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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > L’enfance maltraitée

L’enfance maltraitée

Il est important que la souffrance sorte....Des personnes qui ont eu une enfance malheureuse ont besoin de témoigner, voire même de passer de l'oral à l'écrit...

Certaines comme Domino Milot deviennent en la circonstance des romancières.....

« Deuxième décennie

Adolescence refusée »

de Domino Milot

éditions Elzévir

154 pages

1er trimestre 2012

15,90 €

 

La petite chose

 

Tout de suite, dès la première ligne, le lecteur ressent la souffrance de la narratrice, une souffrance profonde qui la met à fleur de peau.

Cette enfant, non encore entrée dans l'adolescente est la chose de sa belle mère, marâtre qui la méprise et la maltraite...Le père violent avec sa fille ne voit rien ou fait semblant de ne rien voir....

Domino attend la délivrance....

Il n'est pas question pour cette enfant, devenue adolescente de continuer ses études au-delà de l'âge légal d'obligation scolaire. Elle ira en apprentissage et pas question qu'elle garde pour elle une partie importante de son salaire...Elle n'aura que des miettes.

Mais est-ce de l'adolescence refusée comme l'entend le titre du livre ?

Il s'agit plus d'une maltraitance forte qui commence dès l'enfance et qui devient de plus en plus intense et surtout insupportable pour une jeune fille qui souffre dans son corps et dans sa tête.

Au début du livre et jusqu'au séjour en Yougoslavie qui finira par un cauchemar, le récit est un peu brut, l'auteure mettant à nue son ressentiment, son malheur et son désespoir .

Ensuite, Domino Milot change d'écriture ….Elle raconte et se raconte en prenant le lecteur comme témoin actif ….L'émotion est forte et le suspense est présent.

Comment se sortir de cette « famille » ?

L'apprentissage n'a pas été une libération ou une émancipation, bien au contraire....

Que faire quand on est seule ? Les personnes extérieures à la famille ont bien compris que cette jeune fille était « emprisonnée », détestée par sa belle mère, mai aimée et souvent maltraitée par un père...Elles comprennent...Certaines interviennent et permettent la pause...Une pause oui, c'est bon à prendre mais le lendemain il faut continuer à subir ces insultes, ces assauts, ces rejets de la famille de sa belle mère.

Après l'échec de l'apprentissage, il n'y a plus qu'un salut : c'est le mariage, même si c'est son père qui choisit le futur.(! ?)

Rien n'est acquis si ce n'est le changement d'identités de ceux qui l'utiliseront comme leur chose.

Le lecteur ne sort pas indemne de sa lecture....

 

Jean-François Chalot

 


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2 réactions à cet article    


  • Taverne Taverne 30 août 2013 16:51

    Personnellement, je ne suis pas sorti indemne non plus du six années de fonction d’attaché à l’aide sociale à l’enfance (ni de ma propre expérience...).

    Le livre ne m’apprendrait rien de plus. Mais il est bon que des livres traitent le sujet sans recourir à des procédés quasi magiques comme la fameuse « résilience » pour jeter un voile sur la cruelle réalité ou la réalité crue c’est comme on veut. Cela dit, je reste sur ma faim en lisant cet article...


    • antonio 31 août 2013 11:00

      S’il suffisait de raconter sa misère pour devenir romancière, ça se saurait.
      S’il suffisait de se repaître de cette misère par la lecture pour devenir compatissant, ça se saurait aussi...
      Chaque année, un ouvrage de ce type est mis en exergue...pleurez, pleurez dans les chaumières, ça rapporte des sous !

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