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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Tron L’héritage : le retour d’une icône de la cybergénération

Tron L’héritage : le retour d’une icône de la cybergénération

C’est désormais officiel, et le studio Disney s’est chargé de faire répercuter un maximum la nouvelle sur la toile : Tron 2 ou plutôt plus élégamment Tron L’héritage/Legacy (il est vrai que cela sonne bien mieux) est annoncé sur grand écran pour décembre 2010. Un véritable évènement cinématographique puisqu’il symbolise la reconnaissance d’un génération née avec l’informatique et sa culture inhérente (que l’on peut conspuer ou aduler, mais non ignorer).

Tron, entre culte générationnel et exploit technique

Tron, sorti en 1982 et réalisé par Steven Lisberger, n’a pourtant pas bousculé les consciences lors de son passage sur les écrans puisqu’il eut affaire à de grandes pointures lors de cette même année qu’étaient E.T., Conan le Barbare et Blade Runner (excusez du peu !). Tout comme The Thing de John Carpenter qui dans un autre registre connaîtra une notoriété croissante postérieurement à sa sortie en salles, via la diffusion sur d’autres formats.

Le film, issu du cerveau de Lisberger, un passionné du monde de l’informatique et spécialiste des films d’animation, dispose d’une touche artistique unique en son genre dont aucun prédécesseur n’est identifiable. Ce style graphique et surtout la mise sur la table d’un budget conséquent de plusieurs millions de dollars [1] consacrés à l’imagerie de synthèse poussée à un niveau jamais atteint jusqu’alors donneront lieu à ce chef d’oeuvre.
Reconnaissons que l’histoire en elle même était ambitieuse et pouvait prêter à l’élaboration d’une architecture n’ayant comme seule limite que l’imagination de son créateur. C’est dès lors tout une cosmogonie propre au monde informatique que va mettre en place le réalisateur, évitant le risque d’un univers trop froidement aseptisé en l’agrémentant au contraire de teintes très voyantes pour mieux illustrer l’épopée extraordinaire d’un programmeur entraîné à l’intérieur d’un logiciel de contrôle [2].

Après toutes ces années et consécutivement à sa sortie en version DVD, il est surprenant de constater qu’il n’y a même pas lieu de se moquer de ses effets spéciaux, et que le côté très kitsch attendu n’est au final guère au rendez-vous du fait de ce scénario intemporel disposant de sa propre conception esthétique. Ce qui ne peut manquer de lui octroyer une certaine part de fascination pour cette résistance à l’érosion du temps.

Des métrages propres à la cybergénération

Toujours aussi emblématique, Tron n’est plus le seul sur le créneau de ce genre très particulier : d’autres métrages ont marqué les esprits par leur univers lié à l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Citons pêle-mêle : Wargames (1983) et Short Circuit (1986) du même réalisateur John Badham (passé à la postérité pour La Fièvre du samedi soir ) traitent eux du même sujet qui ne cesse d’hanter les consciences depuis l’apparition des premiers ordinateurs : l’intelligence artificielle des machines et sa cohabitation/confrontation avec l’esprit humain ; The Last Starfighter (1984) où le héros adepte d’un jeu vidéo de bataille spatiale se retrouve plongé en son sein sur invitation de son créateur, avec l’emploi d’images de synthèse une fois encore très élaborées par l’emploi de la puissance d’un supercalculateur Cray, un monstre informatique pour l’époque ; The Matrix (1999) qui fit l’effet d’une bombe chez les cinéphiles amateurs de science-fiction en fournissant non seulement un scénario très profond (qui tombera hélas dans le ridiculement abscons lors des deux opus suivants) et un emploi des effets spéciaux à haute dose pour insuffler vie à un style propre aux frères Wachowski ; en 2001 c’est un produit très léché mais pas accueilli à sa juste valeur que délivre Mamoru Oshii avec son Avalon, contant la quête d’un niveau secret par une joueuse professionnelle d’un FPS (First Person Shooter) illégal, le film mettant l’accent sur le concept de réalité virtuelle ; la tétralogie des Terminator mettant face à face des êtres humains dépossédés de leur Terre par un réseau de télécommunications à vocation militaire lié par une intelligence artificielle appelée Skynet entre aussi dans ce registre, elle marqua son temps et les esprits, ne serait-ce que par le rôle récurrent du T-800 tenu par Arnold Schwarzenegger lors des trois premiers épisodes ; le très récent Ultimate Game (Gamer) réunissant les acteurs très en vue que sont Gérard Butler (300) et Michael C. Hall (Dexter), oeuvre testostéronée faisant néanmoins la part belle à la vision d’un futur peut-être pas si éloigné de notre époque où réel et virtuel s’imbriqueraient totalement et où le voyeurisme numérique actuel ferait place à la prise de contrôle d’êtres vivants à distance.
Dans le genre horrifique, et ayant été un succès commercial honorable (bien que relatif en terme de revenus comparé aux super-productions), l’on peut citer Stay Alive où les protagonistes de l’histoire doivent interagir entre le ludiciel et les évènements réels pour rester en vie : le scénario ayant manqué toutefois d’être approfondi, malgré quelques bonnes idées liées à la personnalité d’Élisabeth Báthory.
Liste subjective comme non exhaustive il va de soi...

Le même filon aura été utilisé et exploité au fil des productions avec des améliorations, novations ou déceptions : l’homme entrant de plain-pied dans un nouvel univers inconnu, celui du cyberespace.


Tron Legacy : l’évolution plus que la révolution

Ce Tron Legacy ou L’héritage en bon français est en effet présenté de manière subtile en ce sens qu’il se veut une continuation logique de la première mouture, avec le même acteur principal qu’au premier épisode (Jeff Bridges pour rappel) tout en employant les technologies d’imagerie de synthèse de notre génération mais sans en modifier l’ambiance générale. C’est une vraie gageure, et le résultat au vu des premières bandes annonces comme images est convaincant : les lignes sèches deviennent courbes, les véhicules modélisés gagnent en détails, l’architecture occupe plus d’espace, les jeux de lumière rehaussés...
Nonobstant cette conservation d’anciens éléments ayant fait le succès du film, acteurs compris (tel Bruce Boxleitner en sus de Bridges), le projet a été conçu pour attirer tout de même de nouveaux aficionados. D’où l’apparition d’un jeune acteur, Garrett Hedlund, et de scènes plus musclées plus dans l’air du temps cinématographique.

Une longue gestation assurément (vingt huit ans !) pour un retour dans une continuité qui devrait apporter un grand plaisir à ceux qui en ont conservé un souvenir ému comme à ceux qui veulent plonger dans un univers original et charismatique.

Enfin, pour les amateurs de musique électronique hexagonale, un grand cocorico puisque c’est le groupe Daft Punk qui s’est collé à l’animation sonore du film.

Site officiel



[1] 17 millions de dollars au total selon l’estimation donnée par IMDB.
[2] Ce concept d’intrusion au sein d’un élément étranger n’étant pas nouveau dans le domaine cinématographique si l’on songe au film de Fleischer, Le Voyage Fantastique, datant de 1967 où grâce à la science un groupe de médecins miniaturisés rentrent à l’intérieur d’un être humain pour le sauver.

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7 réactions à cet article    


  • Halman Halman 2 août 2010 10:00

    Pas mal pas mal, ça donne envie de me revisionner le Tron de 1982 et les merveilles Blade Runner et 2001 que j’ai vu au moins 500 fois et lu le livre au moins 1000 fois.


    • PtitLudo PtitLudo 2 août 2010 10:53

      Dans la série, on peut également citer « Le cobaye », « Johnny Mnemonic », « The cell », « Total recall », « Existenz », « Eternal sunshine of the spotless mind », ...


      • DrWaX DrWaX 8 août 2010 11:40

        Je rajouterai « Nirvana » de Gabriele Salvatores avec Christophe Lambert (non, non, je ne plaisante pas) et « Jusqu’au bout du monde » de Wim Wenders. « Mr Nobody » est pas mal aussi dans son genre.


      • Superyoyo 2 août 2010 12:16

        Arg, les moto-lumières, ça dérape pas, ça tourne à angle droit !


        • manusan 2 août 2010 15:36

          Après visionnage de la BA, je constate déjà le « petit » plus par rapport à la version 82 (wall disney picture) : les bombasses.


          • Diva Diva 2 août 2010 16:36

            L’épisode original m’a laissé un très bon souvenir, seulement voilà, Disney a quelque peu changé depuis !


            • Remi Gueudelot 2 août 2010 22:12

              Bonjour,
              Votre lien n’est autre qu’un article anti-sioniste !
              Je ne suis pas juif, mais je ne vois pas l’interet d’écrire ce mot 20 fois dans l’article. Ce meme article sans ses connotations racistes aurait peut etre pu etre interessant.
              De plus, si je ne m’abuse, Disney a changé sa stratégie ces dernières années, dont notament le rachat de Pixar pour recommencer à faire des dessins animés traditionnelles. Cherchant à faire rever les enfants.

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