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« Je serai toujours là pour te tuer » de & avec Sophie Tonneau à La Folie Théâtre

Ayant joué cette pièce, au titre de prime abord troublant, à plusieurs reprises avec des partenaires se succédant sur scène depuis la sortie de son récit en 2007, Sophie Tonneau expérimente à chaque fois un peu plus l’abîme bipolaire qu’elle enchante paradoxalement d’un humour so british au cours de dialogues surréalistes entraînant les deux protagonistes dans une spirale où la vie confondrait aisément la mort à tour de facéties burlesques.

 

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JE SERAI TOUJOURS LÀ POUR TE TUER
© Irina Japaridzé

  

Vouloir en finir dignement avec son trop-plein de vitalité au prorata de l’immense déception qu’ Helen, ce personnage maniaco-dépressif, aurait acquis d’elle-même dans son peu de réussite au contact de la vie sociétale, celle-ci a donc d’abord cru pouvoir s’abstraire de celle-là en s’isolant du monde rejoignant une « campagne verdoyante » enfin retrouvée mais, de fait, au plus proche de ses effets pervers... et donc sans même apercevoir la fatalité du saut dans le vide tant aveuglée par son inaptitude à mettre un terme au mal-être.

Ainsi inhibée par l’incapacité à régler concrètement le problème existentiel par elle-même, elle prend alors la résolution d’engager un homme à tout faire par petites annonces et lui propose, dès le premier rendez-vous, l’obligation contractuelle de l’occire d’ici quelque temps sans qu’elle s’en rende compte dans le cadre d’une confiance réciproque ainsi élaborée.

  

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JE SERAI TOUJOURS LÀ POUR TE TUER
© Irina Japaridzé

  

Lui, Simon (Yves Comeliau), voyageur invétéré n’ayant d’autres attaches que ses découvertes à venir et sans cesse renouvelées, ne « matche » guère a priori avec ce projet farfelu de surcroît funeste et n’aurait d’autres objectifs immédiats que de quitter sur le champ cette atmosphère toxique ainsi initiée.

Et pourtant tout commencera ici pour Helen et Simon, sur le point de s’étonner mutuellement au fil des délais réitérés demandés par Helen car jamais suffisamment prête à franchir l’obstacle la séparant de son désir auto-destructif tout en objectivant un réel intérêt progressif pour l’homme étrange venu d’un ailleurs insoupçonné entrant plus ou moins en résonance complice avec ses propres fantasmes récurrents.

  

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JE SERAI TOUJOURS LÀ POUR TE TUER
© Irina Japaridzé

  

Ces deux solitudes finalement mal assumées dans leur profonde radicalité vont en quelque sorte apprendre en se côtoyant, à l’insu d’un terme rédhibitoire sans cesse repoussé à la fois par son commanditaire et son exécutant, à devenir adepte du « Carpe diem » les entraînant tous deux à vivre de plus en plus intensément l’instant présent dans son éphémère plénitude... quel que soit leur foutu contrat factuel engagé dans une pseudo apparente détermination à maîtriser la destinée.

Les deux comédiens font démonstration à « La Folie Théâtre » d’un engagement fort expressif qu’il soit davantage intériorisé pour Simon ou à tendance extravertie concernant Helen au sein d’une scénographie quasiment dépouillée (1 table & 2 chaises) jusqu’au point de simuler par gestes appropriés les éventuels ustensiles du quotidien mais pour mieux en retrouver significativement l’usage apaisé et néanmoins festif à l’épilogue.

  

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JE SERAI TOUJOURS LÀ POUR TE TUER
© Irina Japaridzé

  

Une fable triviale pour contribuer à une tentative de sens lié au happening universel chaotique. 
  

photos 1 à 4 © Irina Japaridzé
photo 5 © Theothea.com

    
 JE SERAI TOUJOURS LÀ POUR TE TUER - ***. Theothea.com - de Sophie Tonneau - mise en scène Catherine Perrotte - avec Sophie Tonneau & Yves Comeliau - A La Folie Théâtre
  
  

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JE SERAI TOUJOURS LÀ POUR TE TUER
© Theothea.com

 


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4 réactions à cet article    


  • Seth 4 avril 15:14

    J’en ai marre du théâtre en tenue de ménagère et en costume riquiqui...

    J’ai quitté Paris mais tout cet « art » barbant et qui endort presque autant que le cinoche ne me manque pas le moins du monde.  smiley


    • Seth 4 avril 16:25

      Et « Tonneau » c’est le nom du personnage ou c’est son nom à elle ?  smiley

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