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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Les instituteurs écrivains

Les instituteurs écrivains

J'ai rencontré dans ma carrière des instituteurs qui, aujourd'hui à la retraite ont raconté leur enfance et leur scolarité.

J'ai pu apprécier la prose de Jean Mourot et aujourd'hui j'ai découvert celle de Jacques Cousin, deux anciens syndicalistes enseignants, diamétralement opposés en temes d'orientation syndicale mais tous les deux défenseurs de l'école laïque et amoureux des lettres.

Les villages d'hier ne sont pas ceux d'aujourd'hui et il est important que les jeunes d'aujourd'hui puissent connaître la vie de leurs pères, mères et grands parents.

« Le gamin de la rue Dutertre »

Entre chaussures et sabots

Livre de Jacques Cousin

Editions du Petit Pavé

Octobre 2013

251 pages

20 €

 UNE ENFANCE MAYENNAISE

Il n’y a ni intrigue, ni suspense…. Ce n’est pas non plus une autobiographie classique.

L’auteur, instituteur en retraite, hommes de lettre et d’histoire (s) locale(s) raconte son enfance à Ernée petite ville mayennaise.

Il nous plonge dans la Mayenne dite profonde aux confins de la campagne et de la petite ville où règne après la Libération cette industrie de la chaussure qui va réussir à se maintenir avant de disparaître à la fin des trente glorieuses.

Ceux et celles qui sont nés avec l’ordinateur découvriront à la lecture de ce livre, un monde oublié, celui de l’enfance de la génération des retraités d’aujourd’hui…On ne mangeait pas de la viande tous les jours, l’eau courante n’existait pas, il fallait partir au centre du bourg pour tirer l’eau….quant à la télévision, seuls les riches en possédaient une, celle à une seule chaîne….

En ce temps-là, les enfants-surtout les garçons- passaient leur jeudi après- midi à courir dans les champs, à vivre en bandes…l’essentiel étant de revenir avant 19 heures pour éviter la « rouste » inévitable. On ne plaisantait ni avec la discipline, ni avec le respect, ce qui n’empêchait pas les enfants de faire des bêtises.

 Le petit Jacques n’est pas un garçon facile, il est turbulent chez lui, dans la rue et à l’école. Certaines anecdotes racontées dans ce livre sont par ailleurs amusantes et parfois croustillantes.

Les guerres scolaires, peu ou pas présentes en Région parisienne ou dans d’autres régions sont ici, bien réelles. Ce n’est pas la guerre des boutons entre deux communes proches mais une guerre interne entre les « Prouts » ou Chouans fréquentant l’école privée catholique et les « Rouges » de La laïque.

« Tout se passait comme si une cloison étanche avait séparé deux l’agglomération entière. Les familles ne se fréquentaient guère qu’entre gens du même bord »

Entre les adultes et entre les enfants, c’était l’affrontement. Il suffisait de très peu de chose : un geste, un regard et c’était la bataille rangée  : « Une petite demi-heure d’échanges de coups de poings, d’insultes et de crachats. »

Ce livre de souvenirs est bien agencé, le lecteur a l’impression d’être à la fois dans un roman et à la fois dans un livre de sociologie bien écrit et passionnant.

On retrouve un monde moderne qui se construit peu à peu à la sortie de la guerre de 40 et un monde rural très marqué par les superstitions et les coutumes.

C’est la Mayenne racontée avec goût, talent et une pincée de tendresse ….

De la nostalgie ? Non ! plutôt l’envie de transmettre une page d’histoire…

Je n’attends plus que la suite.

Jean-François Chalot


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9 réactions à cet article    


  • CHALOT CHALOT 9 décembre 2013 11:33

    Encore cette curieuse manie qu’ont certains trolls : ils passent, ne lisent pas, parcourent et votent contre.


    • bakerstreet bakerstreet 9 décembre 2013 17:22
      « Encore cette curieuse manie qu’ont certains trolls : ils passent, ne lisent pas, parcourent et votent contre. »

      Bof...Analyse assez pudique et partisane. 

      Pensez vous vraiment qu’il suffise de lire un articlle pour le soutenir ?

      Ici, il ne s’agit pas d’opinion mais de contenu, lié au souvenir, et franchement, désolé, ça ne donne pas vraiment de foutre 20 euros là dedans. 


    • bakerstreet bakerstreet 9 décembre 2013 17:26

      D’ailleurs, pour 20 euros, vous aurez droit au prix goncourt, qui est cette année un bon cru : 

      Ce « Au revoir là haut, est un vrai chef d’oeuvre.
      Un vrai coup de »Lemaïtre" !

    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 9 décembre 2013 13:35

      Les récits du 19ème siècle puis ceux des débuts du 20ème ont connu un certain succès. Aujourd’hui, quand on réussit à délaisser son ordinateur, son smartphone ou sa console de jeux, on peut s’intéresser au deux derniers tiers du 20ème siècle.

       
      Il n’est pas inintéressant de lire les témoignages des « vieux » que nous sommes. On peut y trouver matière à réflexion et à comparaison et peut-être à comprendre les anciens...

      Ce n’est pas parce que c’est Chalot qui nous signale un livre qu’il faut obligatoirement le « moinsser », même si l’on ne partage pas ses options politico-sociales.
       

      • Kern Kern 9 décembre 2013 14:30

        @ Mourot

        Ce qui est gênant avec Châlot c’est chaque fois qu’il nous parle d’un livre et de son auteur : il nous met le prix du livre

        Là : 20 euros

        Pour lire les souvenirs d’un p’tit gars né à la campagne et qui à force de « courage et de pugnacité » est devenu instituteur , militant syndicaliste de surcroit : c’est un peu cher payé, surtout sous régime socialiste

        Parti cher aux instituteurs militants ; C’gouvernement en est rempli

        Vous voulez en lire de la « jeunesse difficile » ?

        http://www.livrespourtous.com/

        Que l’embarras du choix et ce gratuitement  smiley


        • ZenZoe ZenZoe 9 décembre 2013 16:42

          20 euros, c’est le prix d’un livre maintenant, et oui, c’est cher - rappelons d’ailleurs à cette occasion que l’écrivain n’en verra qu’entre 1,60 et 2,40 euros (juste devant la TVA à 1,10 euro mais loin derrière le libraire qui lui encaisse 6,60 euros), et que ce n’est pas lui qui décide du prix.


        • Féraud 9 décembre 2013 16:44

          Kern le réquisitoire est léger, maigre


          • Kern Kern 9 décembre 2013 17:26

            @ Féraud

            De quoi vous plaignez-vous ?

            Mon réquisitoire est peut-être léger (pour vous) , mais il a le mérite d’être gratuit

            Ce n’est pas une offre promotionnelle à 20 euros


            • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 9 décembre 2013 17:43

              Quand on va sur le site (québecois) que vous nous signalez, on trouve des titres pas très folichons ! 


              Quant à l’offre promotionnelle à 20 €, elle en vaut une autre. Chalot n’a pale droit de signaler (gratuitement) un livre qui lui a plu, mais les majors de l’édition peuvent faire leur pub (bien payées) pour des bouquins qui ne valent souvent guère mieux sans vous faire réagir ! 

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