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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Les conjoints » au scalpel du flagrant Assous

« Les conjoints » au scalpel du flagrant Assous

S’il était possible d’opérer au scalpel les relations de couples, de façon à en comprendre les règles tacites gérant tant bien que mal le désordre amoureux de la société humaine, Eric Assous y effectuerait des coupes transversales qui démontrerait que la recherche implicite du déséquilibre s’avère être leur principe de fonctionnement universel.

Faisant fi de cet acte chirurgical inconvenant, le dramaturge, devenu spécialiste de la libido collective, propose, en compensation et clefs en mains, un point de vue clinique, à domicile… conjugal.

Mêlant habilement le vécu présent, au passé et futur proches des deux couples mis en observation impartiale, l’auteur élabore un échiquier blanc abstrait, où ses quatre protagonistes, Bob, Xavier, Delphine et Garance vont progresser en pièces maîtresses.

L’enjeu de la partie consistera à évaluer en permanence comment évolue le concept amoureux, mis à l’épreuve de la durée, dans la réflexion du couple initial mis en miroir de l’autre.

Cela commencera dans un banquet où un quiproquo les réunira, à leur insu, sous le sceau du mariage, pour les retrouver, quinze années plus tard, en proie au mirage d’un dieu en argent massif.

Comment résister à la manipulation d’un démiurge à qui se soumettraient toutes les forces occultes d’une vie rêvée face à la puissance des sentiments trop humains pour prouver leur véracité ?

A ce jeu de chaises musicales, Jean-Luc Moreau & José Paul disputent leur destinée affective aux bons soins d’Anne Loiret & Anne-Sophie Germanaz qui, en retour, louvoient entre les pièges redoutables du statu quo.

Eric Assous écrit la règle du jeu, au fur et à mesure que ses cobayes en découvrent les impasses.

Bien qu’amusée, la direction cérébrale de Jean-Luc Moreau y jette un regard à la fois rigoureux, implacable et cynique.

Quant aux acteurs, branchés sur le ton de la neutralité, ils excellent à se distancier de leur rôle au point de susciter, chez le spectateur, la conviction ambivalente d’être pris en flagrant délit… à son corps défendant.

photo © Claire Besse

LES CONJOINTS - **** Theothea.com - de Eric Assous - mise en scène : Jean-Luc Moreau - avec Anne Loiret, Anne-Sophie Germanaz, José Paul & Jean-Luc Moreau - Théâtre Tristan Bernard


Moyenne des avis sur cet article :  4.2/5   (5 votes)




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2 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 2 novembre 2011 10:29

    Bonjour, Theothea.

    Cette pièce, que j’ai vue quelques jours après sa sortie, est loin d’être la meilleure d’Assous. Le spectacle est plaisant et les acteurs excellents, mais cela ne suffit pas à satisfaire pleinement les spectateurs, faute d’un texte plus incisif, plus caustique comme le veut ce genre de théâtre.

    Quelques semaines après l’avoir vue, j’ai eu du mal à me remettre en mémoire « Les conjoints », et ce n’est pas le meilleur signe de qualité. On peut néanmoins voir cette pièce sans déplaisir, et ce n’est déjà pas si mal dans une offre qui comporte pas mal de nanars !


    • Theothea.com Theothea.com 2 novembre 2011 12:43

      En forme de réponse à Fergus

      D’une complémentarité à l’autre concernant actuellement le couple contemporain, «  La Vérité  » avec Arditi au Théâtre Montparnasse pourrait être le verso de «  Les Conjoints  » avec Jean-Luc Moreau au Théâtre Tristan Bernard.

      Si la première porte la comédie de «  Boulevard  » à son excellence psychologique, la seconde en analyse brillamment le fonctionnement subliminal ….

      Bien à vous,

      JM / Theothea.com

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