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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Malraux et le XXIe siècle

Malraux et le XXIe siècle

« J’ai appris qu’une vie ne vaut rien, mais que rien ne vaut une vie. » ("Les Conquérants", 1928).

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Écrivain antifasciste, André Malraux fut un homme en plein dans le XXe siècle. Il est mort il y a quarante ans, le 23 novembre 1976, à l’âge de 75 ans (il est né au début du siècle, le 3 novembre 1901).

André Malraux fut l’écrivain génial, mais aussi le résistant courageux, le double résistant (la guerre civile espagnole et la Résistance face à l’occupant nazi), et enfin, le politique, à la fois le rebelle et le régalien. Il fut aussi, ou on lui attribue d’être un prophète, notamment à cause d’une phrase qu’il n’a jamais prononcée officiellement ni jamais écrite.


D’abord, un rapide tour biographique

Sa première vie assez aventureuse lui a donné les éléments de ses premiers romans, notamment "Les Conquérants" (1928, chez Grasset) sur les révolutionnaires chinois à Canton face à l’impérialisme britannique, "La Voie royale" (1930 chez Grasset), Prix Interallié, qui a retracé en la romançant son incroyable aventure au Cambodge (ruiné par un mauvais placement boursier de la fortune de sa femme Clara, Malraux a voulu voler et revendre des bas-reliefs d’un temple khmer mais s’est fait arrêter et resta en prison près d’une année en 1924), "La Condition humaine" (1933 chez Gallimard), Prix Goncourt, sur les révolutionnaires chinois à Shanghai, et "L’Espoir" (1937 chez Gallimard) sur la guerre civile espagnole.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la première rencontre avec De Gaulle en août 1945 fut tout de suite un choc. Malgré les différences très importantes entre les deux hommes, il y a eu le choc de l’admiration réciproque. Cela a conduit De Gaulle à le nommer dans tous ses gouvernements. Il fut d’abord nommé Ministre de l’Information du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946, puis Ministre délégué à la Présidence du Conseil du 3 juin 1958 au 8 janvier 1959 (chargé de la Radio, de la Télévision et de la Presse du 12 juin 1958 au 7 juillet 1958), puis, enfin, le premier Ministre de la Culture (exactement, des "Affaires culturelles") du 22 juillet 1959 au 20 juin 1969 (avec rang de Ministre d’État à partir du 8 janvier 1959), dans les gouvernements de Michel Debré, Georges Pompidou et Maurice Couve de Murville. Ce fut Edmond Michelet qui prit l’impossible succession lors de la formation du gouvernement de Jacques Chaban-Delmas.

Pendant la période du RPF, De Gaulle l’a même enrôlé pour faire de la propagande (un discours célèbre a été prononcé le 2 juillet 1947 au Vélodrome d’hiver de Paris).



Durant ces années gaulliennes, André Malraux a pu bénéficier d’une grande confiance de De Gaulle et de son volontarisme politique, considérant que la culture étant un élément majeur de la grandeur nationale. Il a entre autres (re)créé les maisons de la culture en 1961 (Le Havre, Bourges, Caen, Amiens, Grenoble, etc.) et créé le Centre national d’art contemporain en 1967, favorisé la restauration de grands monuments (comme le château de Versailles), et initié une politique d’aide de l’État aux artistes qui fut largement reprise en particulier par Jack Lang après l’élection de François Mitterrand.

Multipliant ses déclarations ministérielles à chaque événement culturel voire politique, André Malraux avait une éloquence typique de la IIIe République, presque théâtrale. Ce fut lui qui annonça l’arrivée de De Gaulle à la tribune le 4 septembre 1958 à la place de la République à Paris pour présenter aux Français la nouvelle Constitution de la Ve République, prenant le jour anniversaire de la proclamation de la République par Léon Gambetta le 4 septembre 1870.

La plus connue de ses déclarations fut consacrée au transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon : « Après vingt ans, la Résistance est devenue un monde de limbes où la légende se mêle à l’organisation. Le sentiment profond, organique, millénaire, qui a pris depuis son accent légendaire, voici comment je l’ai rencontré. (…) Pauvre roi supplicié des ombres, regarde ton peuple d’ombres se lever dans la nuit de juin constellée de torture. Voici le fracas des chars allemands qui remontent vers la Normandie à travers de longues plaintes des bestiaux réveillés. Grâce à toi, les chars n’arriveront pas à temps. (…) Tu as envié, comme nous, les clochards épiques de Leclerc : regarde, combattant, tes clochards sortir à quatre pattes de leurs maquis de chênes, et arrêter avec leurs mains paysannes formées aux bazookas, l’une des premières divisions cuirassées de l’empire hitlérien, la division "Das Reich". Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi, et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé. Avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses. Avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l’un des nôtres. Entre avec le peuple né de l’ombre et disparu avec elle, nos frères dans l’ordre de la Nuit… (…) Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé. Ce jour-là, elle était le visage de la France. ».

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Dans cet hommage historique, il avait apporté une très belle définition du gaullisme historique : « Attribuer peu d’importance aux opinions dites politiques lorsque la nation est en péril de mort, la nation, non pas un nationalisme alors écrasé sous les chars hitlériens, mais la donnée invincible et mystérieuse qui allait emplir le siècle, penser qu’elle dominerait bientôt les doctrines totalitaires dont retentissait l’Europe, voir dans l’unité de la Résistance le moyen capital du combat pour l’unité de la Nation, c’était peut-être affirmer ce qu’on a, depuis, appelé le gaullisme. C’était certainement proclamer la survie de la France. ».

Lorsqu’à la fin de sa vie, on est venu le chercher, au printemps 1974, pour aider Jacques Chaban-Delmas dans sa campagne présidentielle qui s’enlisait, le fossé fut terrible entre le passé représenté par la verve anachronique de Malraux et le modernisme technocratique du jeune rival Valéry Giscard d’Estaing. Malraux avait d’ailleurs proclamé pendant cette campagne : « Politiquement, l’unité de l’Europe est une utopie. Il faudrait un ennemi commun pour l’unité politique de l’Europe, mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l’islam. » (cité par Olivier Todd en 2001).

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Les cendres d’André Malraux furent à leur tour transférées du cimentière de Verrières-le-Buisson au Panthéon le 23 novembre 1996 sur décision du Président Jacques Chirac (décret du 7 août 1996) et à la demande de Pierre Messmer. Jacques Chirac et Maurice Schumann y ont prononcé un discours à cette occasion.


Et le XXIe siècle ?

Revenons justement à cette citation que de très nombreux contemporains, après lui, n’ont jamais cessé de reprendre à tort et à travers : « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. ». On peut aussi parfois remplacer "religieux" par "spirituel" ou même "mystique". Même le pape Jean-Paul II l’a utilisée en 1994 dans son livre "Entrez dans l’Espérance" (chez Plon-Mame) !

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Pourtant, André Malraux n’a jamais écrit ni prononcé une telle formule. Parce que justement, elle ne veut rien dire. Sans doute que sa personnalité, ses envolées lyriques, ses réflexions pleines de mystère pouvaient supposer que cela fût plausible.

La plupart des éléments que j’indique proviennent de Brian Thompson, professeur de lettres françaises à l’Université du Massachusetts, à Boston, et spécialiste d’André Malraux, dans un article d’une quinzaine de pages (qu’on peut télécharger ici). Brian Thompson a eu la chance de discuter avec André Malraux au cours de deux échanges à Verrières-le-Buisson en 1972 et en 1974, qui lui a dit notamment,en évoquant le progrès technologique : « Pensez donc ! En l’espace d’une seule vie, j’ai vu les fiacres à Paris et des hommes sur la Lune ! ».

Ainsi, il a cité Olivier Germain-Thomas remarquer dans "Le Monde" du 18 juin 1993 : « Les spécialistes n’en trouvent pas la trace ni dans ses écrits, ni dans les entretiens publiés de son vivant. » [parlant de la pseudo-citation d’André Malraux]. Et il a ajouté : « Il [Malraux] aura donc été puni par là où il a péché : le goût des formules. ».

Marius-François Guyard, professeur de l’Université Paris IV-Sorbonne, a noté en 1996 qu’André Malraux a démenti la citation qu’on lui a prêtée dans ses manuscrits : « À deux reprises, du moins, il avait rédigé un net désaveu de paternité. ». Dans le manuscrit de ses dialogues avec un personnage imaginaire Max Torres ("Hôtes de passage" publié en 1975 chez Gallimard), une première annotation a été écrite de la main de Malraux : « On m’a fait dire : le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas. Formule ridicule. En revanche, je pense réellement que l’humanité du siècle prochain devra trouver quelque part un type exemplaire de l’homme. ». Malraux a recorrigé une nouvelle fois à la main, à partir de la deuxième phrase : « La prophétie est ridicule ; en revanche, je pense que si l’humanité du siècle prochain ne trouve nulle part un type exemplaire de l’homme, ça ira mal… Et les manifestations et autres ectoplasmes ne suffiront pas à l’apporter. » [il évoquait les événements de mai 1968].

Dans "Le Point" peu avant sa disparition, le 10 décembre 1975, André Malraux récusait de nouveau cette phrase : « Je n’ai jamais dit cela, bien entendu, car je n’en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n’exclus pas la possibilité d’un événement spirituel à l’échelle planétaire. ». On pourrait imaginer que l’utilisation d’Internet par plusieurs milliards d’êtres humains pourrait être cet événement planétaire.

André Malraux, athée, avait beaucoup réfléchi sur la religion en tant qu’intellectuel, et dans "L’Express" (cité par François Perrin en 1996), il s’exprimait ainsi le 21 mai 1955 : « Si, comme le pensaient sans doute les stoïciens, les dieux ne sont que des torches une à une allumées par l’homme pour éclairer la voie qui l’arrache à la bête (ou si les dieux sont totalement impensables), le plus grand mystère de l’univers est dans le moindre sacrifice, dans le moindre acte de pitié, d’héroïsme ou d’amour. ». Et il concluait ainsi : « Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connue l’humanité, va être d’y réintégrer les dieux. » [il parlait de la menace nucléaire].

Certains intellectuels (dont Brian Thompson et André Frossard) ont pourtant témoigné que la phrase attribuée à Malraux a été réellement dite devant eux. Ainsi, dans "Le Point" du 5 juin 1993, l’essayiste André Frossard a confirmé que Malraux l’avait bien prononcée « au cours d’une conversation dans le bureau de la rue de Valois » (autour de mai 1968), mais dans la version "mystique" et pas "religieuse", et avait son interprétation du "ou ne sera pas" : « Il signifiait que ce XXIe siècle, faute de retrouver l’élan initial de toute intelligence du monde, n’aurait plus de pensée, ce qui équivalait pour Malraux à n’être plus. ».

Un peu plus tard, André Frossard compléta son témoignage : « Il est arrivé à Malraux de me dire des choses qu’il ne disait pas à tout le monde. Je maintiens ma citation (…). Je ne crois pas qu’il pensait au christianisme, mais plutôt devant une carence de la philosophie et de l’incompétence de la science en matière métaphysique, à une connaissance expérimentale du divin. Il peut y avoir toutes sortes de mystiques, et je ne me souviens pas de la suite de la conversation. » (Document Henriette Colin cité par Brian Thompson).

Brian Thompson a constaté ainsi les "ravages" de la citation apocryphe : « Quoi qu’il en soit, cette phrase est devenue un vrai lieu commun, sans doute la formule la plus célèbre et la plus répandue de toute l’œuvre de Malraux. (…) Elle est citée par les uns ou les autres pour des raisons fort diverses, chacun s’en servant pour avancer ses propres propos, ce qui a peut-être incité Malraux à vouloir limiter les dégâts en reniant la paternité de la phrase. ».

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Brian Thompson a cité également le texte d’un webzine (qui n’est plus en ligne) : « Le webzine Médito applique la fameuse phrase au développement de l’Internet que même un Malraux, si sensible à l’audiovisuel, n’avait pas pu prévoir, et voit en lui un être assez souple et peu dogmatique pour les suivre dans le ce sens. ». Ce webzine affirmait ainsi : « Le XXIe siècle sera "net" ou ne sera pas. Malraux avait bien compris que le philosophique et le culturel allaient nécessairement gagner sur le matérialisme benêt ou le dogmatisme dans le siècle à venir. (…) Il était déjà un de ces hommes du XXIe siècle. Et cette religion qu’il nous annonçait pour les temps futurs était assurément celle de la recherche, du doute et de l’être protéiforme. » (22 mai 2001).

Commentant la citation apocryphe, le philosophe Jean-François Revel expliquait dans ses mémoires (chez Plon) : « J’ai renoncé à trouver un sens à la phrase de Malraux (…), et je ne crois pas qu’elle en ait un. En effet, religieux ou pas, le XXIe siècle sera. Mais il risque (…) d’être plus religieux que le XXe, dans lequel les idéologies avaient pris en partie la place de la foi pour justifier le besoin humain d’exterminer des mécréants, et de s’en inventer s’il le faut. ». Cette dernière phrase retentit différemment en 2016, avec les multiplications des attentats islamistes. En janvier 1999 dans "Science et Avenir", le philosophe Marcel Gauchet disait d’ailleurs : « Le religieux, depuis qu’il s’enfuit, ne cesse de revenir. ».

Malraux a écrit dans "Le Miroir des limbes" (1976) une formule pourtant pas si éloignée de celle qu’il a reniée : « Aucune civilisation n’a possédé une telle puissance, aucune n’a été à ce point étrangère à ses valeurs. Pourquoi conquérir la Lune, si c’est pour s’y suicider ? ». Il pourrait même renforcer cette réflexion avec la mission Rosetta.

Brian Thompson a certes conclu sa réflexion à propos cette formule ainsi : « Malraux a bel et bien prononcé cette phrase, sous diverses formes, devant diverses personnes dont moi-même. Elle correspond à la fois à son goût de la formule et à sa pensée profonde pendant au moins les deux dernières décennies de sa vie. ».

Je reste néanmoins assez dubitatif sur l’importance à donner de la formule dans la mesure où André Malraux en avait renié lui-même la paternité et ne l’avait en tout cas jamais écrite ni jamais prononcée autrement que de manière très informelle et confidentielle devant quelques rares témoins, dont les affirmations ne sont évidemment pas à remettre en cause. Une déclaration n’a jamais la même valeur si elle est dite de manière informelle à quelques privilégiés ou si elle est proclamée, comme Malraux savait le faire de manière très lyrique, à la Terre entière pour la postérité.


La culture…

Et puisque je parle de citations, en voici une bien certaine de Malraux, qui montre à quel point la culture est un sentiment très personnel et très diversifié :

« La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. » ("Oraisons funèbres", 1971).


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (23 novembre 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Documentation sur André Malraux à télécharger (Brian Thompson).
André Malraux.
De Gaulle.
Edmond Michelet.
Besoin de transcendance ?
Hannah Arendt et la doxa.
Hannah Arendt, la totalitarismologue du XXe siècle.
Xénophon.
Jacqueline de Romilly.
André Brahic.
Françoise Giroud.
Jean-Jacques Servan-Schreiber.
Jean Boissonnat.
Étienne Borne.
Elie Wiesel.
Emmanuel Levinas.
William Shakespeare.
John Maynard Keynes.
Jacques Rueff.
Ernst Mach.
Tenzin Gyatso.
Alain Decaux.
Umberto Eco.
Victor Hugo.
Roland Barthes.
Jean Cocteau.
Émile Driant.
Jean d’Ormesson.
André Glucksmann.
Bernard-Henri Lévy.
Édith Piaf.
Charles Trenet.
Karl Popper.
Paul Ricœur.
Albert Einstein.
Bernard d’Espagnat.
François Jacob.
Maurice Allais.
Luc Montagnier.

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4 réactions à cet article    


  • alain_àààé 23 novembre 2016 15:36

    vraiment un excellent article dans j ai eu la joie de lire et de relire ses livres c était un grand intellectuel et un grand personnage du 20e siecles aussi intellectuel que politique etc...u n grand Monsieur dont le général DE GAULE disait qu il s appyait sur MALRAUX pour évaluer sa politique.d ailleurs il fut toujours présent tant que DE GAULE fut président


    • velosolex velosolex 23 novembre 2016 18:42

      Bon article. Bravo pour cet hommage ! Je me souviens encore comme beaucoup du discours de Malraux à l’occasion de l’entrée de Jean Moulin au panthéon. C’était en 64 j’avais dix ans..Un après midi pluvieux à m’ennuyer devant la télé, et sa voix et ses intonations d’outre tombe me donnèrent à la fois le gout de l’histoire et de la littérature, et sans doute quelque chose, d’indéfinissable, de tremblant..

      Un peu la même idée que Marc Bloch ( un autre héros ) évoque dans cette citation célèbre :«  Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »...
      il y eut plusieurs Malraux, mais on se rappelle surtout du Malraux jeune, une sorte de Corto Maltèse levant l’escadrille républicaine pendant la guerre d’Espagne...Espagne sacrifiée par les grandes puissances, jetée en pâtures aux fachos, à Mussolini et à Hitler...Le monde n’aurait pas été le même s’il y avait eu plus de Malraux et d’Orwell à s’opposer au pire, à la destruction programmé de l’europe, qui n’avait alors rien d’inéluctable...
      Malraux a fait partie des voyants, des courageux qui mirent leur vie en danger pour défendre des camarades, des hommes, des principes, au delà des idées.... Et puis bien sûr comment oublier celui de la résistance, de son compagnonnage étrange avec le général de Gaulle. Deux hommes situés sur des rails opposés, et pourtant qui ont fait route ensemble et se sont appréciés. 
      Je lui pardonnerai son incapacité à comprendre 68, le passage d’une génération et de valeurs à d’autres sur fond d’amnésie trop rapide des événements de la libération qui lui avait donné une posture...Mais la jeunesse est cruelle, et ne veut pas entendre la voix chevrotante des vieillards ad eternum. C’est ainsi qu’on mesure qu’on est passé d’un monde à l’autre, et qu’on fait partie de l’histoire. Et puis toute vie courageuse et combattante suppose forcément des engagements, des erreurs, surtout en fait de parcours, quand il faut courir de plus en plus vite sur le quai des gares, à la recherche de trains fantomatiques, où plus personne ne monte.

      • devphil devphil 24 novembre 2016 08:46

        Un bon article sur un grand homme 




        • microf 24 novembre 2016 23:31

          @devphil
          Grand homme pour vous Francais, mais pas pour moi Africain. Ce sont ces gens qui ont formaté la politique qui plombe les pays Africains aujourd´hui la FRANCAFRIQUE et vous dites grand homme ?.

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