Le merveilleux mélange des genres
Folk rencontre
Il est un village en bord du Loir où les clivages semblent ne pas exister, où le mélange des genres n'effraie personne. En ce premier week-end de septembre, quand la France entière ou presque en passait par le désormais incontournable « Forum des associations » ici, tous étaient réunis pour mettre sur pied une animation qui allait faire chavirer le village de bonheur.
Il n'est pas besoin de signaler pour que ce miracle ait lieu, il fallut la mobilisation de tous : élus, bénévoles, employés municipaux, commerçants, amis lointains ou proches. Le village a vu sa population se multiplier sans que quiconque ait songé à établir le comptage de cette foule heureuse, bigarrée et variée. C'est là un souci qui était celui des différents organisateurs, plus soucieux de se mettre en quatre pour satisfaire les visiteurs que d'afficher des résultats qui ne veulent rien dire.
Tous les genres ou presque se mêlèrent dans cette fête qui démontrait que le Vivre ensemble est encore possible en dépit des clivages, des clans, des tribus que cette société cherche à établir pour diviser et mieux assujettir. Il y avait là des parquets pour faire le monde danser avec des groupes folk, des orchestres musettes, du jazz, des musiques du monde, des instrumentistes n'hésitant pas à se mêler pour transcender leurs chapelles.
Il y avait encore l'église ouverte pour y recevoir des concerts puis pour célébrer la Saint Gilles, fête votive de l'endroit avec grand messe, cors de chasse et vin d'honneur. Il y avait des tables dressées pour que le partage se passe aussi autour des repas, ces moments de convivialité qui sont encore possible pour les humains de bonne volonté.
Il y avait encore un vide grenier dans les rues adjacentes pour attirer une population qui assez souvent s'exclut d'elle-même des activités culturelles et tout ce monde, cet éclatant nuancier de notre population se trouva embarqué dans une aventure collective qui excluait l'exclusion. Un vrai bonheur auquel il me fut permis de participer.
Chose plus étonnante encore, j'étais attendu avec joie pour venir ajouter mes sornettes et mon grain de sel dans ce merveilleux capharnaüm. Ce fut un bonheur que de rencontrer d'autres conteurs, de partager la scène avec des manières fort différentes de raconter et d'envisager l'activité tandis que la musique couronnait le tout.
Le final fut à lui seul un moment de fusion comme j'en avais rarement vu. De très nombreux musiciens, tous en harmonie pour faire le monde danser sur la place du village, au centre d'une agora retrouvant alors son sens originel. Il n'était qu'à voir et entendre l'expression de jubilation des gens du pays, s'exclamant qu'ils n'avaient jamais vu leur village ainsi pour comprendre à quel point, les concepteurs de cette folie avaient gagné leur pari.
Quand ceux qui gouvernent entretiennent à plaisir les clivages, la peur de l'autre, la méfiance et la surveillance armée, ici rien de tout ça dans une formidable euphorie communicative. Je ne sais s'ils auront la force de renouveler pareil miracle qui a supposé des trésors de patience, de travail et de disponibilité, mais je tenais à les mettre ici tous en lumière pour ce formidable cadeau qu'ils nous ont offert.
Tout fut à la hauteur des intentions : l'accueil, la restauration, l'hébergement. Ce fut là le point d'orgue d'un été riche d'autres animations qui portaient toute cette volonté du partage, de la joie et de l'allégresse pour tenter d'oublier les heures sombres passées et à venir. Quand notre bon président reprend sans cesse son discours guerrier, son peuple tout au contraire réclame la paix et la concorde.
À contre-tremps.
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