonté de nos dirigeants de faire de la Culture un produit de consommation dénué de réflexion et de critique de la société par des formes artistiques

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