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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > L’Orient Express : La légende continue

L’Orient Express : La légende continue

La SNCF, qui a racheté en 2011 sept voitures de la Compagnie des wagons-lits, rêve de faire revivre un jour le Palace du rail.

Ce jeudi 13 mars, à l’occasion de l’inauguration de sa nouvelle filiale, baptisée "Orient Express", la société française a remis sur les rails ces magnifiques voitures, non par sur le trajet mythique Paris-Constantinople, mais plus modestement, de la gare de Lyon à la gare de l’Est à Paris, en passant par Nogent-sur-Marne.

Alors que son exploitation avait été arrêtée en 1977, ce train a été classé monument historique en 1987 et a été rénové à l’identique .

Selon Frank Bernard, directeur général de cette nouvelle filiale, le coût de lancement du train reviendrait de 30 à 40 millions d’euros. Il cherche des partenaires et n’exclut pas d’ouvrir le capital de la filiale.

Ce ne sera plus le train historique, mais un nouveau symbole du luxe, de la croisière, du service d’excellence et du temps enfin « lent ».

La SNCF travaille donc à un Orient-Express du XXIe siècle, sans avoir encore décidé non plus qui en sera le designer.

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C’est lors d’un voyage aux USA en 1868 que le jeune ingénieur belge Georges Nagelmakers découvre les trains Pullman avec leurs fameux wagons-lits. Mais si ces trains sont en avance technologiquement sur ceux du vieux continent, ils sont en revanche très inconfortables. Georges Nagelmakers revient en Europe avec l’idée de créer des trains luxueux qui allient longue distance, confort, élégance et raffinement.

C’est le 4 octobre 1883 que sera inauguré l’Orient Express à la Gare de Strasbourg, qui deviendra par la suite la Gare de l’Est, devant des personnalités du monde politique, des journalistes et écrivains.

Son premier voyage l’emmène à Constantinople. Il roule jour et nuit jusqu’à Bucarest. Les passagers empruntent ensuite un autre train jusqu’en Bulgarie puis un navire qui les conduit dans le Bosphore. L’accès direct par le train se fera à partir de 1889.

Basé sur l’innovation, les cabines de l’orient Express étaient équipées de ce qui se faisait de plus moderne pour l’époque. On y trouvait un chauffage central, de l’eau chaude et de l’éclairage au gaz. Côté luxe, l’intérieur était tapissé et des lits impeccablement dressés, des peignoirs marqués du sceau de la compagnie pour les voyageurs. On y trouvait également des draps sont en soie, des sanitaires en marbre, des coupes en cristal et des couverts en argent.

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Le mythe de l’Orient-Express doit beaucoup aux personnalités qui ont voyagé à son bord. On y trouve le roi Ferdinand de Bulgarie, l’écrivain russe Léon Tolstoï, Jean Gabin, Marlene Dietrich, Lawrence d’Arabie ou encore la célèbre espionne Mata-Hari.

La littérature et le cinéma ont également beaucoup œuvré pour asseoir le prestige du plus célèbre train de l’histoire. Sherlock Holmes y a vécu l’une de ses aventures. Les auteurs Joseph Kessel, Ernest Hemingway, Guillaume Apollinaire, Graham Greene, et, bien sur, Agatha Christie, s’en sont inspirés pour agrémenter leurs histoires. La romancière britannique y rencontra même son époux et ses voyages à bord lui inspirent trois romans dont le célèbre "Le crime de l’Orient-Express".

En 1974, une adaptation cinématographique de ce roman sera portée à l’écran par Sydney Lumet, avec au générique des acteurs aussi célèbres que Lauren Bacall, Ingrid Bergman, Anthony Perkins ou Richard Widmark. Sean Connery., également à l’affiche de ce film, se retrouvait pour la seconde fois à partager l’affiche avec l’Orient Express, puisqu’il figurait déjà dans "Bons Baisers de Russie" en 1963.

 
Durant la Première Guerre mondiale, le parc de wagons-lits est réquisitionné puis éparpillé ou détruit par l’Empire allemand. Mais c’est pourtant dans l’une de ses voitures, la n°2419, que le futur Maréchal Foch a transformé en bureau, que sera signé l’armistice du 11 novembre 1918 à Rethondes dans la forêt de Compiègne.

En juin 1940, Hilter tient sa revanche et l’utilise à nouveau pour la signature de l’armistice avec la France puis l’achemine à Berlin, comme trophée de guerre, où les Berlinois peuvent la visiter. En avril 1945 elle est détruite par les SS, sur ordre du führer, un mois avant la capitulation allemande.

A signaler qu’à partir du 4 avril, et jusqu’au 31 août, une exposition intitulée "Il était une fois l’Orient Express", se tiendra sur le parvis de l’Institut du Monde Arabe avec une locomotive à vapeur, trois voitures et un wagon-restaurant du train légendaire qui reliait les capitales européennes à Istanbul.


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4 réactions à cet article    


  • Surya Surya 17 mars 2014 16:18

    Merci pour ce bel article sur ce train de légende. Ne pas oublier de parler des décorations de Lalique... Des pures merveilles smiley

    J’ai bien sûr regardé les vidéos accompagnant votre article. Sur la troisième, j’entends :
    « A l’endroit même où en 1918 les Allemands acceptaient leur défaite. » J’aime bien le mot « acceptaient » ! smiley Signer ne signifie pas accepter...
    C’est justement parce qu’ils n’ont pas accepté, mais alors pas du tout, leur défaite en 1918 qu’ils ont signé l’armistice de 40 dans ce même wagon (et accessoirement, par esprit de revanche, provoqué une nouvelle guerre...)

    Dès que je reviens passer quelques jours dans ma bonne ville de Paris je me précipite à l’IMA pour voir l’expo.


    • fatizo fatizo 17 mars 2014 17:27

      Merci pour ces magnifiques photos . Elles peuvent que nous encourager à vouloir aller à cette exposition .

      Vous avez raison de vous arrêter sur le terme « acceptaient ». Ils ont eu une étrange façon de l’accepter en effet .

    • zelectron zelectron 17 mars 2014 20:02

      la SNCF, n’a rien de mieux à inventer pour faire mumuse ? rénover les trains grandes lignes ou de banlieue ou encore l’entretien des équipements et voies ferrées par exemple...
      Cet Orient Express devrait être de l’ordre du privé !


      • baldis30 19 mars 2014 20:57

        Et pourquoi donc ? le secteur public doit-il être misérabiliste ? Alors qu’on réserve la vision de la Joconde seulement aux gens du« beau monde ». Qu’on réserve l’opéra seulement à quelques bobos qui n’y connaissent rien ? Après tout ils n’ont qu’à acheter la « Dame aux camélias » en livre de poche et laisser Violetta et Verdi aux emmitouflées en fourrure d’animaux protégés. Souvent ces plaisirs sont ceux qu’une patiente économie permet à de modestes revenus de se payer. Il est donc normal que ce soit au plus juste prix , qui n’est pas celui d’une valeur marchande ? 

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