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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > LE CERCLE DES POETES DISPARUS Master Class « Carpe diem » au Théâtre (...)

LE CERCLE DES POETES DISPARUS Master Class « Carpe diem » au Théâtre Antoine

« O Capitaine ! Mon Capitaine ! » C’est ainsi que, debout sur leurs pupitres, la plupart de ses élèves rendirent hommage au professeur John Keating renvoyé, pour enseignement iconoclaste, de L’Académie Welton dont la devise ancestrale devait s’y perpétuer impérativement : « Tradition, Honneur, Discipline et Excellence ».

  

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© jmdproduction

  

Pouvait-on « penser par soi-même » au cœur du système de transmission pédagogique en place ? Telle fut notamment la question sous-jacente du film culte de Peter Weir en 1989 situant 30 années plus tôt dans l’Etat du Vermont, l’établissement scolaire emblématique mais fictionnel du scénario cinématographique.

Et d’ailleurs de nos jours, pourrait-on douter que cette interrogation soit encore d’actualité dans la pièce mise en scène par Olivier Solivérès au Théâtre Antoine ?

A la manière d’un rêve récurrent, ce dernier fut obnubilé par ce projet de création sur scène durant onze années où les droits internationaux furent d’abord inaccessibles jusqu’à ce que Tom Schulman le scénariste du film décida d’en faire, lui-même, l’adaptation théâtrale aux USA en 2016.

  

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© jmdproduction

  

Il fut alors envisageable pour le producteur Jean-Marc Dumontet de les acquérir, de confier à Gérald Sibleyras l’adaptation en version française enjeu de douze réécritures depuis 2018 pour parvenir à fédérer l’ensemble de l’équipe créative et enfin à Olivier Solivérès de réunir, au-delà du confinement covid, ses interprètes au nombre actuel de onze sur les planches du Théâtre Antoine.

Dans le cadre de castings intensifs et pléthoriques, le choix de six jeunes comédiens fut retenu au diapason de la passion, de l’énergie, de la conviction, bref d’une sociabilité habitée, à tel point que Stéphane Freiss pressenti lui-même pour le rôle principal de Keating (tenu par Robin Williams dans le film) accepta in fine ce challenge après lecture à la table en ayant acquis la conviction du répondant magistral et du potentiel irradiant de ces « lycéens » véritables révélations... d’une moyenne d’âge de 25 ans.

  

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© jmdproduction

  

Fidèles au scénario du film néanmoins resserré sur un script où, en passeur, le professeur est quasiment en permanence au contact de ses élèves pour leur dispenser par son école de la vie les voies d’une émancipation active, les différentes leçons d’expérimentation, telle la quête sur « le refus de la peur », « l’anti-conformisme », « les points de vue » etc… s’enchaînent au profit d’une ouverture d’esprit à la différence et d’une initiation à la poésie immanente du quotidien.

D’ailleurs, en métaphore actée, le mythe de la caverne platonicienne est remise au goût du jour par les étudiants eux-mêmes pour tenter d’y faire jaillir au sein de ce fameux « Cercle » leur volonté d’expression artistique personnelle à la manière recouvrée de leur professeur ayant initié cette méthode de connivence orale avec ses propres camarades lorsque, d’antan, ils en étaient eux-mêmes « les poètes ».

   

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© jmdproduction

  

C’est bien entendu le dicton du fameux « Carpe diem » (Cueille le jour) qui emporte la palme du leitmotiv vainqueur de toutes les réticences et de tous les prétextes à ne pas oser sauter le pas de l’audace et de la transgression.

Il faut surtout le comprendre comme une invite à ne pas laisser s’échapper l’instant présent sans exercer la profonde motivation d’en profiter, d’en faire une source de richesse en connaissances, en découvertes et en ressentis du monde environnant… mais, diplomatie oblige, sans vouloir heurter frontalement les attributs de l’autorité en fonction.

  

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© jmdproduction

  

Ainsi pouvoir penser par soi-même relèverait de l’objectif sans cesse poursuivi tout en sachant ménager le dialogue avec la hiérarchie d’autant plus si celle-ci n’est pas en phase avec cette perspective d’autonomie voire même, par exemple, avec la mixité alors revendiquée par certains.

Plus facile à dire qu’à faire se dit-on depuis la sortie sur les écrans du « Cercle des poètes disparus » et, pourtant, l’engouement est universel et, sans doute, intemporel.

L’on sait néanmoins, au-delà de son cas symbolique, le « gâchis » encouru par Neil Perry (Ethan Oliel) découvrant qu’il veut devenir acteur alors que son père (Olivier Bouana) a tracé pour lui un avenir de médecin.

  

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© jmdproduction

  

C’est, bien entendu, autant dans le film que sur scène, le point d’orgue autour duquel est tendu le processus dramaturgique qui fera éventuellement basculer les opinions que d’aucuns peuvent avoir sur les responsabilités partagées ou non ainsi que sur les attitudes à adopter selon chaque conscience individuelle.

Sans doute, ne peut-on sortir indemne de ce « Cercle » mais quel beau projet que d’avoir, ainsi, voulu le réactualiser et l’offrir, de surcroît, aux jeunes générations qui en feront leur miel ou s’en détourneront selon leur gré…

  

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© Theothea.com

  

De fait, la jauge du Théâtre Antoine s’affiche archi-pleine d’autant plus que, sur l’initiative du metteur en scène, est proposé un pré-show conviant en amont de la représentation à une surprise-party vintage replongeant sur scène les affinités de tous âges pour quelques rocks endiablés et autres slows langoureux des Fifties à la grande satisfaction de tous les spectateurs, danseurs ou non, s‘apprêtant à auditionner l’instant d’après ces exclamations enthousiastes « O Capitaine ! Mon Capitaine ! ».

  

photos 1 à 6 © jmdproduction
photos 7 & 8 © Theothea.com

  

LE CERCLE DES POETES DISPARUS - **** Theothea.com - de Tom Schulman - adaptation Française Gérald Sibleyras - mise en scène Olivier Solivérès - avec Stéphane Freiss, Ethan Oliel, Hélie Thonnat, Audran Cattin, Maxence Seva, Pierre Delage, Maxime Huriguen, Yvan Garouel & Olivier Bouana - Théâtre Antoine
 
  

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LE CERCLE DES POETES DISPARUS
© Theothea.com

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