Céline prophète... Céline Dibbouk
Aborder l'œuvre de Céline pose les mêmes difficultés qu'accoster la Kaballe... d'un côté, une langue à priori obscure et difficile, en permanente métamorphose depuis bien avant le Chaldéen, les dialectes araméens, les point-voyelles, l'intégration permanente d'éléments exogènes, allogènes nouveaux, ses prononciations et ses écritures versatiles, ses trois points, nikkudot, daguech... l'Hebreu ! de l'autre, la langue célinienne qui oscille au gré des humeurs très changeantes de l'auteur, entre un discours poétique inspiré par Villon, Lautréamont, Shakespeare ou Rabelais, fécondé par un imaginaire hypertrophié grossi de tout ce qu'à produit une prolixe et souvent horrible modernité où Céline a tout vu, et dans laquelle on navigue et bien souvent chavire entre la géniale trouvaille de l'esprit, le diagnostic clinique, le trait qui tue, la tendresse, la colère, le désespoir, l'invective, la fine observation, le point d'érudition, la prédiction, le blasphème, l'anathème, le franc-rire... perdus parfois au milieu de mots qui justifient l'emploi de dictionnaires spécifiques .. trèpes ? rambot ? fafiots ? sarabbath ? afur ? brisques ? Blèche ?.. businette ?.. mille autre ..
Mais vous savez déjà tout cela .. tout le monde sait tout cela tant les critiques ont écrit sur le sujet. C'est précisément pour cela que Céline ne disparaitra jamais. Tenez ! Louis Ferdinand Céline dans Google actualité .. toujours quelque chose de nouveau à trouver .. demain, Céline dans Google .. ce sera Agoravox en premier .. je sais, j'ai l'habitude.
L'œuvre célinienne, véritable Livre des Splendeurs, très-mystérieux, très-occulte, qu'il faut voir et étudier comme un tout, défie tout ordre chronologique, tout ordre spatio-temporel, tout ordre social, tout ordre catégoriel, toute interprétation simpliste, tout comme son homologue en ésotérisme .. d'ailleurs, on en est encore à se demander à qui l'on doit ces deux monumentales constructions de la pensée dont il s'agit ici. Sont-ils l'œuvre de Simon ben Yohai, de Tadros Abulafia ou de Moïse de Léon ? de Bardamu, de Léon ou de Robinson ? De nombreux autres pourront toujours postuler, faire valoir leur contribution, leurs apports, l'enrichissement sans fin qui est visé ?
Céline connait parfaitement le monde juif. Parfaitement. Il l'a tant admiré ! En se laissant aller à prétendre l'injurier si spécialement il s'est assuré - pour un coût exorbitant admettez - l'immortalité.
Mais mieux encore, Céline a dit ce qui allait arriver, aujourd'hui.
Céline, une herméneutique pour notre temps ?
Je soutiens depuis des lustres que Céline n'a pas d'équivalent en littérature, c'est assez commun comme posture .. qu'il est supérieur en tout et à tous les autres et que personne ne pourra rivaliser. Je soutiens depuis longtemps que lire Céline est un rare plaisir. En cela je ne me singularise toujours pas, je ne vous apprend rien, mais, fidèle entre les fidèles des textes sacrés, je rappelle avec persévérance, et aime souligner, et radoter un brin .. ça permet de mieux comprendre à la fin, psalmodier .. Céline est même d'accord avec moi, il l'a explicitement expliqué, justifié en maints endroits ..
Tant mieux pour les autres de livres !... Mais moi n'est-ce pas je peux pas les lire... je les trouve en projets, pas écrits, mort-nés, ni fait ni à faire, la vie qui manque...
Villon déjà .. Soient frites les langues ennuyeuses !
Mais attention ! Justement ! on prend pas Guignol' s band ou Bagatelles, ou le Voyage comme on emmène à la plage la première petite gorgée de sperme de Delerm ou le dernier roman de la petite Bramly - ou Brami - édité chez Plonplon & bredin .. Céline c'est des alcool forts, de la Stout, du spiritus .. vieilli en cave, fûts de chaînes .. l'abus est un grave danger.
Céline ? ça vous étend un Beauf en un rien de temps. Faut pas jouer à ça sans s'éduquer doucement, s’habituer, s’accoutumer progressivement.
Pour permettre de juger, je propose toujours un petit blind contest, une dégustation en aveugle très-limitée en quantité, très-limitée dans le temps .. la dernière fois, au Canada, un de mes amis, Lajoie, qui en tenait pour Kessel, son génie .. ou Hemingway, me rappelle plus .. enfin ! un journaliste, de talent qu'on pourrait concéder cependant, très-connu ..
Attention ! Céline faut savoir le lire, faut des efforts, du temps, de la perspicacité, des entrainements, des références, des prudences, des ruses, des méfiances, faut même pratiquer le sortilège, les tarots, l'arcane, avoir commencé par l'Albert et Hildegarde, l'Abbé Julio, repasser par Shakespeare, retourner à Villon, en riagal, en arsenic rocher ..
Pas avoir trop peur, trop bu avant .. de robuste constitution psychologique, comme pour le Sefer Ha Zohar, exactement. Autrement, vous risquez de voir votre esprit prendre les jambes à son cou, s'en aller joyeusement divaguer aux lisières, vous quitter la tête à plus du tout pouvoir le rattraper, et s'envahir de tous les dibbouks de la terre, de tous les vampires, transes, zombies .. comme nombre de nos contemporains collés à la télévisie. Vous voyez les risques ! l'ampleur !
Je propose donc, on fera trois passes, suivez-moi, comme dit la nouvelle star du spectron, Berndt, enjouée, reprenant à son compte la manie célinienne de l'injonction ..
On ouvrira, chacun son tour, un livre, une page de son favori, mon ami Lajoie - il est canadien - pour Kessel (ou Hemingway, me rappelle plus) et moi pour Bardamu .. puis on se lira, à haute voix, chacun un paragraphe, pas plus, à l'alterna .. trois fois de suite on tournera, parfaitement au hasard .. et on verra ! recueillis, en silence, forcément émus devant l'Esprit tout soudain apparu ..
La vérité ne se discute pas, elle s'impose ou se fait assassiner. Comme la beauté, comme l'intelligence. Le contraire de la vérité, c'est la mauvaise foi. J'avais encore gagné. Il faut dire que mes passages, je les ai lu avec dévotion, mettant le ton, fusant à la cadence, murmurant aux douceurs, sautillant aux suspensions ..
Lajoie a remballé Kessel - ou Hemingway - en silence, un rien dépité. Je me suis abstenu d'exulter, de triompher et d'expliquer qu'un journaliste, aussi doué soit-il, ne peut pas prétendre.
Je propose toujours cette manière, cette démonstration .. vous-même, essayez ! Vous serez convaincu. Vous aurez du succès ..
J'étais tombé, moi, la dernière fois, sur ça :
C'est trop bête, je fais plus attention... je regarde les fleurs, les tombes autour... C'est l'épanouissement partout, les marguerites, les roses, jaunes, rouges... vraiment c'est la profusion... clématites, jacinthes... des beautés de couleurs fraîches comme ça n'existe qu'au cœur d'été, en plein moment où tout palpite, où la joie des plantes exhubère, tourne folle, entête, que les papillons, les piafs virent voguent à portée, ivres, posent, butinent, titubent en l'air d'odeur... Ah ! puis les lilas, y en avait encore de juin, des géraniums incarnat à pas croire ses yeux de violence... En pente tout ceci de l'inclinaison des allées... vous voyez ce que je veux dire...
Et puis encore sur ça :
Propagée aux races viriles, aux races aryennes détestées, la religion de "Pierre et Paul" fit admirablement son œuvre, elle décatit en mandigots, en sous-hommes dès le berceau, les peuples soumis, les hordes enivrées de littérature christique, lancées éperdues imbéciles, à la conquête du Saint Suaire, des hosties magiques, délaissant à jamais leurs Dieux de sang, leurs Dieux de race... Ainsi la triste vérité, l'aryen n'a jamais su aimer, aduler que le dieu des autres, jamais eu de religion propre, de religion blanche... Ce qu'il adore, son cœur, sa foi, lui furent fournis de toutes pièces par ses pires ennemis...
Vous ne serez jamais déçu, jamais vaincu, jamais. Que Céline soit mis en lice avec Tartre, Mauriac, Kessel, BHV, Biclou ou Hemingway. Ou qu'on l'affronte aux Roujon-Macquart ou aux souvenirs de voyage en Macédonie, jamais occis Céline. Toujours vous gagnerez.
Si je m'écoutais, je vous lasserais .. je remplirais un long article, voir un ouvrage entier, qui serait un florilège de courts paragraphes, comme ceux-ci, produits par une stricte méthode de cueillette au hasard .. Vous mettez tout Céline sur votre table, sa thèse, l'Eglise, Casse-pipe, le Voyage, Mort à crédit, Mea culpa, Bagatelles, l'Ecole, les Beaux draps, Guignol's, Féérie .. tout .. Rigodon ! et vous ouvrez, bien au hasard. A vrai dire, j'ai expérimenté déjà .. souvent même.. aussi banalement qu'on s'en va cueillir des fleurs au matin en son jardin.
je recommande ! Emerveillement !
Ah ! j'oubliais, il faut bien préciser .. Je parle Contenant bien évidemment, Contenant, Langue seulement, Jactance, Jargon, Argot, virelais, musique, cadence, murmures, rendus, petite phrase à l'archet grincée, allusion esquissée menue .. pas du tout du contenu, trop plomb bouillant, raclure et fiel de loup .. Le contenu est à manier avec tant de circonspection ! Prudence, défiance .. Nietzsche aurait dit des choses comme celles-ci !.. sur la vie ! La belle affaire !
La grande différence, c'est que Nietzsche est mort tourné fou, alors que Céline est mort bien tranquille, pourtant pas faute d'avoir traversé les enfers, assoupis au milieu de ses chats. La main d'une femme lui a fermé les paupières.
Attention, Céline parle à l'envers, maître es-sortilèges, es-formules hermétiques. Nietzsche, lui, ne brille pas par son sens de l'humour, fût-il noir étincelant et grinçant, Céline bien ..
Céline, rigolades et blagues à tous les étages, burlesque et comique troupier, toujours et partout, même au prise avec l'apocalypse. Tout cela vient du temps où il était grouillot, roupiot, cuirrassier, homme de troupe, cavalier, brigadier, maréchaogis ..
Ensuite, il s'est instruit .. Mais au départ, tout ça lui vient, indestructible, de ses Maîtres français, de ses ancêtres, de sa r.... Il faut dire qu'il avait des dispositions exceptionnelles et que les fées de Brocéliande s'étaient penchées elles aussi sur son berceau quand il était tout petit enfant ( vous voyez la photo ?.. la bonne bouille ? ), et que la providence l'avait tout spécialement désigné pour écrire cette version toute nouvelle du Livre des Splendeurs, très-hermétique et très dangereux.
Plus tard, bien plus tard, il l'a dit, lorsqu'on voudra se souvenir des premiers craquements, revoir ce qui a précédé l'effondrement, on le relira attentivement. Il y a une révolution célinienne comme il y eut une révolution copernicienne.
Les sublimes images
Ne vous attendez pas à ce qu'ici je tente œuvre d'universitaire docteur agrégé des lettres tout pontif en mal de démolir ou d'exonérer Bardamu à grand coup de phrase imposantes agencées académiques, émaillées de termes tirés de dictionnaires techniques, psychiatriques, historiques, philosophiques, gastronomiques .. que je ré-entreprenne l'inventaire des acteurs de l'épopée ou que je conteste les couleurs comparées de la Tames à la remontée de la Malle d'Australie ou de la Seine filante aux ponts .. que je vous fasse partager la terreur des bien-pensants .. Céline et son oeuvre ont fait si souvent l'objet d'analyses extrêmement poussées ci-orientées. Le feu au bûcher s'est épuisé, rougeoit de ses dernières lueurs.
Il suffira pour quotidien plaisir que vous reviennent en désordre des images, des couleurs, des émotions, indélébiles, félines .. des images, oui, mais des images Céline .. exigez la marque !.. juste pour jalonner les jours, à servir de pense-bête et permettre de retrouver à travers le foisonnement .. pour les petites faims fréquentes de la tête, mots de passe, mots de reconnaissance entre amis, entre initiés .. pour la compréhension des choses, hommes, bêtes, univers .. pour l'harmonie de la vie et l'enchantement du monde après que tout ait été détruit. Céline .. what else Stéphane ?
- La sirène en Seine, édentée et poissée de boue, vieille toute décatie, qui se fend d'un clin d'œil enjôleur à Céline, une dernière invite, un dialogue ultime .. et qui fuit.
- La mère Henrouille, toute vieille décatie, édentée elle aussi, décidément, au fond du jardin, dont plus personne ne s'occupe .. et qui prie.
- Le colonel sur la route, sous le feu des mitrailleurs ennemis, et son numéro de pitre qui se termine par une inévitable mort comique, un flot de sang .. et qui gît.
- les danseuses, révélation métaphysique que Céline tente d'expliquer à son pote Gutman, qui lui dit "tu te vantes comme un Juif, Ferdinand !..."
Tout cela n'est que légère et bien éparpillée évocation. Bardamu qui a cristallisé les zaines de tous en un instant sur lui et qui va se faire jeter par dessus bord fait aussi partie de l'Eucologe, du Paroissien célinien, Boro à la baston, Mme von Seckt, Isis, Kracht, le revizor, le rittmeister, le landrat, les Kretzer, Harass, Parapine, Robinson .. vous retiendrez ces quelques mots, ces quelques noms ?
A moins que vous préfériez le froid chroniqueur impossible à soudoyer ?
Un torrent alors à l'époque... Tous les effectifs... un fleuve de grivetons continuel... du khaki !... du khaki encore !... au portillon y'avait de l'attente... les gagneuses alors par essaims !... ça se croisait là-dedans !... Je te connais ! ... A tort à travers... bas rouges !... bas mauves !... les modes de l'époque... à l'attaque... à la chasse ardente !... de jour et de nuit !... elles emportaient bourrer Tommy ! Atkins ! Mohamed Jouglou ! Gorgovitch ! tout ce qui passait ! soldats la fredaine ! les dominions ! la métropole ! les chers alliés ! à la grande vitesse !... le coup tiré à pas cent yards...
.. ou le fin connaisseur de Wall Street ?
C’était le quartier précieux, qu’on m’a expliqué plus tard, le quartier pour l’or : Manhattan. On n’y entre qu’à pied, comme à l’église. C’est le beau cœur en Banque du monde d’aujourd’hui. Il y en a pourtant qui crachent par terre en passant. Faut être osé.
C’est un quartier qu’en est rempli d’or, un vrai miracle, et même qu’on peut l’entendre le miracle à travers les portes avec son bruit de dollars qu’on froisse, lui toujours trop léger le Dollar, un vrai Saint-Esprit, plus précieux que du sang.
J’ai eu tout de même le temps d’aller les voir et même je suis entré pour leur parler à ces employés qui gardaient les espèces. Ils sont tristes et mal payés.
Quand les fidèles entrent dans leur Banque, faut pas croire qu’ils peuvent se servir comme ça selon leur caprice. Pas du tout. Ils parlent à Dollar en lui murmurant des choses à travers un petit grillage, ils se confessent quoi. Pas beaucoup de bruit, des lampes bien douces, un tout minuscule guichet entre de hautes arches, c’est tout. Ils ne l’avalent pas l’Hostie. Ils se la mettent sur le cœur.
.. ou bien encore la ruée aux abris des vieilles et des tout-petits, avec l'armée française chars d'assaut 60 tonnes aux trousses ?
Braoum ! Vraoum !... C'est le grand décombre !... Toute la rue qui s'éffondre au bord de l'eau !...C'est Orléans qui s'écroule et le tonnerre au Grand Café !..Un guéridon vogue et fend l'air !... Oiseau de marbre !... virevolte, crève la fenêtre en face à mille éclats !...
Question .. vous avez très-certainement remarqué que Céline utilise plusieurs fois le mot "djibouk" à l'occasion ?.. Il connait parfaitement l'idée, le mot .. il sait qu'on écrit plutôt " dibbouk" translittéré habituellement .. Un dibbouk ou dybbouk (plusieurs graphies existent à partir de l'hébreu דיבוק signifiant « attachement ») est, dans la mythologie juive et kaballistique de .. etc .. dit l'Internet qui ne se trompe jamais.
Le mot djibouk ainsi écrit fait office de signe, de marqueur dans l'écriture Célinienne ésotérique en tous points .. djibouk frappé dans guilgool .. euh ! je vous égare .. Google !.. renvoie à l'Œuvre uniquement. J'ai moi-même souvent recours à cet innocent stratagème, je trace mes song lines .. frappez par exemple UMP LAGOURDE dans Google : vous verrez mon lipdub youtube en 6eme position .. sur 66 600 .. Céline savait, compte-tenu de son érudition en pensée juive qu'il était un dibbouk .. Le sachant, il a passé sa vie à nourrir avec dévouement celui qui l'habitait. Au cours de toute sa vie, tout au long de son œuvre, dans tout ce qu'il a fait ce qu'il a dit, il à décrit et prophétisé les guerres de Gog et Magog, à la manière d' Ezéchiel et Zacharie.
L'eschatologie célinienne
- Mais Montagnais ! vous défilez pas ! il a dit quoi ? Céline ? sur Aujourd'hui ! pour demain ? Vous avez promis .. soyez plus précis !.. musardez pas plus avant étourdi inconséquent ! bon a rien ..
Patience, patience, à propos de Ferdinand d'abord :
O, Wonder !
How many goodly creatures are there here !
How beauteous mankind is ! O brave New World * !
That has such people in't !
Commençons par une petite gueulardise ..
…combien d’heures faut-il y passer dans votre baratin tourbillant pour que le boulot soye accompli ? toutes les goupilles dans leurs trous, que vous emmerdiez plus personne ? et que le tâcheron pourtant crève pas, que ça tourne pas à sa torture, au broye-homme, au vide-moelle ?...
J'y viens. J'y viens. Poursuivons par une citation de résistance ..qui dit mieux pour démontrer la nature prophétique ?
Comment se fabriquent, je vous demande, les idoles dont se peuplent tous les rêves des générations d'aujourd'hui ? Comment le plus infime crétin, le canard le plus rebutant, la plus désespérante donzelle, peuvent-ils se muer en dieux ?... déesses ?... recueillir plus d'âmes en un jour que Jésus-Christ en deux mille ans ?... Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l'or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, de la farcie connerie, comme aucune foule n'eut jamais dans toutes les pires antiquités...
Et il ajoute, du coup, on la gave, elle en crève.
Si c'est pas une fulgurante vision eschatologique ça !.. si c'est pas annoncer le culte de l'homme-animal et sa fin dramatique promise !..
...
" L'homme est lourd, infirme, vulgaire... on verra peut-être un jour une révolte de l'esprit contre ... contre… le poids n'est-ce pas...
Pour activer encore la lourdeur, ils boivent, ils mangent .. Ils sont pas du tout Ariel, n’est-ce pas… ils sont tous Caliban ..."
Cette allégorie qui nous renvoie à "la Tempête" est là pour nous rappeler que la pièce de Shakespeare dont Céline s'inspire est une tragicomédie, comme la vie, et que la magie y tient une place considérable pour maîtriser les éléments, et que Céline connait parfaitement tout cela .. "Grâce à la magie que lui confèrent ses livres, il maîtrise les éléments naturels et les esprits ; notamment Ariel, esprit positif de l'air et du souffle de vie ainsi que Caliban, être négatif symbolisant la terre, la violence et la mort ". Il sera intéressant de suivre le personnage de Ferdinand ..
Ils sont nombreux ceux qui continuent d'instruire le procès de Céline au motif de son obsession à instituer ce qu'ils appellent une culture universelle de la Haine, de répandre une radicale vison anti humaniste, de lui mettre tout sur le dos, la guerre, la débâcle, la collaboration , la Zaine surtout.
Mais ? autour de nous .. les bipèdes et ce qu'ils disent et font ?.. cette "société de la consommation et des cultes à Mammon ? tout cela reflèterait les "valeurs" humanistes ? Sont-ils plein du lait de l'humaine tendresse nos contemporains si bien-pensants ?
En vérité, le monde est remplie de charognes bien puantes, de vrais démons, de monstres aux mains pleines de sang, de destructeurs, corrupteurs, dévastateurs exploiteurs à pleines dynasties .. à coté desquels le vieux barde fait figure d'enfançon éructant des gros mots et débourrant dans ses langes ..
Un agneau - c'est peu courant – fut transformé en loup !
Est-ce une raison pour lui infliger une condamnation que nul n'oserait, nul ne pourrait infliger aux vrais loups ?
Et la vraie question ?.. qui à fait la transformation ?
Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre à dit le Galiléen. Il a dit aussi Ignem Veni ..
Céline restera un dibbouk jusqu'à la fin des temps, sans repos, errant .. là réside une partie du mystère. Il restera aussi très-bon bouc émissaire, et à ces titres, fera l'objet d'une universelle et éternelle condamnation à l’appel des Oberbefehlsuperflick de la pensée, qui n’oublieront pas de lui compter, par-dessus le marché, une très vilaine infraction : délit de sale gueule.
"Au fond, le Juif, c’est lui", indique Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS.
Ecrit en 1938 .. "L’au-delà 1940 pue les cataclysmes. Ça va trop mal pour qu’on en cause. Tous les voyants louchent ailleurs. Ils préfèrent. La mite les poisse… leur obstrue la divination… Ils se touchent… Ils tortillent… Ils refusent de remettre leurs besicles. La fête est finie."
Mais elle a reprise la fête, après 40 .. se serait-il trompé le prophète .. le vieux débris ? On en est même à l’orgie .. gratuite, immédiate, pour tous, garantie, jusqu’à plus puis.
... qu'ils viennent, qu'ils osent les Chinois, ils iront pas plus loin que Cognac ! il finira tout saoul heureux, dans les caves, le fameux péril jaune ! encore Cognac est bien loin... milliards par milliards ils auront déjà eu leur compte en passant par où vous savez... Reims... Epernay... de ces profondeurs pétillantes que plus rien existe...
C'est les dernières lignes. Les derniers mots. Révérence. On en est là.
* Aldous Huxley en a fait le titre de son livre
Sources
La Kaballe Henri Serouya
Louis-Ferdinand CÉLINE By Philippe Destruel
Villon & Céline de Pierre de Bonneville.
http://www.lepetitcelinien.com/
Un samouraï d'Occident, Le Bréviaire des insoumis de Dominique Venner
Bas les coeurs ! de Irina de Chikoff
Drieu la Rochelle - Céline, La grande illusion par Paulin Cesari
http://wordpress.catholicapedia.net/?p=8519
Au fond, le Juif, c’est lui », indique Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS. :
http://www.veroniquechemla.info/2011/10/le-proces-celine-dantoine-de-meaux.html
http://www.hebrew4christians.com/Grammar/Unit_Two/Vowel_List/vowel_list.html
http://www.magazine-litteraire.com/actualite/poetique-injure-celinienne-22-02-2011-32141
http://www.signification-prenom.com/prenom/prenom-STEPHANE.html
Sybillin / Philippe Alméras
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