L’école dans les livres
Chaque année des professeurs écrivent leur livre d'expériences...On y trouve de tout, du meilleur comme du pire notamment quand ces sorties coïncident avec la rentrée des classes, le catastrophisme payant assez ....
Certains auteur(e)s comme celle qui vient de sortir en juin "les tribulations d'une prof" sont capables de nous intéresser, de nous faire rire et en plus de nous inviter à la réflexion...un vrai plaisir....
« Les tribulations d'une prof »
roman de Sophie Massonnaud-Herbouiller
éditions Cdanslapoche
récit vécu
294 pages
juin 2013
20 €
Comme si vous y étiez....
Le lecteur a tout de suite l'impression que c'est lui qui entre dans l'enseignement...Il fait vite connaissance avec les personnages, la jeune prof qui effectue sa première rentrée et les nombreux personnages côtoyés : les acteurs de « l'Educ », toutes et tous avec leurs fonctions et leurs identités propres.
Les professeurs, l'intendant, le chef d'établissement, l'économe, le CPE, les surveillants, la secrétaire et tous les schtroumpfs, chacun de ces élèves étant affublé d'un qualificatif comme dans la fameuse BD.
La jeune prof qui raconte et se raconte parle de ses schtroumpfs avec tendresse, même d'ailleurs quand elle en tance quelques uns.
Les profs, c'est un peu comme les gens qu'on côtoie dans la vie, il y a ceux qui sont hautains, certains agrégés ou ceux qui ne doutent pas de leur supériorité et il y a les autres : les chahutés, ceux qui se font respecter en respectant leurs élèves et aussi les « sadiques », heureusement peu nombreux....
Rien n'est exagéré même quand la jeune femmes qui veut être prof d'espagnole se retrouve devant le « big boss » pour le CAPES, l'un des sésames pour l'entrée dans l'enseignement.
Il l'interpelle publiquement pour lui dire : « Ha, 0,5, vous revoila ? Ha, ha, ha !Vous ne doutez de rien, vous, avec votre minable niveau !!! »
Cette remarque plus qu'étonnante m'a renvoyé presque cinquante ans en arrière quand à l'Ecole Normale d'Instituteurs, un « vénérable » professeur n'hésitait pas à dire à certains d'entre nous « L'Agriculture manque de bras » ou même, pire encore : « Donnez moi votre mère que je vous refasse » !?
Comme quoi quand on élève aux nues l'école d'hier, on ne devrait pas oublier non seulement ses mérites mais aussi ses travers.
Mais revenons au roman et son rythme effréné qui nous donne peu d'occasions de souffler mais bon, on en redemande car c'est amusant, passionnant et tellement proche de la réalité.
On n'oublie pas les parents dans la distribution comme ceux qui ne sont là que pour défendre coûte que coûte leur rejeton et qui sont prêts à foncer dans le bureau du principal ou du proviseur pour demander une tête
Tous mauvais, tous caricaturés ? Non car cette jeune prof a rencontré d' excellents enseignants et ils sont pléthore(s), des chefs d'établissement qui campent dans leur bureau, de peur de devoir intervenir et d'autres qui mouillent leur chemise, toujours présents dans la salle des profs pour discuter, dans la cour de récréation pour voir et même là pour soutenir celles et ceux qui rencontrent des difficultés :
« Résultat : des enseignants épaulés qui reprennent de l'assurance et des Schtroumps Noirs qui reprennent leur couleur d'origine....
Bleue comme une mer étale dans la tempête »
Vous saurez, tout, tout sur l'éduc, la décadence et aussi la grandeur, le tout avec beaucoup d'humour et en plus, cerise sur le gâteau, l'auteure vous emmène à la réflexion sur les voies du changement....
Des voies évidentes, d'autres proposées mais pas une seule voie, l'enseignement étant tout sauf un fleuve tranquille.
Jean-François Chalot
8 réactions à cet article
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les enseignants continuent à faire un boulot extraordinaire, aujourd’hui où on leur demande en prime de remplacer les familles, ce qui est une hérésie.
L’heure est au salut et non au dénigrement, trop souvent lu dans la presse.-
Exact !
C’est un point que je souligne dans mon livre...
Cordialement -
Plutôt que de moinsser l’article, les détracteurs de Chalot et de l’Education nationale devraient lire le livre pour se faire une idée et après , éventuellement, pondre un article pour l’éreinter !
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Bien d’accord avec vous, Monsieur. Le moinssage n’est plus un jugement de valeur posé sur un article ou l’ouverture d’un débat, mais un acte de répulsion contre l’auteur. Morice, qui dit sagement la vérité ci-dessus, est un des premiers à le subir. Beaucoup oublient qu’Agoravox ne vit que par la pluralité des expressions. Cela ne convient manifestement pas à ceux qui ne tolèrent que la leur. Ont-ils seulement pris connaissance de ce qu’écrit Chalot ?
Neuf sur dix, non !
Dès lors, tout un livre, hein... -
Fort bien analysé...
On ne peut juger sans savoir !
Cordialement. -
J’ai beaucoup aimé cette présentation d’un livre qui semble bien sympathique. Elle donne vraiment envie de l’acheter ou le faire acquérir par la médiathèque municipale.
Merci à l’auteur.-
Merci Danièle, oui, l’article de Jean-François Chalot résume bien le contenu du livre qui rencontre d’ores et déjà un succès non seulement auprès des acteurs de l’Education nationale mais auprès de diverses corporations.
Vous pouvez vous le procurer sur sokrys.com
Amitiés
Sophie Massonnaud-Herbouiller -
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