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Sortir du corps

Textes de Valère Novarina extraits de Lettre aux acteurs, Pour Louis de Funès et L’Opérette imaginaire, m e s Cédric Orain avec Lothar Bonin, François Daujon, Florence Decourcelle, Clément Delliaux, Valérie Vincent, un spectacle de la Compagnie de l’Oiseau-Mouche. A la maison des Metallos.

Il s’agirait plutôt d’y entrer, ou d’y retourner. De s’y mettre, sérieusement. D’y rester, d’en être, d’en jouir, pour le meilleur et pour le pire. Et de s’appuyer sur cette « habitation » ferme et souple, pleine… pour s’exprimer.

Ces comédiens en situation de handicap, ainsi qu’il faut le dire, certes la périphrase adoucit les choses, mais est-ce une situation ? peuvent-ils en changer ? ce serait plutôt un état, ces comédiens en situation de handicap donc nous donnent à voir une relation à leur corps qui fait partie de leur être au monde, que nous nommons par une périphrase atténuant le mot handicap.

Dans le débat qui a suivi le spectacle, Cédric Orain, le metteur en scène a dit qu’il avait voulu recréer l’impression, ou le sentiment qu’il avait eu comme spectateur devant ces comédiens, j’ai compris le sentiment d'une certaine naïveté. La naïveté, c’est la proximité interne personnelle avec le moment de sa naissance. Ce n’est ni un défaut, ni une faiblesse. C’est un don à l’autre, ici au spectateur, qui passe par cette singularité du handicap, mais qui n’y reste pas, qui se projette au public. C’est tout-à-fait réussi. Le texte expose à un moment qu’il s’agit de dire un texte, c’est-à-dire de mettre en œuvre une soufflerie, des « cordes » métaphoriques, un palais, des dents, une langue, une mâchoire… La parole sort du corps, d’abord. La parole sort d'abord un corps parlant. C'est la première réalité.

La Compagnie de l’Oiseau-Mouche est une compagnie de vingt-trois comédiens en situation de handicap qui est approchée par des metteurs en scène pour des projets divers… Installée à Roubaix, la compagnie a créé trente-huit spectacles.

Les comédiens ont dû s’approprier la langue de Novarina. Cédric Orain dit qu’il n’avait aucune idée de mise en scène, qu’il a cherché à tout moment l’impulsion qui allait faire démarrer (et durer) ses comédiens. Le corps est l’outil du comédien. Il les a mis en jeu, c’est le rapport au corps le corps du spectacle. Magnifique et troublant. Un spectacle à l’os, au cœur aussi si vous préférez. A l’essentiel.

Laissons parler Novarina : « Pourquoi on est acteur ? Parce qu’on ne s’habitue pas à vivre dans son corps. Si l’on se retrouve un jour au théâtre, c’est qu’il y a quelque chose qu’on n’a pas supporté ». Tout converge dans Sortir du corps vers cette insupportable inhabitude, en part, s’évade, expose texte et corps mêlés… et y retourne.


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1 réactions à cet article    


  • Léon et Paulette Léon et Paulette 28 mars 2013 11:21

    merci pour cette présentation.

    Léon

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