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« Casimir et Caroline » de Ödön von Horvath au Théâtre des Amandiers de Nanterre

Clôturant le 61ème Festival d’Avignon, la retransmission en direct depuis la Cour d’honneur de « Casimir et Caroline » répercutait à distance hertzienne, le tohu-bohu que la mise en scène de Johan Simons et Paul Koek avait suscité en juillet 09.

En inaugurant, début octobre suivant, sa série de cinq représentations au Théâtre des Amandiers de Nanterre, la pièce d’Ödön von Horvath s’apprêtait à faire revivre cette atmosphère munichoise de grande fête de la bière, à l’orée des années trente, sur un manège de montagnes russes qu’esquissait son décor d’échafaudage en tubulures métallisées.

A l’instar d’un huit et demi Fellinien, les multiples projecteurs inondaient la scène des amours perdus, retrouvés et à nouveau perdus en éblouissant de ses phares, le vague à l’âme dédié au terrain de la séduction.

Wim Opbrouck et Els Dottermans faisaient, alors, leur entrée sur les planches, tels le toréador et sa conquête, saluant les spectateurs avant la délectation du combat, à coeur nu, que la foule serait toujours prête à dénier par le bais de ses critiques postées en chiens de garde du théâtralement correct.

L’énergie de cette création néerlandaise commençait à prendre son rythme de croisière, en escalades et dégringolades des différents niveaux de lecture de la crise économique, sociale et, donc le cas échéant, amoureuse qui toujours pointe son nez, là où il ne faudrait pas.

C’est pourquoi, les musiciens démantelaient, live, le langoureux spleen du leitmotiv techno dans la foulée d’une reconstruction d’un opéra rock, inextinguible.

Quand soudain, un gémissement s’enfuyant en coulisses, surgissait hors du concert des lamentations et autres vociférations synchrones.... en raison du claquage musculaire qui allait, sous peu, faire revenir Casimir, d’un pas claudiquant, avec le masque de la douleur cachée, lançant des éclairs grimaçants.

Ainsi, au plus fort de ses vitupérations et de son élan cosmique, cette première représentation des Amandiers était touchée en plein coeur ; elle ne pourrait s’en remettre.... qu’au courage forcené du comédien de terminer vaille que vaille le rituel de la tragédie.

Ses partenaires, à l’unisson, tentaient de maintenir l’attention du public, en jouant au mieux l’improvisation autour de Wim Opbrouck qui, contraint de s’asseoir sur une chaise, finirait par la brandir et la jeter rageusement au sol, en provocant des éclats.

Casimir ainsi terrassé, jamais, de toutes évidences, Caroline n’aurait eu, autant le champ libre, pour une nouvelle vie : « ENJOY ».

photo © Cat.S / Theothea.com 

CASIMIR ET CAROLINE - de Ödön von Horvath - mise en scène : Johan Simons & Paul Koek - avec Wim Opbrouk, Els Dottermans, Reinout Bussem, Franck Focketyn, Elsa May Averill, Judith Pol, Yomina Spijker, Inde Trekker, Louis van Beek, Kristof van Boven, Oscar van Rompay, Ton van der meer, Bo Koek, Rik Elstgeest, John vanOstrum - Théâtre des Amandiers de Nanterre

 


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