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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > A History of violence : la moisson rouge

A History of violence : la moisson rouge

Est-il permis de critiquer en mal David Cronenberg, maître de cinéma ? Oui, son « History of violence » reprend tous les stéréotypes du film noir américain, non,il ne crée pas la surprise attendue.

Il est évident que dans ce motel décrépi, par un matin de canicule, le client à la gueule patibulaire ne va pas régler son addition. Ou plutôt si, mais pas de la manière la plus correcte. La couleur est donnée, elle est primaire, comme le sont les personnages, la narration, les décors, les objets du rêve américain : une décapotable, une ville tranquille, une rue principale, des mauvais garçons, des guns... Le malaise devrait envahir nos neurones, il ne fait que nous conforter dans ce que l’on savait déjà. Un homme n’échappe pas à son destin. Tom a l’air doux comme un agneau, pourtant il abat sans sourciller dans son café deux malfrats qui en ont après la caisse. Fallait pas l’énerver ! Cet épisode presque banal dans une Amérique qui porte aux nues la légitime défense (à se demander à quoi servent les forces de l’ordre !) le transforme en héros. Il passe à la télé. Fallait pas l’accepter ! Car aussitôt apparaît une voiture noire aux vitres fumées, des maffieux à son bord. A partir de là, la montée de la violence est montrée par Cronenberg comme une relation érotique et fatale. La passion va bientôt s’emparer de toute la famille de Tom. Le gentil couple qui s’adonnait à des jeux amoureux d’adolescents devient adulte et consomme dans une scène torride sur les marches d’un escalier. Le fils aîné qui, jusqu’alors, ne répondait pas aux provocations d’un de ses camarades, finit par l’envoyer à l’hôpital. les morts s’enchaînent avec une froide efficacité, le sang des méchants coule épais, le shériff est débordé. Seul, Viggo Mortensen, le bel Aragorn du "Seigneur des anneaux", tire son épingle de ce jeu de massacre. Il est parfait et subtil. Si l’on sait que "to have a history of violence" signifie avoir un passé violent, on attendra le happy end, forcément amoral, bien calé dans son fauteuil, avec un brin d’impatience.

A History of violence de David Cronenberg, film américain, durée : 1h35, interdit au moins de 12 ans, avec Viggo Mortensen, Maria Bello, Ed Harris, William Hurt.


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